Cowboy Bebop : Tsuioku no Serenade est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Cowboy Bebop : Tsuioku no Serenade

3.5/5 — Très bien par

Cowboy Bebop. Dans la longue carrière d’otaku qui est la mienne, il y a bien des séries qui m’ont marqué, mais Cowboy Bebop va encore au-delà. Pour ne l’avoir découverte que récemment, il y a un an environ, je peux vous dire une chose : Cowboy Bebop est une œuvre (d’art) intemporelle, qui ne prendra jamais une ride, un joyau inoxydable. Qu’en est-il en jeu vidéo ?

Le culte Cowboy Bebop

Sorti en 1998 au Japon seulement, Cowboy Bebop est le fruit des deux génies (voire plus) que sont Shinichirô Watanabe, scénariste et réalisateur auquel on doit également Samurai Champloo, et Yôko Kanno, la compositrice qui a également écrit l’OST de plein d’autres séries telles que Lodoss, Escaflowne, RahXephon…

Le scénario est pourtant assez simple à la base.

Dans un futur proche, 2071, les hommes ont peuplé l’espace et quitté la Terre depuis le terrible incident de la Gate, qui éradiqua 4 milliards d’individus. Ils vivent à présent dans des colonies sur Mars, Vénus, Ganymède, etc. L’histoire se centre sur un groupe d’individus voguant sur le vaisseau « Bebop » et qui sont des « Cowboys », qui dans le jargon de l’époque signifie « chasseurs de prime ». La série se focalisera donc sur les cinq protagonistes que sont Spike Spiegel, ancien yakuza, Jet Black, ancien flic, Faye Valentine, une amnésique mystérieuse, Edward, un hacker surdoué et hyperactif, ainsi que Ein, un chien échappé d’un labo, possédant une intelligence supérieure.

Pourtant, ce qui a fait la différence c’est la richesse de son univers. En effet, la série baigne dans la culture américaine des années 40, 50, 60, et plus particulièrement dans le jazz, qui devient son inspiration première tant d’un point de vue musical que par l’ambiance qui s’en dégage, une ambiance de bar, calfeutrée, sentant le tabac. Ajoutons à cela un brin de western, un brin de culture pop et quelques touches futuristes, secouez le tout, et vous aurez ce cocktail détonnant qu’est Cowboy Bebop, à boire à petites gorgées et à déguster à tout moment, mais pas à n’importe quel âge, car une certaine maturité est de mise.

À côté de l’univers il y a aussi des personnages extrêmement bien travaillés, d’un charisme époustouflant et qui ne cesseront de nous surprendre et de nous émouvoir… Bref vous l’aurez compris, avant d’aller plus loin pour ceux qui ne connaîtraient pas la série, REGARDEZ-LA !!

Le passage en jeux vidéo

Comme toute série à succès, Cowboy Bebop a fait l’objet d’adaptations vidéoludiques. Loin de rattraper les piliers de l’animation tels que Dragon Ball, Shaman King, etc. en termes de jeux (et de ventes), elle ne compte en effet que deux softs à son actif, un premier sorti en 2001 sur PlayStation et le second sorti en 2005 sur PS2. Ces deux titres, tous deux édités par Bandai, ne sont sortis qu’au Japon comme vous vous en doutez, et c’est bien dommage au vu de leurs qualités notables. Le premier était un shoot ‘em up à la Starwing, d’une difficulté légendaire et qui, par l’intermédiaire de l’émulation, a pu se créer une petite communauté de fans. Le second, celui sur lequel je m’attarderai ici est… LA SUITE AU PROCHAIN ÉPISODE.

Le jeu

La première chose qui saute au yeux lorsqu’on lance le jeu pour la première fois, c’est à quel point les mecs de Bandai ont su rester dans le ton de la série. Et je ne parle ici que de la cinématique d’intro, qui n’est ni plus ni moins que l’opening original de la série à la sauce jeu vidéo, à savoir avec les graphismes du jeu. J’aurais perso préféré qu’ils insèrent tel quel l’opening, avec ses personnages animés, mais bon ; cela nous permet au moins de nous mettre dans le ton car tout le long du jeu, ce ne sont pas des passages en dessin animé (faut pas rêver) qui entrecouperont votre périple, mais bien des séquences réalisées avec le moteur du jeu, tout aussi excellentes d’ailleurs.

