Et c’est reparti pour un dernier tour de manège. Special Operations 2 est la deuxième et dernière extension de Wing Commander II. Cette fois, vous allez vous attaquer à la rébellion qui mine la Confédération Terrienne.
In the distant future again…
Wing Commander II est, comme son nom l’indique, le deuxième épisode de la série Wing Commander. Je sais, je sais, un élève de CP aurait pu écrire cette phrase ; cela ne la rend pas moins importante. Wing Commander est une pentalogie à succès d’Origin Systems. Ces titres ont marqué l’histoire du simulateur spatial en étant les premiers à introduire, dans ce genre, une mise en scène se rapprochant du cinéma. Ils ont également eu la réputation de jeux nécessitant un PC dernier cri pour tourner à pleine vitesse.
Les chats venus de l’espace intersidéral
Dans l’univers de Wing Commander, l’humanité est aux prises avec une race de chats bipèdes extra-terrestres, les Kilrathi. Ce sont de farouches soldats ne vivant que pour le combat. Leur civilisation est un empire et tous vénèrent leur chef, tout en prenant soin de préparer quelques coups d’état bien fourbes. Cette guerre est terrible et les morts sont nombreux des deux côtés. Heureusement que le personnage principal est là : l’homme sans nom (jusqu’à un début de partie où il vous revient de le nommer) à la chevelure bleue. Cet individu a été, au cours des épisodes précédents, un véritable héros de la guerre. Ha oui, n’oublions pas le sujet de ce test : Special Operations 2. Nous devrions employer le terme de data disk, car cette extension ne contient qu’un scénario supplémentaire et un chasseur additionnel pour chaque camp.
Doux pixels
Le moteur n’a pas évolué d’un pouce depuis Vengeance of the Kilrathi. Les graphismes sont identiques. Nous sommes en face d’un jeu utilisant le mode graphique VGA (320x200x256 couleurs), le classique de l’époque. Pour pallier le manque de puissance des ordinateurs de 1991/1992, les développeurs ont pris le parti de créer un moteur en fausse 3D. Les vaisseaux se situent dans l’espace grâce à un calcul 3D, mais ils ne s’affichent qu’avec des images précalculées les montrant de face, de ¾, de côté, etc. Inutile de dire que cela a permis à Origin Systems de produire un jeu très beau et rapide pour l’époque. Évidemment, cette technique n’est pas exempte de problèmes, car la gestion des collisions est ardue et une approche en rase-motte d’un destroyer subit une pixelisation. WC2 et ses extensions s’en sortent pourtant avec les honneurs.
Pas de nouveauté non plus du côté des effets sonores et des musiques. Si on peut regretter les lasers, produisant un doux son criard de cochon qu’on égorge, les bruitages sont plutôt bons. Les musiques sont réussies ; malgré tout, au bout de deux épisodes principaux et plusieurs extensions, celle accompagnant les phases de vol devient légèrement exaspérante. Ces défauts sont compensés par une grande qualité : maintenir le joueur dans une excellente ambiance, grâce notamment à de belles et nombreuses scènes cinématiques. L’animation en est sobre mais elles sont toujours superbement dessinées.
Feu à volonté !
Ce data disk contient une nouvelle mini-campagne, un nouveau chasseur lourd, un nouveau type de missile et un nouveau chasseur lourd ennemi. Et pour couronner le tout, nous retrouvons ce bon vieux Maniac, le plus mauvais et le plus chanceux des pilotes de la Confédération Terrienne. Le contenu est clairement plus étoffé que celui de la première extension. Nous avons droit à une quinzaine de missions et, contrairement à celle du jeu initial, la campagne est complètement linéaire. Il n’y a pas d’arbre complexe permettant de suivre différentes branches du scénario, selon la réussite ou l’échec de certaines missions critiques. Scénario qui vous prépare son lot de rebondissements et de missions suicides dans une ambiance haletante. Les missions sont très dynamiques et il arrive que les objectifs changent en cours de route. Le dénouement conclut l’épisode II de Wing Commander en apothéose.
Hiroshima mon amour
Cette extension permet de piloter un nouveau chasseur lourd, très bien équipé, notamment d’un missile à ogive nucléaire. Ce dernier est très pratique pour éliminer un croiseur ou infliger de gros dégâts à une escadrille adverse volant en formation serrée. Ce nouveau vaisseau est cependant un peu fragile, et il peut s’avérer assez ardu de réussir les missions avec lui. Il est présenté par notre ‘ami’ Maniac, son pilote d’essai. Ils ont donné la force nucléaire au plus grand kamikaze que la Confédération ait jamais connu. Voici un exemple parfait du côté burlesque du scénario de cette série.
Die, furball !
Le gameplay n’a pas bougé d’un pouce. Vous pourrez de nouveau dégommer de la boule de poils (surnom donné aux Kilrathi par les humains), et plus si affinité, grâce à vos canons et vos missiles, vous défendre avec vos boucliers, et rentrer à la base aux commandes d’un vaisseau en piteux état. Il faut tout de même noter que les ennemis sont plus coriaces que dans la campagne principale. Ils possèdent un nouveau chasseur lourd, souvent piloté par la garde impériale. Cette dernière est très difficile à abattre, et le niveau de difficulté de cette mini-campagne est d’ailleurs très relevé. Il faudra de l’entraînement pour venir à bout de cette extension.
À la fin de l’envoi, je touche
Excellente ambiance, missions amusantes, bonne jouabilité, histoire maîtrisée de bout en bout :
Wing Commander II est un jeu qui a marqué son époque, encore plus que son prédécesseur. Cette extension est parfaite pour finir ce pan de l’histoire en beauté. S’il faut retenir un épisode, c’est peut-être bien Vengeance of the Kilrathi. Et s’il ne faut retenir qu’une extension, c’est bien Secret Operations 2.
P.S. : Moi aussi, j’aime les chats.