Dragon Sisters est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2007 .

  • 2007
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Dragon Sisters

1/5 — Bof… par

Développé par Tamsoft, édité par D3 Publisher au Japon en 2005 en tant que Simple 2000 Series vol.87 : the Nadesico, et par 505 Game Street en Europe en 2007.

THE GRASS WAS GREENER

Petites bourses ne sont pas couilles molles. Cette fameuse expression cino-malgache s’applique parfaitement à la collection de D3 Publisher. A la base sortis sur Playstation, les Simple Series (Simple 1500 Series à l’époque) sont des petites adaptations sans prétention de divers jeux de société ou des jeux de diverses catégories (sport, course, etc.) en version « no name ». Sur Playstation 2, D3 voit un peu plus grand. Tout en restant une gamme budget, la collection s’enrichit de titres de troisième main réalisés par de grands studios, ou au contraire d’expérimentations de petits développeurs. Tout n’est pas à garder, mais il arrive que dans le lot, certains volumes sortent du rang. Ce qui n’est pas le cas, présentement.

THE LIGHT WAS BRIGHTER

Pourquoi a-t-il fallu deux ans à 505 Game Street pour importer le jeu en Europe ? Ce n’est certainement pas le temps de traduction, puisque le scénario de Dragon Sisters tient sur un timbre-poste, à condition d’écrire gros. On est quelque part dans un futur post-apocalyptique, au Japon. Un message venant de Old Teito vous informe qu’une usine nucléaire est tombée entre les mains d’une section ennemie. Ennemie de qui ? Probablement de votre équipe, les Dragon Sisters. Une équipe qui au départ se compose de deux membres seulement, deux jumelles qu’on croirait prêtes pour une ballade en rollers, tant leur harnachement ressemble à des protections pour ce loisir. Vous pourrez également débloquer, en terminant le jeu, deux personnages de plus qui se trouvent être les grandes méchantes du jeu.

WITH FRIENDS SURROUNDED

Dragon Sisters est un beat’em all en trois… en deux… en tr…eux ? En à peu près trois dimensions mais à plat mais avec un fond. Mais plat. Bon en gros, en 2.5D comme un bon vieux Double Dragon, mais tout polygonal comme un vilain jeune The Bouncer. On y affronte des robots, d’autres robots et encore des robots, le long de dix niveaux gardés par un boss chacun. Un dernier niveau peut être débloqué, si mettons, par le plus grand des hasards, vous avez aimé ça.

Le decorum a le mérite d’être varié, puisque l’on passera d’une ville dévastée à une ville ravagée par l’hiver nucléaire. Puis, au milieu des couloirs et des différentes installations en sous-sol de l’ennemi, on trouvera quelques pépites, comme cette pagode bouddhiste au coucher du soleil ou ce funiculaire lui aussi baigné d’une lumière d’armageddon.

Vous avancez dans ces niveaux en détruisant les diverses vagues d’adversaires. Vous ne pourrez progresser qu’après avoir éliminé toute résistance. Ce faisant, vous obtiendrez des sphères de deux couleurs. Les vertes permettent de recharger votre jauge de santé. Les rouges ont plusieurs utilités. Vous pouvez les dépenser en fin de niveau pour augmenter vos diverses caractéristiques (vie, force, vitesse, saut et cruauté, cette dernière n’ayant pas grande incidence) ou pour apprendre de nouveaux enchaînements.

Mais vous pouvez également les utiliser pour débloquer des missions bonus, souvent très courtes mais au nombre de cent. L’avantage, c’est que vous pouvez recommencer un niveau terminé autant de fois que vous le désirez, afin de collecter le plus possible de sphères rouges.

La jouabilité est relativement classique. Vous vous déplacez au stick analogique gauche, et utilisez un bouton pour les coups de poings, un pour les coups de pieds, un pour les sauts et un dernier pour les attaques spéciales. Ces dernières peuvent (et doivent) être intégrées à vos combos, mais vous ne pouvez les utiliser que dix fois. Cependant, vous pouvez vous recharger quand vous le désirez, le problème étant que vous êtes vulnérable lorsque vous le faîtes. Préférez donc vous y mettre après avoir détruit une vague d’ennemis.

THE NIGHTS OF WONDER

J’ai voulu un contraste absolu entre mes intertitres, tirés du refrain de la plus belle chanson du meilleur groupe du monde, et la réalisation du jeu de Tamsoft. Si High Hopes montre le meilleur de l’humanité, Dragon Sisters en affiche le pire, ou peu s’en faut.

Visuellement, le jeu passerait pour à peine potable sur la précédente génération de consoles. Les polygones grossiers, les arrière-plans bien vides et les couleurs souvent agressives rendent l’aventure bien peu engageante. L’absence de scénario et le charisme très relatif des principaux protagonistes sont également une bien mince source de motivation. Les animations rigides, les effets lumineux cheap et la bande-son minimaliste enfoncent un peu plus le clou.

Mais le pire n’est pas là. C’est son gameplay qui rend Dragon Sisters pénible. Le rendu en 2.5D rend l’action confuse. On est persuadé d’avoir touché l’adversaire, alors qu’en fait on n’était pas sur le même plan. Un constat d’autant plus regrettable face aux ennemis volants, pour lesquels on a aucune information quant à leur placement exact. Et comme la plupart des ennemis dispose d’une allonge remarquable ou d’armes à feu leur permettant de vous tirer comme un lapin, votre patience va rapidement être mise à mal.

D’autant que la difficulté est loin d’être négligeable, particulièrement lors des trois derniers niveaux. Les vagues incessantes d’adversaires toujours plus nombreux rendent chaque affrontement périlleux. En contrepartie, le boss final est d’un ridicule à pleurer. Enfin, la durée de vie est assez médiocre. Une partie complète dure au maximum trois heures, auxquelles il faut ajouter les cent missions bonus, pour les plus téméraires.

Bon, il faut savoir ce qu’on veut, aussi. On ne peut pas demander à un jeu budget de rivaliser avec un triple A en matière de réalisation. Mais un minimum de tenue dans le domaine de la jouabilité est essentiel. Or, c’est surtout là que Dragon Sisters pèche.

Dragon Sisters