Arcana Heart 2 est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2009 .

  • 2009
  • Beat them up

Test du jeu vidéo Arcana Heart 2

3/5 — Très bien par

Développé et édité par Examu

De manière assez surprenante, Arcana Heart 2 a été développé, à l’origine, sur ex-BOARD, une carte arcade certes au format JAMMA, parce qu’il serait suicidaire de faire autre chose à l’heure actuelle, mais tout de même basée sur un OS… Microsoft ! Un Windows XP pour être précis, en version Embedded (embarquée quoi, pour les intégrateurs). Ceci explique peut-être le relatif insuccès de la borne, qui n’empêchera pourtant pas Examu de la traduire sur Playstation 2, dans une version révisée qui corrige la plupart des problèmes de l’original.

WHAT’S NEW PUSSYCAT ?

Une fois de plus, le scénario du jeu, s’il existe, demeure tellement confidentiel que je ne saurais vous dire de quoi ça cause. Mais l’intérêt n’est pas là, puisque la série a pour principale force de mettre en scène, exclusivement, des personnages féminins. Des fifilles bien clichés, à la fois sexy et viriles (gloups !), comme aiment à nous en rebattre le manga et, plus généralement, la culture japonaise. Alors qu’on sait tous que la meilleure place pour une femme reste la cuisine, mais bon…

ET LA, C’EST LE DRAME…

Comme son prédécesseur, Arcana Heart 2 est un beat’em up en deux dimensions. Les modes de jeu sont relativement identiques à ceux du premier opus (et guère différents de ceux de la masse des concurrents, toutes générations confondues), mais le nombre de personnages jouables a considérablement augmenté. Aux onze égéries originelles s’ajoutent rien moins que dix nouvelles recrues : Akane, une nouvelle collégienne-jupe-plissée, Angelia, un ange en nuisette, Catherine, une maîtresse-nageuse dans un robot géant, Clarice, une nonne démoniaque (mon fantasme à moi), Dorothy, une magicienne garçonne, Elsa, une guerrière sainte, Nazuna, une sauvage juchée sur un loup, Petra, une pro de la gâchette aussi peu vêtue que Dita von Teese dans ses meilleurs jours, Zenia, une combattante des rues, et la boss du jeu, Parace, une sorte d’elfe aux gros boobs.

Tout cela serait bel et bon si Examu n’avait pas jugé utile de compliquer quasiment tout ce que nous connaissions du premier volet. Tout d’abord, les contrôles sont plus nombreux qu’auparavant. Bon, à vrai dire, il n’y a qu’un bouton (une gâchette, pour être exact) en plus, mais il change pas mal de choses. En effet, il permet de déclencher des Arcana Homings, un système assez déconcertant qui sert à se rapprocher de l’adversaire à très vive allure pour lui latter les… ovaires (bah je peux pas lui latter les couilles).

Bien entendu, il sera toujours question de combos et d’attaques spéciales, les plus puissantes d’entre elles ne pouvant être déclenchées qu’après avoir rempli, au moins partiellement, la jauge située en bas d’écran. Parmi ces super attaques, on trouve désormais l’Arcana Blast, une technique permettant de devenir invincible durant une poignée de secondes, et qui servira, on s’en doute, à outrepasser toutes les priorités de l’adversaire pour lui coller un unblockable.

Vous noterez, jusque là, le surnombre de néologismes commençant par Arcana. C’est la grosse particularité du jeu : en plus de votre avatar, vous devez aussi sélectionner un Arcana, esprit élémentaire qui augmente les statistiques de votre perso et qui, surtout, dispose de toute une panoplie de coups spéciaux distincts qui s’ajoutent à ceux de votre héroïne. Il est aussi possible d’invoquer la créature, lors d’un Arcana Blast (promis, c’est le dernier avec Arcana dans le nom).

Enfin, à condition non seulement que votre jauge de super attaque soit pleine, mais aussi que votre jauge de santé soit quasiment vide, vous pourrez déclencher une manœuvre délicate qui se nomme Critical Heart (vous voyez, je vous avais dit qu’il n’y aurait plus d’Arcana dans le nom), et qui ressemble à s’y méprendre aux attaques ultimes de Fatal Fury, par exemple.

FEMMES FATALES

Visuellement, on ne peut pas dire que le nouveau système ait bouleversé les codes de la série. L’ensemble demeure coloré et jovial, le chara-design over the top à la Guilty Gear étant devenu une sorte de norme. Néanmoins et sur un plan purement technique, non plus esthétique, les personnages sont mal incrustés dans des décors souvent décevants, ternes, vides. Les animations sont dans l’ensemble assez fluides, mais les ralentissements sont légion. Et la bande-son, pour vivifiante qu’elle soit, manque de charisme. On est donc assez loin de l’arcade perfect, ce qui peut s’expliquer par une conversion délicate entre un XP et l’architecture étrange et mal branlée de la PS2.

Sur le plan de la jouabilité, les nombreuses nouvelles possibilités auraient pu se montrer bénéfiques si elles ne complexifiaient pas outre mesure le fond de jeu. Arcana Heart 2 se veut très technique, en témoignent aussi les très nombreuses possibilités de « customisation » (avec vingt persos plus vingt Arcanas, ça fait quatre cents combinaisons !) mais dans la pratique, personne ne se servira de tout : il n’y a pas cinquante types de joueurs, il y a les offensifs, les défensifs et quelques variantes, point barre.

En donner autant, c’est très gentil mais ça ne fait que rendre opaque un titre à la base assez limpide. Cela accroît exponentiellement la durée de vie, quoi qu’il en soit, et ça, personne ne s’en plaindra.

Arcana Heart 2