« New Game » lancé, on démarre sur une magnifique image d’une station spatiale. S’ensuit alors un dialogue entre Spike, Jet et Faye dans une sorte d’aquarium, et là, magnifique, on reconnaît aussitôt les voix des doubleurs originaux. Il faut savoir d’emblée que tout le jeu est doublé par les acteurs, un pur régal ; le tout parfaitement dans le ton de la série d’origine : tout a été minutieusement supervisé par le studio Sunrise, dont le nom figure juste au-dessus de « Bandai » sur la jaquette, un détail non négligeable.

Le blabla savoureux continue un court instant, et nous voilà lancé dans le jeu. Qu’en-est-t-il ?

Le syndrome beat them all ?

Premières impressions plutôt bonnes ; on se retrouve incarné en la personne de Spike, toujours aussi classe. Les graphismes sont assez soignés, pas de textures baveuses, le tout dans un cel shading au poil. En fait rien n’a changé depuis la cinématique, le jeu suit la cadence. Ed le hacker nous contacte par transmetteur radio, et le tutoriel s’initialise.

Le jeu se présente au premier abord comme un beat ‘em all tout ce qu’il y a de plus classique. Vous dirigez Spike à la troisième personne, vous vous baladez dans des environnements assez étroits du type arènes et la caméra se gère toute seule, malheureusement.

Ed continue ses explications : un bouton pour donner des coups de poing, un pour les coups de pied, un autre pour attraper un ennemi (normal quoi). On dézingue alors quelques mecs à la sauce Bruce Lee (car oui, Spike s’inspire entre autres de ce maître des arts martiaux) et on arrive à une porte qu’il faut franchir ; quoi de plus facile : un bouton pour la déverrouiller et ça repart. Oui, mais les choses se compliquent un peu plus loin ; une autre porte s’offre à nous, et Ed nous informe que nous ne possédons pas le mot de passe pour la déverrouiller. On tourne alors un peu en rond, puis hop ! comme par miracle on trouve sur un mur une inscription. On l’inspecte de plus près à l’aide d’un petit bouton de zoom et on découvre que le message contient un code composé de 4 chiffres. On retourne à la porte, on rentre les chiffres et paf, la porte s’ouvre. Un peu tiré par les cheveux, mais je trouve le concept sympa, surtout pour un jeu qui d’emblée me semblait super banal. Et il faut savoir que le jeu entier fourmille de petites actions conceptuelles, comme sauter par-dessus des barrières, des ravins, etc.

Soudain, les ennemis qui, jusqu’alors nous attaquaient aux poings, sortent l’artillerie lourde. Notre héros, loyal avant tout, sort à son tour son flingue, et commence alors une séquence de shoot un peu brouillonne, mais c’est l’intention qui compte.

Le principe de ces petites sessions de guns, qui ne durent jamais plus de 2 minutes chrono, est simple : vous restez en troisième personne, vous avancez librement, visez avec le joystick droit, tirez avec un bouton, rechargez avec un autre. Vous pouvez aussi vous planquer derrière des caisses ou vous plaquer contre un mur avec un autre bouton, et même faire un plongeon comme dans Matrix pour gagner du terrain. Il est aussi possible de rengainer son flingue à tout moment et de foncer tel un kamikaze vers vos ennemis armés jusqu’aux dents et les attaquer avec vos pichenettes, mais je vous le déconseille.

La phase shoot terminée, nous voilà repartis dans un style plus classique, celui de la bonne vieille baston à mains nues, ce qui nous permet de rentrer dans le vif du sujet des combats.

Comme je l’ai dit plus haut, il y a deux boutons à retenir : celui du poing et celui du pied. Appuyez plusieurs fois à la bonne cadence sur un de ces boutons et vous déclencherez un combo dévastateur (retenez bien la cadence, qui vous est montrée au ralenti dans le tuto). Il est aussi possible de mélanger les boutons, pour découvrir d’autres combos et varier les plaisirs. À force de taper dans les racailles, Spike s’échauffe et peut alors lancer, lorsque sa barre est pleine, un genre de super coup qui neutralise tout les ennemis qui l’encerclent. Ce fameux coup, que vous exécuterez avec un bouton, peut aussi se coupler avec un combo pour un meilleur effet.

