Evil Dead : Regeneration est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Evil Dead : Regeneration

4/5 — Exceptionnel ! par

Promenons-nous dans la cabane au fond des bois

Qui ne connaît pas la trilogie de films d’horreur Evil Dead ayant marqué les années 80 ?

Eh oui avant de réaliser Spider Man, Sam Raimi s’est fait connaître grâce à ces long-métrages.

Le film met en scène un groupe de personnes trouvant refuge dans une cabane perdue dans les bois du Michigan. Les amis trouvèrent dans la cave de l’austère bâtisse une bande magnétique qu’ils eurent le malheur d’écouter. Les incantations psalmodiées et enregistrées par le professeur Knowby, scientifique spécialisé dans l’occulte, sont en effet tirées du Necronomicon ex mortis, le livre des morts…

Ce livre mystérieux possède des pouvoirs maléfiques, et permet d’invoquer les créatures de l’enfer. Knowby a passé des années à étudier le livre, à essayer de maîtriser sa puissance. Mais il s’est trompé dans ses calculs. Réciter les incantations maudites crée en effet un portail vers une dimension démoniaque, et des esprits malins s’en sont échappé, ce qui fut fatal au bon docteur.

Et l’histoire se répéta. En faisant jouer la bande, Ash (joué par Bruce Campbell) et ses amis déchaînèrent les forces des ténèbres. Une horde de « deadites », sorte d’esprits malins, déferlèrent sur la cabane et les bois, prenant possession des arbres, des objets et des personnes… Ash fut ainsi contraint de tuer ses amis transformés, et même sa douce dulcinée Jenny. Même sa propre main tomba sous l’emprise du mal, et Ash dut sectionner le membre contaminé, pour installer sur son moignon une vieille tronçonneuse rouillée. Armé de celle-ci et de son fameux « Boomstick » (bâton tonnerre, un fusil à canon scié), Ash lutta de toutes ses forces pour survivre jusqu’au lever du jour, qui sauva l’âme de notre héros qui allait être dévorée par le mal…ainsi s’acheva Evil Dead 1. La suite commence au moment où s’achève le 1er film. Ash essaya en vain de quitter les bois, mais la route est coupée et il doit rebrousser chemin, alors qu’un autre groupe de jeunes débarqua dans la cabane, sans se douter des terribles évènements de la nuit précédente. Ash tenta bien de les prévenir, mais il n’eut droit en retour qu’à un petit séjour d’isolement dans la cave. Mais la nuit retombant, les deadites revinrent assassiner les nouveaux occupants. Ash tenta de les exterminer, et de les renvoyer dans leur dimension démoniaque par le portail qui s’était formé, mais il fut happé à son tour et se retrouva… au Moyen âge ! Fin d’Evil Dead 2. Evil Dead 3 démarre à cet endroit et donc à cette époque. Ash passe encore tout le film à bastonner et triompher de l’armée des ténèbres, jusqu’à revenir dans son époque et reprendre sa vie normale.

Si les 2 premiers films sont de purs films d’horreur, angoissants, le 3 est plutôt une comédie horrifique. Ash dévoile enfin sa véritable personnalité. Alors que c’était un personnage plutôt creux auparavant, il apparaît super cool et sûr de lui, enchaînant les vannes du meilleur effet. Disons le, c’est le personnage de Ash qui fait tout le charme du film, sûrement le plus connu de la trilogie.

Le retour du retour de Ash !

Evil Dead Regeneration se trouve être le dernier volet des adaptations sur console de la cultissime trilogie (PS2, XBox et PC). Il fait suite à EVD Hail to the king sur PS1, Dreamcast et PC et EVD A Fistful of Boomstick sur PS2 et XBox.

Bon disons-le d’emblée, la trilogie de jeux Evil Dead n’a pas été encensée par la critique, loin s’en faut. En cause : la répétitivité de l’action et une réalisation faiblarde. Pourtant, en tant que fan des films, j’ai joué aux 2 opus PS2 avec grand plaisir, le test comportera probablement une belle part de subjectivité, enfin voyons la suite.

