Atelier Iris : Eternal Mana est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2006 .

  • 2006
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo Atelier Iris : Eternal Mana

3/5 — Très bien par

Développé par Gust, édité par Gust au Japon, NIS aux Etats-Unis, Koei en Europe et THQ en Australie

Après une trilogie (Salburg) et un dyptique (Gramnad) consacrés exclusivement au crafting et reléguant au second plan l’aspect jeu de rôle, Gust prend, pour sa série des Atelier, un virage en douceur. La nouvelle trilogie des Iris se présentera plus sous la forme d’un RPG, même si ce premier épisode conserve de lourdes traces de son héritage.

EVERY PICTURE TELLS A STORY

Sur le monde de Regallzine, le royaume d’Esviore est désormais morcelé en cités-états, suite à une longue guerre. Parallèlement, la cité des alchimistes, Avenberry, a sombré sans que personne n’en connaisse la raison. Aujourd’hui, de nombreux prospecteurs tentent d’en découvrir les secrets, et la ville de Kavoc a même été construite rien que pour les loger.

Klein Kiesling est un jeune alchimiste venu en apprendre plus sur sa passion à Kavoc. Mais avant même d’entrer, il fait la rencontre de la charmante, mais sarcastique, Lita Blanchimont, qui va littéralement bouleverser son avenir.

THE FIRST CUT IS THE DEEPEST

Atelier Iris : Eternal Mana est un jeu de rôle en 3D isométrique. On y dirige une équipe qui comprendra en tout et pour tout cinq membres parmi six jouables au total (deux d’entre eux ne seront jamais jouables en même temps). L’équipe de combat ne dépasse pas les trois participants, néanmoins.

Lesdits combats se déroulent au tour par tour. A son tour, l’allié peut choisir dans un menu circulaire (à la manière des Mana) une action parmi : attaquer, utiliser un coup spécial, consommer un objet (de soin ou d’attaque), se défendre, fuir ou passer son tour. Klein peut en outre utiliser l’alchimie pour forger de nouveaux objets en plein combat. Parmi les attaques spéciales, certaines sont bien utiles puisqu’elles permettent, qui d’atteindre les ennemis insensibles aux attaques normales, qui de toucher plusieurs adversaires à la fois, qui d’annuler une attaque chargée. En effet, certains ennemis et notamment les boss, utilisent des techniques dévastatrices mais qui, en contrepartie, nécessitent plusieurs tours de jeu avant de se déclencher. Votre équipe apprendra également des techniques de ce genre. Gérer ses charges et celles de l’adversaire deviendra primordial vers la fin du jeu.

En plus des combats aléatoires, on trouve sur l’écran d’exploration de nombreux objets qui peuvent être utilisés pour l’alchimie. Pour les ramasser, il suffit de passer dessus, ou parfois (eau, tonneaux) d’appuyer sur la touche croix lorsque c’est indiqué à l’écran. La touche triangle permet de sauter, la touche cercle d’appeler le menu d’inventaire et de gestion. Enfin, la touche carré est primordiale, puisqu’elle permet notamment à Klein d’absorber le mana.

Le mana existe pour de nombreux éléments. Ainsi, appuyer sur carré devant une plante vous donnera du mana bois, tandis qu’un feu de camp vous donnera du mana feu, ou un rocher du mana pierre. La plupart des objets ne renferme que peu de mana, mais il existe des cristaux de mana concentré qui chargent grandement la jauge du mana concerné, cette dernière ne pouvant pas aller au delà de 99 pour chaque élément.

Ce mana est ensuite utilisé pour créer des objets en combat, par alchimie. Et lorsque vous rentrez dans votre atelier, vous avez la possibilité de créer de nouveaux objets devant votre marmite, ceci nécessitant là encore du mana, en plus des objets à fusionner. L’alchimie fonctionne de manière simple : il vous faut une recette (qui s’obtient en progressant dans le jeu ou en réalisant les quêtes annexes), et, en général, il s’agit de fusionner deux ou trois objets pour obtenir automatiquement le nouvel item. Plus tard dans le jeu, vous pourrez également vous forger de nouvelles armes de la même manière. Et encore plus tard, vous aurez besoin du mana pour soigner l’une de vos équipières.

Mais pour utiliser le mana (sans majuscule), vous devez vous être lié à l’Esprit Mana (avec majuscule) associé. Ces créatures élémentaires doivent d’abord être découvertes, avant de se lier à vous. Elles peuvent ensuite vous aider y compris sur l’écran d’exploration (l’Esprit Mana de pierre vous sert par exemple d’escabeau pour sauter plus haut).

DA YA THINK I’M SEXY ?

On ne peut pas dire que Gust ait fait preuve d’une grande inventivité en matière de scénario. L’histoire d’Atelier Iris ressemble à celle de milliers d’autres œuvres de fiction et les protagonistes ne sont pas suffisamment charismatiques pour que l’on s’attache à eux.

Visuellement par contre, l’ensemble est mignon et gentillet, ceci étant dû aux graphismes tout en 2D et aux couleurs chatoyantes. Bien entendu, l’animation est moins fluide que dans les RPG en trois dimensions de la même époque, mais cela donne un petit côté dessin animé plaisant au jeu. En outre, les scènes cinématiques, justement réalisées dans un esprit manga, sont pour leur part très réussies. Et si les thèmes musicaux sont moins marquants que ceux de l’épisode suivant (auquel j’ai joué avant, grâce à ma DeLorean), les dialogues joués avec conviction ajoutent encore à une réalisation plutôt exemplaire.

A jouer, Atelier Iris est parfois pénible. Non pas que la difficulté intrinsèque du titre soit élevée, bien au contraire, c’est surtout que la jouabilité n’est pas irréprochable. Lors des phases d’exploration, la vue en 3D isométrique entraîne des difficultés d’appréciation lors des sauts (j’ai toujours été contre ce type de vue pour cette unique raison), et il n’est pas rare non plus de se cogner sur des obstacles à priori en dehors de notre chemin. La partie combat est quant à elle assez primaire et peu intéressante. La notion de tours de jeu et de charge, qui apparaîtra là encore un peu plus tard (Nom de Zeus, Marty !), contribuera grandement à alléger cette tare.

La durée de vie, enfin, peut être considérée selon deux critères : ou bien vous êtes un passionné de la série et un complétiste compulsif, et vous n’aurez de cesse que de mettre la main sur tous les objets alchimiques possibles, auquel cas une partie d’Atelier Iris pourra durer des dizaines d’heures ; ou bien vous êtes pressés et intéressés uniquement par la traversée en ligne droite du jeu jusqu’à voir écrit le mot « Fin », et dans ce cas il ne vous faudra pas bien longtemps avant d’arriver à votre objectif, sachant que peu d’obstacles se mettront en travers de votre chemin.

Atelier Iris : Eternal Mana