Wild Earth est un jeu vidéo PC publié par Super X Studiosen 2006 .

  • 2006
  • Inclassable

Test du jeu vidéo Wild Earth

3.5/5 — Très bien par

Je ne sais pas pour vous, mais aujourd’hui, il fait vraiment un sale temps ! Alors en plus, quand le seul paysage exotique qui s’offre à moi est un champ de vache amorphe, difficile de partir à l’aventure. Mais je dois m’avouer heureux tout de même, car en ville, c’est encore pire ! C’est pourquoi, pour s’échapper un peu, on reste soit avachi dans son canapé à regarder des documentaires animaliers, soit on se paye un billet d’avion pour la savane ou autre décors fantastique. Pas passionnant d’un côté, trop cher ou pas assez de temps de l’autre, j’ai tout de même trouvé une solution : Wild Earth, aussi connu sous le nom de Safari photo en afrique. Le seul jeu vidéo qui peut se jouer en plein soleil, même quand il n’y en a pas. (!) Partez donc dans les savanes d’Afrique, avec comme seul ustensile : un appareil photo !

« Dr Livingstone, I presume ! »

Vous êtes l’explorateur de savane typique, ou du moins, on va vous imaginer comme ça : Des habits clairs, un short, un petit casque, une chemise, l’appareil photo autour du cou, la gourde accrochée à la ceinture, un carnet dans une main et un crayon de papier dans l’autre. Voilà, vous êtes prêt ! Vous avez installé votre petit campement en pleine cambrousse, et vous partez en mission. En mission ? Oui, allez étudier la vie des animaux, et en faire des reportages ! N’ayez crainte, seul le côté amusant de ce genre de mission a été gardé. Concrètement, dans Wild Earth, vous choisissez une « mission », et vous apparaissez alors sur le terrain. Là, vous vous déplacerez comme dans un FPS, et vous allez devoir prendre en photo certains objectifs. Votre voyage sera accompagnez d’un professeur qui connaît le monde de la savane comme sa poche et d’une journaliste. Vous ne les voyez pas, mais vous allez les entendre ! En effet, à la vue de certaines scènes, la journaliste va poser des questions où juste faire des remarques, que le professeur va alors s’empresser d’expliquer. On visite « la savane » « à notre aise », pendant qu’on se fait expliquer ce qu’on est en train d’observer. Certes, nos deux fantômes parlent anglais, mais ça reste un anglais assez facile à comprendre, et on se plait à entrer dans le jeu, afin de comprendre ce petit monde si loin du notre. Wild Earth peut en effet se vanter d’être un documentaire animalier que l’on peut vivre virtuellement ! Mais « n’oubliez » pas votre but, il faudra prendre des photos de ce qui vous sera demandé ! En haut à gauche est inscrit ce qui doit être pris en photo. N’hésitez pas alors à user du zoom, afin d’éviter de trop s’approcher des bêtes et de les gêner. Et oui, hors de question de troubler ces bêtes ! Si on ne peut pas mourir, en revanche, on peut perdre parce qu’on a trop dérangé les animaux. Il y a une bonne mise en ambiance tout de même, et on se plait à suivre les objectifs, qui se suivent de façon logique. Par exemple, pour trouver un groupe d’éléphant, on doit d’abord trouver du crottin, puis des traces d’éléphants, puis où ils ont pu passer (en observant les arbres écrasés par exemple), mais aussi les points d’eau. Il y aura des objectifs primaires à prendre en photo, mais aussi secondaires, comme par exemple des fleurs, une végétation spéciale, un nid de termites, ou je ne sais quoi. Et si vous vous éloignez de votre objectif, une petite boussole apparaîtra alors pour vous donner la direction qu’il faudra prendre. C’est simple non ?