Bien qu’il soit sorti juste après A Fistful of Boomstick, son prédécesseur sur PS2 et XBox, Regeneration n’en est pas une suite. Déjà chronologiquement, alors que Fistful se déroulait 10 ans après le film, Regeneration démarre à peine quelques mois plus tard. On retrouve Ash interné dans l’hôpital psychiatrique de Sunny Meadows ; bizarrement, expliquer qu’on a été obligé de tronçonner ses potes des pieds et la tête parce qu’ils étaient sous l’emprise d’une possession démoniaque c’est pas très bien passé…

Alors que son avocate, Sally, est la seule à croire à son innocence, le Docteur Rheinhard, directeur de l’institution, est en train de mener des expériences secrètes sur des patients en utilisant le Necronomicon, qu’il a réussi à se procurer et à étudier à partir des notes du Professeur Knowby, celui par qui tout est arrivé. Rheinhard, voulant dominer le monde et libérer les forces du mal, récite les incantations maudites. Et les deadites pénétrèrent à nouveau le monde des vivants. Ils prirent possession de certains pensionnaires, et ce fut le début du carnage.

C’est encore une fois Ash qui va devoir régler tout ça, renvoyer les deadites d’où ils viennent, stopper Rheinhard et sauver Sally, que le docteur malfaisant a kidnappée. Mais cette fois, Ash dispose de 2 vrais alliés : le fantôme du Professeur Knowby, qui prodigue ses conseils, et surtout Sam, petit homme à moitié deadite, transformé par les expériences de Rheinhard. Sam est devenu immortel, mais son âme est restée pure, ou presque…

Ash, toujours doublé par Bruce Campbell, va donc devoir bon gré et surtout mal gré faire équipe avec Sam, doublé par Ted Raimi, le frère de Sam (sic). Ash a bien sûr gardé sa personnalité et sa cool attitude légendaire, encore qu’il accepte mal de se faire voler la vedette par Sam, le seul être vivant ou mort capable de raconter plus de conneries que lui. Notre héros passe donc son temps à lui dire de la boucler et à lui mettre des coups de pied au cul.

L’objectif de la mission est de refermer tous les portails démoniaques et de sauver Sally. Sam étant à moitié deadite, il est en quelque sorte connecté avec le livre des morts, il sent où sont les portails et guidera Ash.

Gameplay

Tout comme dans tous les EVD, on est dans un Beat Them All. La raison d’être du jeu reste de bastonner les méchants et de fouiller les environnements pour trouver et refermer tous les portails. Votre balade qui débute dans l’asile de Sunny Meadows vous mènera dans le cimetière avoisinant, les catacombes, la forêt, les vieilles mines de charbon, les marais, le port, la ville et enfin la dimension démoniaque (suite à une petite erreur d’incantation). A noter qu’on a droit au début du jeu à un petit prologue retraçant les évènements qui se sont déroulés dans la cabane, où Ash se remémore ses durs combats (vous rejouez les combats, c’est assez fun).

La progression est plus dirigiste que dans Fistful. La plupart du temps il n’y aura qu’un chemin possible et il vous suffira d’avancer. Vous pourrez certes retourner sur vos pas, mais les ennemis n’apparaissent plus en quantité illimitée mais à des endroits ciblés. Les deadites ne repoussent plus en somme. Ceux-ci sont soit des humains possédés, soit des créatures infernales telles que des démons, squelettes etc. On note la présence de boss plus nombreux que dans le 1er opus. Il y en a pratiquement un à la fin de chaque niveau.

Pour exploser tout ces joyeux drilles, Ash dispose d’un certain nombre d’armes (plus de magie, ce qui est un peu dommage). A noter que les munitions sont à présent en quantité illimitée ; un stress de moins donc.

On retrouve :

  • armes à feu (main valide) : fusil (boomstick), revolver (fait pas trop mal mais tir automatique), canon lance-harpon (envoie un harpon qui se fiche dans le corps d’un ennemi et explose après quelques secondes)

  • armes prosthétiques (main coupée) : tronçonneuse (2 possibles), pistolet à harpon (permet d’attirer un ennemie éloigné à vous puis de le finir avec la 2e arme), lance-flammes

Comme d’hab, une arme par bras. A noter qu’au tout début du jeu, Ash ne peut taper… qu’avec son moignon ! Vous avez intérêt à vous trouver une arme vite fait !

La tronçonneuse et le boomstick restent les armes préférées d’Ash. La tronço notamment permet d’effectuer des combos, et beaucoup plus que 2 enchaînements comme dans Fistful :

3 coups de tronço, un super enchaînement de 5 coups se finissant par une décapitation ou un tir de pistolet en rafale, tronço + boomstick, tourniquet (coup à 360°), saut + frappe, et aussi envoyer valser un deadite dans les airs pour le canarder avec votre flingue ou fusil (vous pouvez le toucher 4 ou 5 fois avant qu’il retombe, ce qui va donner pas mal d’objets bonus). En tout il doit y avoir 7 ou 8 enchaînements possibles ; un didacticiel accessible à tout moment vous donne la marche à suivre. Même si on ne peut plus utiliser de sorts, il y a donc là matière à varier les combats.

