Evil Dead : A Fistful of Boomstick est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2003 .

  • 2003
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Evil Dead : A Fistful of Boomstick

3.5/5 — Très bien par

Promenons-nous dans la cabane au fond des bois

Qui ne connaît pas la trilogie de films d’horreur Evil Dead ayant marqué les années 80 ?

Eh oui avant de réaliser Spider Man, Sam Raimi s’est fait connaître grâce à ces long-métrages.

Le film met en scène un groupe de personnes trouvant refuge dans une cabane perdue dans les bois du Michigan. Les amis trouvèrent dans la cave de l’austère bâtisse une bande magnétique qu’ils eurent le malheur d’écouter. Les incantations psalmodiées et enregistrées par le professeur Knowby, scientifique spécialisé dans l’occulte, sont en effet tirées du Necronomicon ex mortis, le livre des morts…

Ce livre mystérieux possède des pouvoirs maléfiques, et permet d’invoquer les créatures de l’enfer. Knowby a passé des années à étudier le livre, à essayer de maîtriser sa puissance. Mais il s’est trompé dans ses calculs. Réciter les incantations maudites crée en effet un portail vers une dimension démoniaque, et des esprits malins s’en sont échappé, ce qui fut fatal au bon docteur.

Et l’histoire se répéta. En faisant jouer la bande, Ash (joué par Bruce Campbell) et ses amis déchaînèrent les forces des ténèbres. Une horde de « deadites », sorte d’esprits malins, déferlèrent sur la cabane et les bois, prenant possession des arbres, des objets et des personnes…Ash fut ainsi contraint de tuer ses amis transformés, et même sa douce dulcinée Jenny. Même sa propre main tomba sous l’emprise du mal, et Ash dut sectionner le membre contaminé, pour installer sur son moignon une vieille tronçonneuse rouillée. Armé de celle-ci et de son fameux « Boomstick » (bâton tonnerre, un fusil à canon scié), Ash lutta de toutes ses forces pour survivre jusqu’au lever du jour, qui sauva l’âme de notre héros qui allait être dévorée par le mal… ainsi s’acheva Evil Dead 1. La suite commence au moment où s’achève le 1er film. Ash essaya en vain de quitter les bois, mais la route est coupée et il doit rebrousser chemin, alors qu’un autre groupe de jeunes débarqua dans la cabane, sans se douter des terribles évènements de la nuit précédente. Ash tenta bien de les prévenir, mais il n’eut droit en retour qu’à un petit séjour d’isolement dans la cave. Mais la nuit retombant, les deadites revinrent assassiner les nouveaux occupants. Ash tenta de les exterminer, et de les renvoyer dans leur dimension démoniaque par le portail qui s’était formé, mais il fut happé à son tour et se retrouva… au Moyen âge ! Fin de Evil Dead 2. Evil Dead 3 démarre à cet endroit et donc à cette époque. Ash passe encore tout le film à bastonner et triompher de l’armée des ténèbres, jusqu’à revenir dans son époque et reprendre sa vie normale.

Si les 2 premiers films sont de purs films d’horreur, angoissants, le 3 est plutôt une comédie horrifique. Ash dévoile enfin sa véritable personnalité. Alors que c’était un personnage plutôt creux auparavant, il apparaît super cool et sûr de lui, enchaînant les vannes du meilleur effet. Disons le, c’est le personnage de Ash qui fait tout le charme du film, sûrement le plus connu de la trilogie.

Ash is back Baby !

Pour notre plus grand plaisir, les producteurs ont eu l’idée d’adapter (à nouveau) le film Evil Dead en jeu vidéo. A Fistful of Boomstick est en effet la seconde adaptation du film, la 1ere étant Hail to the king, sorti sur PS, Dreamcast et PC (mais qui n’a pas marqué grand monde, je ne savais même pas qu’elle existait avant aujourd’hui…).

Le jeu reprend du film l’intrigue (les incantations du Necronomicon libérant les deadites), l’univers et notre héros bien aimé qui va devoir sauver ce monde ingrat à lui tout seul, à coup de tronçonneuse, de Boomstick, de tout objet passant entre sa main valide ou son moignon (pas sex écrit comme çà), et de sorts magiques qu’il va apprendre. Le but du jeu est de stopper l’invasion, mais plus généralement de se défouler en mettant une bonne raclée aux deadites (dixit le manuel). Un Beat Them All bien sanguinolent dans un univers halloweenesque en somme.

