Altered Beast est un jeu vidéo PlayStation 2 publié en 2005 .

  • 2005
  • Beat them all

Test du jeu vidéo Altered Beast

1/5 — Bof… par

Développé par WOW Entertainment, édité par SEGA. Connu au Japon sous le nom de Juuoki : Project Altered Beast

Quel que soit le support, Altered Beast n’a jamais été un grand jeu. Mais pour son ambiance si particulière comme pour son gameplay défoulant, il s’est auréolé d’un statut d’œuvre culte, et il est même étonnant que SEGA ait mis autant de temps avant de vouloir lui donner une suite. Mais de suite, il n’est pas vraiment question ici. Il s’agit plus d’une relecture modernisée.

I (DON’T) KNOW WHAT YOU DID LAST SUMMER

Luke Custer a survécu comme par miracle au crash de son hélicoptère. Mais ce n’est que pour mieux tomber sur un essaim de créatures anthropomorphes qui tentent de le dépecer vivant. C’est alors que notre héros se transforme en gigantesque loup-garou fou furieux et déchiquète tous ses assaillants, réécrivant au passage la fameuse scène de l’arroseur arrosé. Son forfait commis, il défaille. C’est alors qu’apparaît au dessus de son corps gisant la silhouette d’une inconnue. Car Luke est atteint d’amnésie. Et la jeune femme a beau lui expliquer qu’il est un Genome-Cyborg, un homme à qui l’on a greffé de l’ADN de créatures exotiques, il va devoir mener l’enquête pour découvrir ce qui lui arrive et comment y mettre fin.

THE LOST BOY(S)

Altered Beast, comme son lointain aïeul, est un beat’em all mais, progrès technologique oblige, il se présente en trois dimensions. L’aventure comporte en tout et pour tout quinze niveaux qui vous demandent simplement de relier un point A à un point B, parfois en lattant un boss au passage. Cependant, l’agencement des niveaux est moins linéaire, puisqu’il faudra parfois revenir dans un lieu déjà visité pour accéder au suivant. Par exemple, le site du crash des débuts du jeu permet tout aussi bien d’accéder au cimetière que de visiter la zone commerciale, qui vous donnera elle-même accès à plusieurs autres zones une fois que vous aurez obtenu la transformation adéquate.

Car un Altered Beast n’aurait pas grand intérêt sans la possibilité de se changer en créatures. De fait, Luke peut se métamorphoser en lycanthrope, mais aussi en triton (capable de nager et de se battre sous l’eau), en aigle et en plein d’autres bestioles, jusqu’au surprenant UWH, informe et doué de télékinésie. Chaque forme dispose de capacités propres, certaines entraînant un gameplay spécifique.

Mais dans la grande majorité des cas, les contrôles se résument au stick gauche pour se déplacer, au stick droit pour orienter la caméra (la vue étant à la troisième personne), et à trois boutons : la croix pour sauter, le carré pour les attaques de base et le triangle pour les attaques puissantes (mais lentes). C’est enfin la touche cercle qui permet de faire son choix parmi les transformations.

Pour en revenir à ces dernières, sachez que toutes ne seront bien entendu pas accessibles dès le départ. Il faudra trouver les capsules d’ADN disséminées sur le parcours, et généralement bien gardées, pour les obtenir. En outre, les transformations sont limitées par une jauge verte située en dessous de la jauge de vie, et qu’il faudra régulièrement alimenter grâce aux sphères d’énergie trouvées sur les cadavres des monstres, sous peine de ne pas pouvoir vous transformer (les sphères rouges rechargent quant à elles la jauge de vie).

Enfin, en terminant le jeu, vous débloquerez plusieurs modes annexes. Le Boss Rush vous demande d’affronter tous les boss à la suite, et l’Elevator of Doom (marqué ??? à l’écran de sélection) est une sorte de mode survie avec un boss inédit. A la clef, vous obtiendrez trois nouvelles transformations plus ou moins utiles.

BRAIN (REALLY) DEAD

A l’ambiance, certes un peu kitch, de la Grèce Antique et de la foire aux monstres, Altered Beast tel que revisité par WOW Entertainment, substitue un contexte moderne, fait de manipulations génétiques au demeurant moins improbables, avec une surcouche de gore qui rapproche le jeu d’un Resident Evil (dans son atmosphère, j’entends). Il n’y a pas là matière à un quelconque jugement, simplement les fans de la première heure pourraient rejeter cette relecture. Mais que ceux qui attendent que je crache allègrement sur le jeu se rassurent, tout le reste est (très) mauvais.

Visuellement, le jeu de SEGA fait honte à son support. Aussi repoussant que les Simple Series qui ont fleuri sur la machine au Japon, il affiche des personnages bien peu texturés dans des décors tout aussi pauvres et ternes. L’animation est particulièrement peu crédible, d’autant plus lorsque l’animal est grand, si bien que les boss y perdent énormément en charisme.

Le joueur avance dans le jeu comme il travaillerait à l’usine, répétant inlassablement les quelques maigres combos - quand ils veulent bien toucher - sur les vagues d’ennemis qui témoignent d’un level-design rectiligne au possible, et aucune émotion, même la plus primaire, ne viendra bousculer ses sens. Enfin si, quand on s’emmerde, c’est une émotion, non ?

Celui qui trouvera suffisamment de temps à perdre en aura tout de même pour son argent, puisque les niveaux sont nombreux, relativement longs et difficiles. Et les quelques modes de jeu annexes pourraient peut-être trouver preneur auprès des plus acharnés.

Altered Beast