Ah j’oubliais l’apparition du « finish him », petit mouvement ou enchaînement destiné à achever un ennemi en beauté (ça vient de Mortal Kombat). Quand un deadite s’en est pris plein la tronche, son corps exhale une fumée verte. Ash n’a plus qu’à s’approcher et appuyer sur triangle pour lancer un enchaînement mortel choisi par l’ordinateur parmi 4 ou 5 possibles.

Un viseur automatique permet de verrouiller la cible la plus proche (y compris quand vous êtes de dos) pour vous permettre de la mitrailler (très pratique).

Une fois vaincu, un deadite peut laisser derrière lui un carreau de vie ou un « carreau de colère ». Ces carreaux font monter la jauge de colère d’Ash, et lorsqu’elle atteint un certain niveau, le manchot risque de se fâcher…

Pour contrebalancer la disparition des sorts magiques, les concepteurs ont en effet doté Ash d’un « talent » supplémentaire : il peut se transformer en Evil Ash lorsque sa barre de colère se remplit. Il devient alors bien plus fort, une sorte de Hulk quoi, pendant un laps de temps déterminé (tant que la jauge de colère n’est pas épuisée). C’est pas révolutionnaire mais c’est toujours bon à prendre, et très utile avec beaucoup de méchants à l’écran ou face à un boss.

Alors que dans le 1er jeu sur PS2 Ash se bornait à taper et envoyer des sorts, ici de nouvelles commandes ont été ajoutées. Ash peut ainsi faire des actions périodiques comme enjamber une vitre ou un rocher, longer le rebord d’un mur…lorsque ce sera le cas, un triangle vert vous signalera que vous pouvez exécuter le mouvement avec cette commande.

Surtout, notre héros peut sauter, ce qui sert à se déplacer de rocher en rocher, à monter sur une table, et bien sûr à prendre de l’élan pour retomber tronçonneuse la première.

Aussi, il est à présent possible de taper des éléments du décor (meubles, vitres…).

La grande nouveauté de cet opus est qu’Ash est accompagné à partir du 2e niveau par Sam.

Sam sert à plusieurs choses : la plupart du temps, il suit Ash en lui faisant profiter de sa verve humoristique très douteuse, et participe aux combats (il peut venir à bout de quelques ennemis). Il n’est pas très puissant mais présente la qualité d’être immortel. Lorsqu’il meurt, il disparait puis se reforme 1 seconde plus tard.

Ash peut également lui flanquer des coups de pied au cul, et ainsi le diriger vers certains ennemis : il va s’accrocher à la tête de ceux-ci, ce qui va les rendre vulnérable, offrant à Ash la possibilité de les finir (certains gros monstres sont immortels sans cette manip). Cela permet aussi d’atteindre des deadites situés en hauteur, hors de portée d’Ash. Il est aussi possible de balancer Sam dans ou sur des objets, et d’ouvrir ainsi des passages. Exemple, dans le cimetière vous le balancez dans un four, et la porte de la chaufferie s’ouvre… du pur sadisme en somme, mais puisqu’on est là pour se défouler…

Enfin, dans certains passages, Ash pourra (et devra) posséder Sam, afin d’accéder à des endroits exigus (ramper sous une falaise, dans un conduit…). Vous pourrez vous battre à l’aide du petit rayon de Sam et de coups de poing (utile contre les petits ennemis tels les rats). Vous gardez le contrôle du petit être jusqu’à ce que vous arriviez à ouvrir un passage pour Ash. Mais attention, si sous la forme de Sam vous périssez (dès que sa barre de vie passe à 0), vous perdez sa possession, et il faut recommencer la manip.

Signalons que la présence de Sam permet de créer un challenge supplémentaire : dans certains niveaux, vous devez nourrir une bestiole (affectueusement surnommé « Peepers » par notre héros), un dévoreur d’âmes, par… des âmes, des esprits, afin de l’endormir, ce qui va vous permettre de passer par sa gueule pour accéder à un autre endroit du jeu ou autre niveau (vous suivez là ?).