Petit bonus : Ash est doublé par Bruce Campbell ! Ce qui nous promet des cinématiques très délires où Ash enchaîne les vannes jusqu’à pu soif. Exemple : après avoir sauvé un motard celui-ci le remercie « merci d’avoir sauvé mes fesses ! » « c’est ok, je suis pas ce genre de mec ». Ash parle aussi tout seul en marchant, ou lorsqu’il met sa race à un deadite : « ta mère a vraiment embrassé ta sale gueule ?? » Bon y’a rien de fin ni d’intellectuel, on est fan ou pas, perso j’adore… et encore je vous épargne les passages de drague les plus gras.

Le bouton triangle permet de chambrer les créatures, histoire d’y aller à fond question cool attitude.

Bon un ptit mot sur l’histoire. Çà se passe 10 ans après les évènements de la funeste nuit. Ashley Williams est tranquillement en train de noyer sa solitude dans le whisky accoudé au comptoir de son bar préféré tout en matant une émission consacrée à l’occulte, et plus particulièrement à la fameuse affaire non élucidée de la cabane au fond des bois. La présentatrice, la plantureuse Trisha, finit par faire jouer la bande maléfique, encouragée par son invité de professeur, Eldridge, sous les yeux horrifiés d’Ash. C’est alors que le ciel s’obscurcit et qu’un vortex crachant des esprits démoniaques se forma au-dessus de la station de télé, transformant tout une partie de la population de Dearborn en deadites assoiffés de sang.

Ash décide de prendre les choses en main, et de se coltiner le sale boulot. C’est parti pour la séance de nettoyage…

Au vu du flou de la situation, Ash ne se fixe que des objectifs à court terme, du style « trouver des munitions », « aller à la station de télé ». C’est en fonction des évènements et des rencontres que sa to-do list, liste de choses à faire, se met à jour. Son périple va lui faire visiter différents coins de la ville, du centre au musée, et à différentes époques ! On va ainsi se plonger dans un Dearborn colonial, puis un Dearborn en pleine guerre de sécession. Ash devra tenter de rallier Nordistes et Sudistes pour lancer une offensive commune contre les deadites, s’il veut retrouver son époque. Il est un petit peu aidé par un ou deux persos, comme Trisha et Eldridge (au moins au début…), ainsi que par ses ancêtres ! L’un d’eux lui confectionnera un lance-flammes et même une mitrailleuse, livraison prévue 150 ans après…

**les Deadites sont la maladie, Ash c’est le remède ! **

Bastonner, trouver des armes et des objets, résoudre une ou deux petites énigmes, le tout en restant cool, voilà l’essence de ce jeu s’étalant sur 6 niveaux.

Vous vous baladez donc dans les rues (ou allées pour le musée), rencontrant deadites (humains possédés par les esprits en gros) qui prennent la forme de passants, de flics, de nanas au goût vestimentaire douteux, de motards, puis de squelettes et créatures de plus en plus démoniaques à mesure que le mal ronge le monde des vivants.

La progression n’est pas dirigiste mais libre. Vous pouvez faire ce que vous voulez dans chaque niveau. Lorsque vous rencontrez un personnage ou un obstacle comme une porte, une grille, un vortex, un symbole apparaît, signe qu’il est possible d’interagir avec (dialogue, objet à utiliser).

Mais attention : les monstres reviennent sans cesse, à moins que Ash ne parvienne à refermer les vortex. Vous pouvez fuir, mais les deadites se lanceront à votre poursuite et ne seront pas faciles à semer. A certains endroits çà grouille, vous pouvez avoir une dizaine d’ennemis sur le dos en même temps !

Pour exploser tout ces joyeux drilles (les deadites aussi râlent en se faisant étriper), Ash dispose d’armes et de magie.

Pour ce qui est des armes, on retrouve :

  • armes de la main valide : fusil (boomstick), flingue standard (fait pas trop mal mais tir automatique), pistolet ancienne génération (moins maniable mais plus puissant), pelle, épée, cocktails molotov, dynamite.

Le fusil et le flingue peuvent être upgradés (améliorés), et utilisent des balles (normales, puissantes ou explosives), en quantité renouvelable. Il faudra veiller à ne pas tomber en rade et se réapprovisionner en cassant du deadite.

  • armes de la main coupée : tronçonneuse (2 possibles), spray pump (alors cette arme envoie je ne sais trop quoi, c’est un petit lance-flammes on va dire), lance-flammes, mitrailleuse.

La tronço mise à part, ces armes nécessitent aussi du combustible.

Les armes sont différemment puissantes et maniables, une petite fiche vous donne une estimation des dégâts potentiellement causés par chacune, ainsi que sa portée. Vous l’aurez compris (ou pas), il est possible d’avoir une arme équipée sur chaque bras.

