Avant tout, je démens une chose. Wing Commander Prophecy (dorénavant WCP dans ce test) n’est pas une simulation, mais un space opera. Ceci est dit.
Wing Commander… une série à l’époque mythique. Si l’on compte bien, celui-ci est le numéro 5. Ses prédécesseurs avaient fait le bonheur des possesseurs de SNES, PC, et même 3DO.
Pour faire simple : nous sommes un pilote, un rookie, un noob quoi, engagé dans une guerre interstellaire, à bord de notre superbe vaisseau spatial de combat.
Nous n’incarnons donc plus Christopher Blair (même s’il a un rôle important) mais le fils d’Iceman, autre légende de la guerre contre les môchants Kilrathi.
Dans les précédents Wing Commander, nous combattions les Kilrathi, une race d’hommes-chats assez belliqueuse.
Dans WCP, l’espèce humaine a vaincu, et la planète mère des Kilrathi a été détruite. Les Kilrathi sont surveillés, enfin ceux qui ont survécu, et une paix fragile est en place… jusqu’à ce qu’une vieille prophétie Kilrathi se réalise, prédisant le retour d’une race surpuissante, qui anéantirait toute forme de vie dans l’espace connu, la fin du monde, et même de l’espace, la fin de tout.
Pas de bol franchement, car effectivement une race pas belle (mélange entre les ET d’Independance Day et Alien) vient foutre la merde. Humains et Kilrathi s’allieront-ils avant d’être anéantis ?
Tout le jeu se déroule au même endroit : sur un vaisseau spatial surpuissant de l’alliance terrienne nommé le Midway (ouais comme l’éditeur de jeux video).
Le Midway sert de base et de port d’attache à une partie de la flotte terrienne dont vous faites partie. Toutes vos missions partiront de là.
Le jeu se compose de scènes cinématiques et de phases de jeu.
Analysons les scènes cinématiques. Tout d’abord, ça tue la gueule. En bref, c’est hyper beau, normal, c’est du filmé. Mais l’ambiance qui s’en dégage est grandiose. A l’énoncé de la prophétie Kilrathi on a vraiment les poils qui se dressent. De plus, certains passages renvoient Star Wars dans les oubliettes. L’espace est beau, les scènes cinématiques avec le Midway et des gros vaisseaux ennemis sont à pleurer tellement c’est beau. Ce jeu n’a rien à envier à nombres de productions hollywoodiennes. A noter d’ailleurs que le personnage de Christopher Blair (le héros des précédents Wing Commander) est joué par Mark « Skywalker » Hammil, et rien que ça, ça fait plaisir.
Continuons sur un aspect intéressant. Les cinématiques en réalité font vivre le personnage entre chaque mission. Vous êtes certes un rookie (un noob) mais aussi le fils d’une légende. On vous regarde avec curiosité, et notre personnage a soif de prouver ce qu’il vaut.
Une chose intéressante est la possibilité de pouvoir orienter les discussions au sein des cinématiques. Pour l’exemple un personnage vous parle (le tout filmé bien sûr), et PAM une petite pause de la cinématique et le choix vous est donné entre plusieurs réponses. Et la cinématique continue selon la direction qu’on lui a indiquée. Notre personnage parle, boit, mange… un vrai acteur de film. Les choix que l’on fait influent sur l’image que les autres membres de l’équipage ont de vous.
Enfin en règle générale, au début on est un noob, et à la fin un héros plus ou moins apprécié (selon nos actions choisies au cours du jeu).
Par exemple si l’on meurt en mission, avant de bien sûr nous donner le choix de recommencer, on a une cinématique montrant la réaction du commandant de bord. Au début du jeu c’est juste un « ah zut encore un ». Plus tard dans le jeu c’est nos amis en pleurs que l’on voit. Et encore plus tard, quand on a vraiment prit du galon, on peut voir une flotte ennemie gigantesque qui détruit le Midway dans une ambiance à renvoyer Georges Lucas à l’école.
Les missions maintenant. Graphiquement c’est beau. Les vaisseaux sont bien modélisés, l’espace est vide mais beau, les explosions en jettent, la jouabilité est nickel, c’est super fluide. Totalement irréprochable.
Au début on dispose de quelques vaisseaux seulement, mais cela s’étoffe quand on prend du galon. Nous n’aurons jamais le choix entre plus de deux vaisseaux au cours d’une même mission, soit un chasseur léger et rapide (mais peu puissant face à un gros porteur ennemi) soit un bombardier lent, lourd, mais très puissant.
La flotte ennemie est très variée, et admirablement pensée. Certains vaisseaux sont faciles à abattre mais d’autres, pardonnez mon langage, sont de vraies saloperies, très rapides et maniables, et aux trajectoires difficiles à anticiper. Certains gros porteurs ennemis sont magnifiques, et on se sent comme une fourmi attaquant un éléphant lorsqu’on se retrouve à slalomer entre les tirs des tourelles de défense de ses mastodontes de l’espace.
Globalement, les missions se ressemblent un peu : secourir un escadron tombé dans un piège, faire péter un gros vaisseau ennemi, protéger le Midway d’une attaque surprise…
Et là aussi, vos actions influent beaucoup. Ainsi une mission peut être plus ou moins réussie, et cela comptera, et modifiera même le scénario. Si le début du jeu est le même pour tous, ainsi que la fin (je crois), il y a des dizaines de chemins à prendre pour arriver à la fin du jeu. prenons l’exemple d’une mission. Vous devez prendre une décision sur aider un groupe de Kilrathi pour conclure une alliance avec eux ou non. Et ben vous avez le choix : si vous les aidez, le jeu continue avec une alliance grâce à vous. Mais si vous les achevez, vous vous démerdez seul pour un long moment, et les cinématiques et missions qui suivent s’en trouvent chamboulées.
Bref, c’est là le véritable point fort de ce jeu : il est vivant, ou en tout cas nous en donne l’impression. Nous volons à côté des personnages que nous côtoyons dans les cinématiques, sur le vaisseau. Nous avons des amis pilotes. Parfois ils meurent, et on les voit plus. Recommencez le jeu et empêchez les de mourir, et ils seront là dans les prochaines cinématiques.
Sinon dans les côtés plus gadgets, on note au sein du Midway la présence d’un simulateur de vol, qui permet de s’entraîner à descendre du vaisseau alien voire Kilrathi si le coeur vous en dit, ainsi que (et c’est drôle) un compteur indiquant la progression et les exploits des quelques centaines de membres de l’équipage.
Je le redis : ce jeu est plus qu’un jeu, c’est un superbe jeu, doublé d’un film digne d’une super-production hollywoodienne. Il nous fait rire, pleurer, trembler… Une oeuvre spatiale diablement prenante. Un hit, et même à l’heure actuelle l’un des meilleurs du genre tous supports confondus. La seule chose qui me retient de lui mettre la note maximale est l’absence de suite, qui fait qu’on reste sur sa faim, le scénario restant très ouvert à la fin du jeu.