Certes c’est simple, mais c’est surtout nécessaire ! Osez seulement oublier un objectif, et vous comprendrez alors comment le jeu marche. J’ai oublié de prendre les champignons en photo ? Et bien tant que je ne les aurai pas pris, l’éléphant qui vient juste après ne fera pas attention à moi ! Comment est-ce possible ? C’est encore plus simple, il n’y a aucune intelligence artificielle dans tout le soft ! Chaque élément n’est mis en vie que par des scripts, si bien qu’ils ne s’activent pas si certaines actions n’ont pas été faites ! Il ne faudrait surtout pas faire autre chose que ce que le professeur vous demande, sinon, toute la petite mise en scène qui a été si soigneusement programmée tombe à l’eau ! Le comble de ce cryptage à outrance au détriment d’une quelconque intelligence artificielle nous apparaît lorsqu’on s’approche trop près d’un animal. Les autruches défendent leurs territoires ? Ya ya ! Elles attaquent ! Mais si je me mets derrière elles, elles ne se retournent pas ! Du coup, on les voit attaquer dans le vide ! Mouais ! En clair, si on ne fait pas ce qui a été prévu par les concepteurs, on se retrouve dans des situations incohérentes ! Dommage, quitte à être dans un « jeu vidéo », autant avoir la liberté, qu’un documentaire animalier ne peut nous donner ! Et c’est là où c’est d’autant plus dommage, car n’allez pas croire qu’on vous lache, comme ça, dans un territoire de plusieurs kilomètres carrés ! Non non, vous allez déambuler dans un niveau, où vous allez suivre un « couloir », pour parvenir jusqu’à la fin, qui devra alors conclure votre reportage ! J’exagère un peu avec le terme de couloir, mais c’est un peu la sensation qu’on a lorsqu’on se retrouve dans une savane qui est étrangement aménagée, avec comme par hasard des gros rochers qui bloquent le passage par ici où une colline infranchissable par là ! On a un peu l’impression d’avoir une savane pas très cohérente dans son architecture. Mais ne boudons pas notre plaisir, car on va tout de même avoir des fois de véritables plaines, de véritables lacs, et hop ! L’impression couloir disparaît, et nous fait place à un paysage de carte postale ! Ce système de « couloir » et de script a tout de même son avantage. Tout d’abord, on n’est jamais perdu, ensuite, et surtout, ces scripts permettent de nous faire vivre des situations vraiment palpitantes, pour peu qu’on se prête au jeu. Une attaque de fauve ? Hop, et à moindre frais, avec les scripts, on a quelque chose qui marchent bien ! De toute façon, qui aurait l’idée de se jeter dans la gueule de ces lionnes ? Pour peu qu’on ne fasse pas l’abruti, il n’y pas de raison de se retrouver dans des situations bizarres. Tant mieux.

Alors, tout le « jeu » se base sur la prise photo ? Et c’est dur à faire ? Il y a un challenge ? Clairement non, l’aspect vidéo ludique n’est là que pour nous faire vivre un safari, tout comme The Dark Eye pour nous faire vivre des histoire d’Edgard Allan Poe. On ne peut pas vraiment perdre, sauf en le faisant exprès. Rien dans Wild Earth ne vous fera creuser les méninges. Ils doivent d’ailleurs être au mieux de leur forme si on veut profiter de l’aspect documentaire du soft. A la rigueur, on pourrait dire qu’il y a un peu d’exploration, afin de trouver les objectifs secondaires à prendre en photos, mais pas plus que ça. Le safari dans Wild Earth, c’est une promenade de santé comparée à un documentaire animalier ! Au moins, pour le coup, tout le monde peut s’y mettre ! A la fin du niveau, une fois tous les objectifs finis, vous pourrez d’ailleurs profiter de votre article. Pas de panique, tout a déjà été tapé ! Il s’agit en fait de ce que le professeur vous a dit durant le voyage, mais mis sous forme d’articles de journaux. La seule contribution de votre part, c’est justement les photos que vous avez prises, avec une légende à chacune ! Vous aurez même le droit à votre nom dans l’article, mais surtout, pouvoir le consulter en fichier htm ! Et oui, vous allez retrouver votre article non pas dans le jeu, mais dans un format commun à chaque ordinateur, ce qui donne une touche d’authenticité. Avec un peu d’audace, vous pourrez faire croire à votre entourage que cet article est bien de vous ! Mieux encore, votre article sera agrémenté de vrais liens Internet, qui vous amèneront à d’autres documents afin d’en savoir encore plus. Et tout ça n’est pas un service payant !