L’outil le plus atypique est la fameuse tronçonneuse : en plus de taper comme un bourrin avec, vous pouvez exécuter 2 combos : un enchaînement de 3 coups finissant sur un revers bien souvent mortel, et l’empalement d’un deadite. En gros vous l’embrochez sur votre tronço et le regarder se vider de ses viscères jusqu’à ce qu’il crève, plutôt sympa non ? Pour abréger ses souffrances (ou son plaisir, on sait jamais avec les deadites), vous pouvez le finir avec l’arme de l’autre main : un coup de fusil dans la tronche, coup d’épée sous le menton, bâton de dynamite dans la bouche…

En maintenant enfoncé le bouton Rond, on donne aussi un super coup à 360° qui va détruire tous les deadites touchés.

Un viseur automatique permet de verrouiller la cible la plus proche (y compris quand vous êtes de dos) pour vous permettre de la mitrailler (très pratique).

Signalons qu’une commande permet de bloquer les attaques.

Une fois vaincu, un deadite peut laisser derrière lui un carreau de vie, une caisse de munitions ou une fumée verte, qui est en fait l’énergie spirituelle. En collectant plusieurs carreaux d’énergie spirituelles, vous pouvez lancer des sorts, ce qui va me permettre de passer à la magie, dès que je vous aurais dit qu’il est possible au début de chaque niveau d’augmenter sa jauge de vie et sa jauge de magie en trouvant le bon objet. Voilà c’est fait.

Donc, Ash peut utiliser plusieurs sorts magiques, à condition de les apprendre. Pour ce faire, il lui faut découvrir un parchemin sur lequel est écrite l’incantation. Il faudra ensuite faire la bonne manip (combinaison de touches) pour lancer le sort. Si Ash se chie dessus (si vous me passez l’expression), ou s’il n’a pas assez de pouvoir magique, il prononce mal le sort et se fait frapper par la foudre.

Niveau sorts on retrouve notamment :

  • des magies d’attaque, qui lancent des éclairs, une pluie de feu, une vague sismique…

  • des magies d’état, l’une rendant Ash superpuissant

  • des magies d’invocation (on se croirait dans FF tiens) comme invoquer un (ou plusieurs !) chiens qui vont aller bouffer les parties des méchants

  • des magies de possession, eh oui vous pouvez contrôler un chien ou bien un deadite, et adopter sa démarche n’ayant rien à envier à celle d’Aldo Maccione

Les magies permettent de varier les combats, ce qui n’est pas du luxe, car ceux-ci sont quand même très répétitifs, malgré les nombreuses armes.

Pour les possibilités de jeu on a déjà fait le tour, pas très étendu pour un jeu PS2.

A signaler qu’on retrouve 3 bosses dans le jeu. Assez impressionnants, ça va pas être une partie de plaisir de les vaincre, surtout LA boss de fin !! La reine des deadites…

Par contre, le jeu est entièrement en anglais. Cela est justifié par le fait que c’est Bruce Campbell qui assure le doublage. Au moins, y a-t-il des sous-titres, ce qui permet de mieux suivre l’histoire, oui sauf que les sous-titres sont aussi en anglais uniquement (mais ça aide bien quand même). Cela pourrait rebuter les non anglophones.

Autre défaut : les angles de caméra ne se sont pas toujours bien trouvés. Certes on peut avec le stick droit changer d’angle, mais on a quand même du mal à s’y faire au début, ça fait un peu mal aux yeux.

En plus du mode Histoire existe un mode Arcade plutôt original.

Dès que vous complétez un niveau, vous pouvez rejouer celui-ci en mode Arcade : des petits challenges, des petits stages sont proposés. Par exemple il faut trouver des objets en argent cachés dans le niveau dans un délai imparti (bien sûr en étant assailli par les deadites), tuer tous les ennemis le plus rapidement possible… pour chaque stage, un équipement spécifique est imposé. On peut choisir les stages à faire, on n’est pas obligés de tous les faire, et on n’est pas du tout obligé de jouer à ce mode (je ne l’ai pas trop fait d’ailleurs). Toutefois ça fait un complément au mode Histoire, pour ceux qui en redemanderaient, et donc ça allonge un peu la durée de vie du soft.

**Une ambiance délicieusement glauque **

Le jeu se déroule sur une nuit, n’espérez pas voir la lumière du soleil donc.

