Crash : Génération Mutant est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2008 .

  • 2008
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Crash : Génération Mutant

3/5 — Très bien par

Moins d’un an après la réussite de Crash of The Titans, Radical Entertainement nous gratifie d’une suite, toujours sur les mêmes supports. Cette dernière surpassera-t-elle Titans, ou enfoncera-t-elle encore plus la série ?

Débutant, comme son prédécesseur, par une scène d’intro muette au style « encre de Chine » qui nous dévoile l’histoire du jeu, « MoM » (pour Mind Over Mutant, titre original du jeu) nous dévoile une de ses qualités. En effet l’histoire est assez réussie, surtout grâce aux différentes cinématiques, regorgeant d’humour et de références à d’autres jeux, et toutes réalisées dans un style différent ; que ce soit d’inspiration manga, comic book des années 50 ou même de South Park, toutes sont un véritable régal ! D’ailleurs, voici l’histoire du soft :

Néo Cortex, scientifique maléfique de son état, ne désespère pas de son énième échec et met en place un nouveau plan proclamé diabolique. Aidé de son acolyte Nitrus Brio, il a inventé le « NV », un appareil multi-tâches parodiant allègrement l’iPhone d’Apple. Il fait don d’un appareil à chaque mutant des îles Wumpa, dont Crash Bandicoot. C’est un piège évident ; une fois coiffé, le casque transforme son propriétaire en monstre assoiffé (quoique non) de sang. Prévenu par le masque Aku-Aku, notre héros évite le piège. Le voilà reparti pour une aventure où il pourra contrôler les créatures qu’il aura vaincues.

Cette fois-ci, Crash peut en effet « stocker » un mutant pour le « ressortir » plus tard, ce qui peut être utile pour venir à bout de certaines énigmes… et apporte ainsi un confort de jeu supplémentaire ! De plus les créatures peuvent maintenant sauter, ce qui rend la progression plus agréable et plus orientée plates-formes que dans Crash of the Titans. Comme dans ce dernier, on peut récolter du mojo pour « améliorer » le personnage contrôlé, que ce soit Crash ou un mutant. Ce principe est toutefois sous-exploité, car on ne peut augmenter que la force et la barre de vie.

Le Bandicoot peut toujours sauter, double sauter même, tourbillonner et donner des coups de poing, pied et plus si affinités, et tout ça se fait bien ; donc pas de souci majeur de maniabilité. Le système de combat, efficace et dynamique, est évidemment repris du précédent jeu de la série. Les mutants sont moins nombreux que dans Titans, mais plus variés. Certains sont repris de CotT comme le Frigirat, qui peut geler des plans d’eau, et d’autres sont inédits tels que le Grimly, qui peut arrêter le temps pendant un court moment (comme dans Prince Of Persia : Les Sables du Temps). Cette diversité est des plus appréciable. Quant aux boss, bien que très peu nombreux (trois exactement !) ils sont vraiment sympathiques, car ils se jouent comme ceux des premiers Crash sur PS1 ; c’est-à-dire que le plus dur consiste à trouver leur point faible !

Du côté réalisation, on a le droit à un travail solide de la part de Radical Entertainment. Déjà, les graphismes très « cartoon » de CotT ont été légèrement améliorés, surtout au niveau des personnages, globalement plus lisses. Par contre, les environnements sont un peu trop classiques (l’île Wumpa, la décharge ou encore une station spatiale).

Du côté sonore, c’est aussi de très bon niveau. Les différentes musiques, assez réussies, sont entraînantes et collent bien à l’action, et les bruitages remplissent leur travail de bonne manière. Le meilleur vient de la localisation française, d’une indéniable qualité. Les voix collent aux personnages (surtout pour Cortex) et l’humour est, dans l’ensemble, bien préservé depuis la V.O.

Vous l’aurez compris, la réalisation du jeu est réussie.


Venons-en maintenant aux points sombres du titre, à commencer par la caméra, que l’on ne peut pas contrôler. Ce choix, plutôt judicieux pour le précédent volet (où les niveaux sont linéaires), paraît ici ridicule. En effet, pour ce MoM les développeurs de Radical ont tenté d’introduire un monde totalement « ouvert », plus que pour Crash Twinsanity. Un choix dur à comprendre.

Mais ce monde ouvert apporte aussi d’autres problèmes, dont un particulièrement gênant : le « backtracking » (retour en arrière). Ainsi, il n’est pas rare de devoir effectuer de multiples allers-retours vers les mêmes destinations, ce qui s’avère rapidement lassant.

Continuons sur cette lancée pour déplorer la faible durée de vie de ce Génération Mutant. En effet l’aventure principale, en plus d’être relativement facile (même à la difficulté maximum), peut aisément être bouclée en cinq petites heures de rien du tout. Et ce ne sont pas les quelques défis annexes, comme la collecte de poupées vaudou, qui rallongeront la bien mince longévité du jeu.

Note : Il existe également un mode Co-Op permettant de jouer à l’aventure complète à deux, ce qui est relativement rare pour un jeu de ce type. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de le tester.

Tableau des scores

Graphismes : 3.5/5 C’est vraiment sympathique de ce côté-là, surtout pour de la PS2. Les animations sont de très bonne facture, tout comme les cinématiques.

Jouabilité : 3/5. En progrès depuis l’opus précédent, ceci grâce à divers ajouts.

Toutefois, le fait de devoir faire de nombreux allers-retours, et ce avec une caméra fixe nuit considérablement au plaisir de jeu.

Bande sonore : 4/5. La grande réussite du jeu. Un régal en somme.

Durée de vie : 2.5/5. Aïe ! Là par contre, ça fait mal. Vite bouclé, on aura pas forcément envie d’y retourner, la faute à un level design mal fichu. Pourtant, les développeurs ont truffé les différentes zones d’items bonus débloquant des costumes ou des esquisses, ce qui est tout à fait louable.

AU FINAL : 11.5/20

Un jeu de plates-formes / action correct mais plus que dispensable, la faute à un manque d’ambition visible.

En fait, c’est la même chose depuis 2004 avec Twinsanity.

Dommage pour ce pauvre Crash, dont l’avenir semble plus que compromis…

Crash : Génération Mutant