Ma foi, le soleil est revenu !

Ha, mais c’est dans mon PC, au temps pour moi ! Il faut dire que les graphismes de Wild Earth sont corrects, je dirais même plus : tout à fait très bien, et je crois m’y connaître ! Surtout pour un développeur indépendant. Le moteur n’est pas trop gourmand, le résultat est très bon, surtout pour l’eau, et les reflets du soleil, vraiment réussis ! L’environnement est riche en détail, les animaux sont bien faits, bla bla bla. Pas de fautes de goût à signaler pour faire plus simple. A l’extrême rigueur, un ou deux bugs graphiques. Le soft vous permet quelque liberté dans les options graphiques. La résolution, le nombre de couleurs, l’anti aliasing, le vertical sync, la qualité des ombres. Moui, le minimum syndical est bien là ! Mais il y a aussi la possibilité de régler l’écran pour s’adapter à du 16/9, ça ne mange pas de pain et ça fera plaisir à tout ceux qui ont un écran de ce format. Le post process aussi, qui est une option qui active un flou, artistique pour certains, énervant pour d’autres. Il s’agit en fait d’un effet proche du bloom en plus léger mais permanent. Par contre, le jeu utilise une sorte de clipping intelligent : les petits détails du décor ne sont chargés que si on est suffisamment proche. Idéal pour éviter que le jeu soit trop gourmand, la technique marche très bien. En revanche, l’apparition de ces détails est un peu trop tardive, on voit très bien les ombres apparaître d’un coup, tout comme plein d’autres détails. Dommage pour l’immersion, et pour ceux qui ont un gros pc qui n’a pas besoin de ce genre de technique. Et oui, cette espèce de clipping ne peut pas s’enlever ! Aussi, le déplacement du personnage est assez étrange dans ses mouvements. On a l’étrange impression de flotter au dessus du sol ! La faute à une forte inertie de notre personnage, et au mouvement de respiration bien trop fort ! Pourtant, lorsqu’on court, la caméra oscille bien pour nous donner cette impression, mais ça foire un peu car on va un peu vite et on rebondit sur les éléments du décors ! Bref, on dirige un personnage qui a une inertie étrange. Mais on s’en fiche, ça reste assez secondaire, vu que l’immersion passe surtout par l’aspect graphique et sonore. D’ailleurs, il donne quoi le son ? Et bien il est particulièrement réussi ! Non seulement tous les bruitages sont criants de vérité et assez riches, comme par exemple lorsqu’on marche dans l’eau, où quand les animaux font du bruit. Mais aussi une petite musique typique africaine, et assez discrète, nous met dans le bain. Que demander de plus ?

« Il en faut peu, pour être heureux… » Air connu.

Une petite intelligence artificielle en plus des scripts n’aurait vraiment pas été du luxe. Il est fort dommage de devoir vérifier que le soft a bien lancé les scripts. Il ne faudrait pas le bousculer et faire des trucs qu’il n’a pas prévu qu’on fasse. Mais bon, on ne va pas bouder plus que ça, surtout que un soft de safari, c’est rare. Alors quand c’est bien fait, et bien il y a de quoi y trouver son bonheur ! De quoi nous changer tiens ! Mais la prochaine fois, il faudra penser à faire un jeu où c’est nous le lion ! Hé hé ! Faites donc un petit tour sur le site de Super X Studios : http://www.superxstudios.com/

Vous pourrez y télécharger une démo, ce qui vous permettra de juger par vous-même.

Wild Earth