Devil May Cry 3 : l'Eveil de Dante est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Devil May Cry 3 : l'Eveil de Dante

3.5/5 — Très bien par

Si le premier Devil May Cry a connu un succès critique et public important, l’épisode suivant a subi un relatif échec, somme toute assez logique. Ce troisième opus a donc pour but de réconcilier les fans avec la franchise, en corrigeant une à une les tares de son aîné.

J’AI ACCEPTE PAR ERREUR TON INVITATION

C’est un homme mystérieux qui débarque dans la vie de Dante. Le dénommé Arkham affirme devoir lui remettre une invitation de la part de son frère, Vergil. En fait d’invitation, il s’agit d’une attaque en règle de démons. Message reçu, Dante s’élance à l’assaut de la tour inquiétante qui est apparue en plein centre-ville. Nous sommes plusieurs années avant les évènements survenus dans le premier épisode, et nous allons découvrir pourquoi les deux frères se détestent, comment Vergil est devenu Nelo Angelo et qu’est-ce-qu-est-il-donc-t-est-ce-que arrivé pour que les démons reviennent sur Terre alors que Sparda les avait bannis.

TOUT EST UNE QUESTION DE STYLE

Devil May Cry 3 : l’Eveil de Dante est un beat’em all en trois dimensions à la sauce Dynasty Warriors. Autrement dit, il s’agit dans la majeure partie des cas de grosses mêlées (bon OK, bien moins grosses que celles du jeu sus-cité, mais c’est pas non plus un beat’em all à la papa, quoi) où le button mashing est roi.

L’aventure s’étale sur vingt missions qui se déroulent majoritairement dans trois endroits : l’échoppe de Dante (qui n’a pas encore de nom) et la rue adjacente composent le décor des trois premières, tandis que les divers étages de la tour occupent quasiment tout le reste de la quête, à l’exception des trois dernières missions, qui se déroulent dans la dimension des démons. Le gros du boulot consistera à éparpiller façon puzzle les démons qui se ruent à votre encontre, et à résoudre quelques menues énigmes, qui se résument la plupart du temps à prendre un objet et à l’amener un peu plus loin pour activer tel ou tel mécanisme. Les allers et retours seront en tout cas nombreux, et quelques boss gardent certains passages. Le redoutable Cerbère, un peu frigide pour l’occasion, vous attend ainsi au pied des marches, tandis que Geryon et son char fantôme vous poursuivront dans les étages supérieurs. Il sera également question d’affronter Arkham puis Vergil, ainsi qu’une mystérieuse jeune femme adepte des armes lourdes.

Tout cela et bien plus dans la peau d’un seul homme doté d’une seule vie, mais capable de bien des prouesses. Vous vous dirigez au stick analogique gauche, tandis que la croix permet d’accéder aux différents menus secondaires (objets, équipement, carte et infos). Les gâchette R2 et L2 permettent de changer d’arme de mêlée ou d’arme à feu, R1 de viser et L1 de déclencher votre transformation en démon (Devil Trigger). Le bouton croix permet de sauter (rappuyez pour faire un double saut), le triangle de frapper à l’épée et le carré de faire feu. Le bouton cercle permet quant à lui d’effectuer ce que le jeu appelle une action de style.

Ces actions dépendent du style choisi en début de mission. Il est impossible d’en changer en cours de jeu, sauf aux statues du prieur. Il existe six styles en tout, dont quatre accessibles dès le départ, et chacun offre de nombreuses possibilités d’actions de style. Par exemple, en mode Trickster, vous pouvez dasher, courir aux murs ou encore vous téléporter dans le dos d’un ennemi. En mode Swordmaster, vous avez accès à des tas de nouvelles attaques à l’épée, tandis qu’en mode Gunslinger, c’est avec les flingues que vous aurez de nouvelles options. Le mode Royal Guard vous offre enfin de nouvelles commandes de défense, tandis que les deux modes secrets, Quicksilver et Döppelganger, permettent respectivement d’arrêter le temps et de créer un double de vous-même. Plus vous tuez de monstres avec un style de combat, plus ce style de combat est maîtrisé. De fait, vous apprenez au fur et à mesure de nouvelles techniques (sauf pour les deux modes secrets).

Comme précédemment, vous trouverez sur votre route de nombreux orbes. Les plus nombreux sont encore les verts (qui restaurent votre santé) et les rouges. Ces derniers s’échangent aux statues du prieur et permettent d’obtenir de nouvelles attaques à l’épée. Plus rares, les orbes blancs permettent de recharger la jauge de magie, qui s’étiole à chaque utilisation du Devil Trigger ou en réalisant certaines actions de style. Les orbes bleus augmentent votre jauge de santé dès que vous en réunissez quatre et les orbes dorés vous offrent une vie supplémentaire.

Enfin, vous pourrez obtenir de nouvelles armes en cours de jeu. Pour ce qui est des armes à feu, il s’agira de les trouver (à l’exception de la dernière). Mais les armes de mêlée ne peuvent être obtenues qu’en triomphant de certains boss, dont elles portent le nom, du reste. Encore une fois, la dernière d’entre elles, Beowulf, est l’exception puisque ce n’est pas en battant le boss éponyme que vous la conquerrez.

RETOUR AUX SOURCES

Pour commencer, Devil May Cry 3 répare le principal affront du précédent volet : son scénario inepte et son univers bien peu gothique. Ici, l’ambiance démoniaque est de retour et cette préquelle se montre intéressante dans ce qu’elle montre la rivalité entre les deux frères qui monte crescendo jusqu’à un combat final de toute beauté.

Car qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, les frangins poseurs savent y faire pour se battre avec classe. Dante surtout (vu que c’est quand même lui qu’on dirige), est capable d’un nombre faramineux de mouvements qui disent un bon gros « merde » aux lois de la physique, et le système de styles ne fait que renforcer l’aspect larger than life de ses aventures.

Et puis la réalisation technique est à la hauteur de l’enjeu. Les environnements sont parfois glauques (l’intérieur de Leviathan n’est pas bien propret), parfois sombres, mais il s’en dégage une certaine majesté. L’animation sans faille alliée à une bande-son tonitruante renforce quant à elle la nervosité du titre.

Nervosité qui représente peut-être bien le principal défaut de Devil May Cry 3. Comme la plupart de ses congénères, le jeu de Capcom se montre affreusement bourrin, et la difficulté n’est globalement pas piquée des vers. L’aventure, relativement longue si on la compare notamment avec le premier épisode, s’avère des lors source de souffrance mais aussi de plaisir, lorsque l’on parvient à triompher des obstacles.

Pour une question d’affect, mais aussi parce qu’il était mieux calibré et plus permissif, j’ai une préférence pour le premier volet de la saga. Mais tout amateur de défouloirs se devrait d’essayer son petit frère.

Devil May Cry 3 : l'Eveil de Dante