Pour ce faire, il faudra dénicher les 4 ou 5 esprits cachés quelque part dans le niveau (donc là la progression est assez libre). Une fois que vous mettez la tronçonneuse dessus, Sam, à l’aide d’une incantation, va… s’emparer de l’esprit, l’esprit sera dans son corps. Ensuite il faudra amener Sam jusque dans la gueule de Peepers. La difficulté c’est que pendant que Sam cavale pour rejoindre la bestiole, il se fait attaquer de tous les côtés par les deadites. Le boulot de Ash est de le protéger jusqu’à bon port. Si Sam se prend trop de coups et meurt, l’esprit va en effet retourner dans sa sépulture.

On peut sauvegarder le jeu à la fin de chaque niveau et juste avant le boss de fin de niveau. Par ailleurs, les niveaux sont parsemés de points de sauvegarde situés à distance régulière.

Petit challenge complémentaire : de nombreux BONUS sont disséminés sur votre chemin. Ils se présentent sous la forme de pages du Necronomicon. En récupérer un permet de débloquer une petite scène bonus, comme une interview de Bruce Campbell ou bien une scène de Ted Raimi en plein doublage, ou encore des galeries photos.

Bon, au rayon mauvaise nouvelle (puisque je n’en vois qu’une et encore), le jeu est entièrement en anglais (pour bénéficier des doublages des 2 célébrités). L’option sous-titrage est certes disponible, mais uniquement en anglais (et pour les cinématiques uniquement) et pour piger tout ce que raconte Sam, faut vraiment s’accrocher ! Heureusement on n’est pas obligé de comprendre ce qu’on fait ou ce qu’il faut faire pour avancer, mais cela rebutera probablement les non anglophones.

La réalisation technique a connu les mêmes progrès que les possibilités de jeu. Les graphismes ont été épurés ; le personnage d’Ash a des traits beaucoup plus fins, et arrive à faire passer des émotions. Même chose pour les décors tant en intérieur qu’en extérieur, qui sont assez beaux et variés (catacombes, mines, forêt, ville, avec une palme pour la dimension démoniaque et ses rivières de sang…)

Bonne animation d’ensemble, on retrouve aussi plusieurs cinématiques, notamment lors de la l’apparition du boss, ça le fait pas mal. Et la présentation du jeu est vraiment bien faite et très dynamique.

Le fond sonore est en général constitué de discrets bruitages d’ambiance, comme la voix de Rheinard s’adressant aux patients dans l’Asile.

Résumé

Evil Dead Regeneration est un jeu que j’ai bien apprécié. Il reprend les éléments de A Fistful of Boomstick, les retravaille beaucoup tout en réussissant à bien s’en démarquer.

Les principales avancées sont l’amélioration des graphismes, l’apparition de nouvelles commandes comme sauter et faire plus de combos avec la tronçonneuse, le renouvellement partiel des armes, Evil Ash qui supplante la magie et bien sûr Sam, qui rend le jeu plus vivant (ou plus mort-vivant comme vous voulez) et offre de nouveaux challenges. On a plus de variété et on souffre moins de la répétition des phases de jeu et des combats.

Côté point négatif, citons l’absence de traduction ou de version française, ce qui peut être important pour certains.

Le jeu est plaisant à jouer, quoique le levelling soit répétitif, le scénario est mince mais bien sûr là n’est pas l’essentiel. On se sent peut-être un poil moins impliqué dans la réussite que dans le 1er volet.

Ceux qui ont aimé A Fistful of B. ne peuvent qu’apprécier ce soft, les autres euh ça va quand même être dur…

**Notes **

Graphismes: pas mal et beaucoup mieux que Fistful au niveau décors et personnages.

Son : presque pas de musiques pour faire la part belle aux nombreux dialogues (et monologues) entre Sam et Ash.

Gameplay : largement et amélioré de façon appréciable. Sauter et avoir plus de possibilités au combat rend l’action moins répétitive.

Difficulté: largement abordable tout comme dans le 1. Peut-être un chouilla plus élevée que FoB.

Durée de vie: bonne. Il y a plus de niveaux, le jeu est donc plus long, et il se rejoue très bien même déjà terminé.

Verdict

8 sur 10. J’avais initialement mis 9, car j’ai vraiment bien accroché et les efforts d’amélioration par rapport au 1er volet sont notables, mais sachant que les critiques que j’ai lues sont moins conciliantes, cette note me semble un peu plus objective.

Evil Dead : Regeneration