Les graphismes sont assez moyens dans l’ensemble, notamment les décors, qui ne proposent pas de gestion interactive (on ne peut pas rentrer dans les portes ouvertes, monter des escaliers…). La réalisation technique est pauvre et sans trop d’ambition. Bon perso, je les trouve pas trop mal, même pas super affiné l’environnement colle bien avec le jeu et son ambiance. Les personnages sont bien dessinés et animés par contre. Certes Ash a un regard vide de mort-vivant (sur PS2 plus que sur Xbox), un comble, mais sinon il est bien fait. Si vous arrêtez d’avancer quelques instants, Ash va se mettre à siffloter, à se balancer ou à faire le con. Mais le mieux ça reste les deadites, surtout leur façon de se mouvoir, sachant qu’ils continuent à marcher même avec les 2 bras arrachés !

Les bosses sont vraiment impressionnants, les scènes sont visuellement grandioses.

Le fond sonore est en général constitué de discrets bruitages d’ambiance, style les hiboux et les criquets en forêt. On peut noter qu’une petite mélodie accompagne l’apparition de nouveaux ennemis.

Le jeu est assez prenant ; Ash pensant régulièrement à voix haute et livrant ses impressions sur la situation. On se sent impliqué dans l’histoire et on a envie d’avancer.

Résumé

Pour un jeu assez cheap et sans trop d’ambitions, proposé à un prix faible lors de sa sortie, je trouve qu’Evil Dead s’en sort pas mal. En fait j’adore ce jeu donc pas certain que je vais le noter objectivement.

A Fistful of Boomstick est un jeu sympa, aucunement prise de tête, dans lequel on peut bien se faire plaisir à casser du deadite à coup de pelle ou de tronçonneuse. Le gameplay est plutôt sobre, mais franchement ça passe sans problème. Pareil pour les graphismes. Pour moi, le plus important à retenir c’est vraiment la superbe ambiance halloweenesque. Je trouve qu’on est vraiment dans le jeu. Et puis quel plaisir de diriger un gars aussi cool que Ash ; tout comme Evil Dead 3, le jeu repose beaucoup sur ses facéties et le doublage de Bruce Campbell. Y a moyen de passer de très bons moments sans prétention, sachant que le jeu se finit relativement vite. Il reste l’un de mes jeux coups de cœur.

Bon pour défaut principal je citerai la répétitivité des actions ; au bout du 1000e deadite tronçonné on peut ptet en avoir marre. A voir, ché pas.

Ah vous avez dû le déduire, le scénario n’est pas spécialement évolué. Il y a beaucoup de raccourcis simplistes comme laisser un document traîner dans la cour du commissariat là où il aurait plutôt dû se trouver dans un placard dans la salle d’archives, mais bon on s’en tape non ?

Ce soft n’est pas aussi abouti que son successeur Evil Dead Regeneration, qui propose pas mal d’améliorations, notamment niveau Gameplay, mais il réussit à s’en démarquer admirablement.

**Notes **

Graphismes: très moyens. Moi je les trouve corrects et ne gâchant pas du tout le plaisir de jouer. Les personnages sont bien dessinés (même si Ash est un peu inexpressif, au niveau du visage en tout cas) et très bien animés.

Son : pas beaucoup de musiques, juste des petits fonds d’ambiance discrets mais bien choisis, en fait on entend surtout le vrombissement de la tronço, les râles des deadites et les ptites piques de Ashley. Par contre la musique de présentation met vraiment dans l’ambiance.

Gameplay : sobre mais efficace. Les actions possibles sont classiques et limitées : utiliser une arme et de la magie.

Difficulté: largement abordable. On ne galère presque pas. Encore que les deadites deviennent vraiment durs à battre sur les 2 derniers niveaux. Et l’ultime niveau de jeu, Evil Dearborn, n’est pas évident à finir. Les énigmes ne posent pas trop de problèmes non plus. En revanche, les différents challenges du mode arcade sont assez balèzes.

Durée de vie: bien. Bon le jeu est assez court, il se finit en moins de 10 heures en prenant son temps (on peut sauvegarder au début de chaque niveau). Mais quel plaisir de se replonger dans l’ambiance d’Evil Dead quelque temps après ! et puis le mode Arcade l’allonge un peu.

Verdict

Je mets 7 sur 10. Puisque c’est un jeu coup de cœur j’avais mis au départ 8 mais 7 me semble un poil plus objectif. On passe vraiment de bons moments et ça vaut le coup d’y jouer au moins une fois. Surtout pour les fans d’Evil Dead 3 et d’Ashley J. Williams !

Evil Dead : A Fistful of Boomstick