Après avoir mis à terre environ 30 gardes en moins de 10 minutes de jeu, une question s’impose : où est le bouton de protection ? Car oui, il y a bien un bouton de ‘contre’, un autre d’esquive (roulade), mais pas de défense pure, de parade, alors que les ennemis le peuvent eux. Oublis assez étonnants, mais bon, ce n’est qu’un bémol, pas de quoi ruiner le morceau.

Le niveau se termine, puis un autre, et là surprise ! ce n’est plus Spike que l’on incarne, mais Jet, dont le style de combat change du tout au tout (attention, les commandes sont cependant identiques). On a donc le plaisir d’incarner ce baroudeur aux bras bioniques, légèrement plus lent mais plus puissant que notre héros précédent. On avance. Arrivent enfin les boss, assez sympa, bénéficiant surtout d’une mise en scène inspirée (cf. le combat sur une scène de théâtre ou sur un radeau). Un peu plus tard dans le jeu, vous pourrez également incarner Faye qui, je vous le donne en mille, est très rapide mais peu puissante (logique, c’est une fille). Mais ce qui m’intéresse le plus c’est une nouvelle phase de jeu qui arrive comme un cheveu dans la soupe : les phases en véhicules.

Eh oui, il vous sera possible de piloter les vaisseaux de la série (comme le fameux SwordFish de Spike) mais hélas, les sensations ne sont pas vraiment au rendez-vous. La vue, tout d’abord, est en mode FPS (bof bof). Le vaisseau avance tout seul ; il vous sera juste possible de le faire monter, descendre, de l’incliner plus à droite ou plus à gauche. Vous pourrez aussi tirer avec un bouton et accélérer avec un autre. L’objectif étant maintenant de rattraper un vaisseau adverse ayant une bonne distance d’avance sur vous dès le départ, et de le capturer avant que celui-ci ne s’échappe. Vous êtes donc chronométré, ce qui est aussi le cas des séquences de beat ‘em all, bien que l’on ne le ressente pas du tout pareillement. Vous devez donc vous frayer un chemin, en évitant de vous manger les murs et les obstacles qui se dresseront sur votre route, tout en mettant la gomme pour avoir une chance de rattraper votre proie. Et ce n’est pas une mince affaire. Pourquoi ne pas avoir opté pour le style du premier jeu sorti sur PlayStation ? MOI PAS COMPRENDRE.

On avance encore et à un moment donné (toute bonne chose a une fin), on finit le jeu (pas de spoil). Et là une sensation nous envahit, celle d’avoir passé un bon moment, pas trop long, pas trop court, comme il faut, et surtout avec beaucoup de situations variées, des mises en scènes inspirées, car c’est là la réelle richesse du jeu. On se souvient de ces musiques de circonstance, de ces boss sympathiques, de ce passage où l’on se fait poursuivre par un tireur ou par une camionnette, celui où l’on est sur le toit d’un métro… Ce qui donne presque envie de recommencer l’aventure une seconde fois.

Conclusion

En bref ce jeu, malgré de nombreuses imperfections, remplit son contrat avec les honneurs. Ne se targuant pas d’être LE jeu de l’année 2005 (je rêve à un jeu Cowboy Bebop RPG), il arrive tout de même à nous immerger dans l’univers, dont les développeurs de Bandai devaient être de grands fans. Ajoutez à cela un scénario inédit et bien construit, avec de nouveaux personnages attachants et plutôt bien pensés niveau design (sauf les jumeaux), les musiques somptueuses extraites de la BO originale avec en prime des pistes inédites ainsi que quelques extras, comme un mini-jeu de black jack, et pour couronner le tout une bonne durée de vie (6-7h) avec replay value en prime, et vous obtiendrez un jeu tout à fait convenable ; qui fera presque verser une larme aux aficionados de la série car on sait que ce jeu est son ultime apparition sur les écrans… Depuis, elle nous laisse mariner dans un silence radio.

SEE YOU SPACE COWBOY… (snif)

Cowboy Bebop : Tsuioku no Serenade