Après un excellent Dark Crusade, Relic nous propose un troisième (et dernier ???) add-on pour son RTS Dawn of War. Alors, quoi de neuf ???
Si une tâche mérite d’être accomplie, elle mérite que l’on meure pour elle
Soulstorm étant un stand alone, vous ne possédez peut-être pas l’original, dans ce cas, avant de parler des nouveauté, un rappel des systèmes du jeu s’impose. Ici, les cartes contiennent des « points stratégiques », « objectifs stratégiques » et des « reliques », mais qu’est-ce donc que tout ça ??? Les 2 premiers vous permettent d’acquérir l’une des 2 ressources du jeu : les points d’Inquisition, quant aux reliques, en plus de générer des points d’Inquisition, elles vous permettent de construire les unités les plus puissantes du jeu. Mais comment acquérir ces objectifs ??? Rien de plus simple, il suffit d’y envoyer une unité pour qu’elle les capture, sachant que vous pouvez capturer ceux de vos adversaires (et réciproquement vos adversaires peuvent vous capturer les vôtres ^^), pour que cela devienne plus intéressant, il est possible de construire une position fortifiée (excepté sur les objectifs stratégiques). Comme vous l’aurez compris, le contrôle de ces points-clés est vital.
Pour la deuxième ressource, il s’agit de l’énergie, pour en avoir, rien de plus simple : il faut construire des générateurs. Mais l’un des points les plus intéressants de Dawn of War, c’est l’amélioration « à la volée » de vos unités. En effet, en plus des traditionnels améliorations de vie et de précision pour toucher, vos unités peuvent acquérir des armes lourdes, mais pas n’importe comment !!! Vous choisissez quelles armes pour chacune de vos unités, selon vos besoins et ce, à n’importe quel moment (tout en restant dans la limite d’arme lourde de cette unité), mais si votre soldat qui portait cette arme meurt, vous devez de nouveaux équiper un nouveau soldat. Cette amélioration à la volée vous permet d’équiper vos soldats en fonction des ennemis que vous rencontrez car, bien sûr, chaque arme a sa petite spécificité et est plus ou moins efficace suivant le type d’ennemi. A noter également que vous ne construisez pas soldat par soldat, mais unités par unités et que vous pouvez également augmenter les effectifs de ces dernières « à la volée ».
Autre particularité de Dawn of War : le moral. En effet, comme dans le jeu de bataille original, le moral de vos troupes est très important. Ici, il est représenté par une petite barre bleue qui va évoluer en fonction des pertes que vous subissez ainsi que des dégâts que vous provoquez. Si, par malheur, votre barre se vide trop, vos troupes se battront moins bien (et donc, leur moral diminuera encore plus vite), mais, en contre partie, elles s’enfuiront plus vite. ^^ Vous noterez au passage que certaines armes (comme les lances-flammes) affectent plus le moral que la vie des unités. Vous allez donc être tenté pour lancer des assauts massifs, malheureusement, vous avez une limite au nombre d’unités que vous pouvez posséder, ce qui vous empêche d’avoir une force d’attaque importante tout en conservant des troupes pour défendre votre base.
La victoire n’exige nulle explication, la défaite n’en admet aucune
Pour le mode campagne, Relic a décidé de reprendre tout en améliorant le système de Dark Crusade. Vous n’avez donc pas de missions scénarisées, ici vous avez une carte du système solaire qu’il va vous falloir conquérir / détruire / purifier / corrompre. Chacune des 9 armées jouables dispose d’une forteresse principale, si cette dernière tombe, c’en est fini pour elle. Le jeu se déroule par tours, à chaque fois, le joueur décide quel territoire (adjacent à un territoire qu’il contrôle déjà et adjacent à celui où se trouve actuellement son armée) son armée attaque (1 attaque par tour et par joueur), la bataille se déroule alors comme une partie presque classique de Dawn of War… En effet, plus vous avez de territoires, plus vous générez de points de campagne, ces derniers vous permettent d’acheter des troupes sur la carte, troupes que vous aurez à disposition dès le début de la partie (il vous faut néanmoins répartir ces points entre garnison de territoire et garde d’honneur de votre seigneur)… Point très important d’ailleurs : si l’ennemi attaque l’un de vos territoires alors que votre seigneur n’y est pas, vous ne disposerez pas de sa garde et il vous faudra construire votre seigneur comme dans une partie classique. Pour ajouter plus de piment, certains territoires (les QG des races) donnent accès à des bonus non négligeables qui peuvent fortement faire pencher la balance en votre faveur (ou défaveur s’il ne sont pas à vous :p). Enfin, pour achever ce mode extrêmement intéressant, votre commandeur peut gagner des artefacts lui conférant des capacités spéciales ou bien qui améliorent ses caractéristiques. Bref, la campagne s’avère très stratégique et bien plus prenante qu’une campagne classique car ici 2 parties sont toujours réellement différentes.
Relic a cependant modifié quelques trucs. Tout d’abord, les terrains offrant des bonus spécifiques sont maintenant les QG, chaque race dispose donc d’une capacité spéciale en début de partie. Par exemple, les Soeurs de bataille peuvent commencer avec des bâtiments dès le début (acheté avec vos points de campagnes). Naturellement, si vous parvenez à conquérir le QG d’une race ennemie, vous acquérez son bonus ^^. Seconde modification : vous ne conservez plus vos structures !!! En effet, avant il suffisait de bien développer la défense de sa base (et d’améliorer tous ses bâtiments) avant d’achever l’ennemi afin de grandement faciliter la chose en cas d’attaque, maintenant, vous recommencez à 0 sauf si vous renforcez vos territoires (avec les points de campagne). Mais les 2 principaux reproches de Dark Crusade sont toujours là : le manque de scénarisation (mais c’est logique vu le système) ainsi que l’IA qui, si elle s’avère de qualité sur le champ de bataille ne déploie pas de véritable stratégie sur la carte des territoires… Mais à cela on peut rajouter LA déception de cette extension : l’absence de combats spatiaux. En effet, vous combattez pour un système sur plusieurs planètes, mais concrètement, l’ensemble est identique à Dark Crusade où vous ne combattiez que sur une seule planète. Ceci est bien dommage, car il aurait été plus que sympathique de gérer une flotte spatiale, surtout quand on se souvient de la saga Homeworld de Relic.
Brulez les hérétiques
Première nouveauté : l’arrivée des Soeurs de Bataille. Il s’agit de la force armée d’Ordo Hereticus, la branche de l’Inquisition qui s’occupe des hérétiques. Et ça tombe bien, les hérétiques c’est pas ce qui manque ici !!! Si au premiers abord, elles ressemblent juste à des Spaces Marines en jupons, il n’en est rien. Les soeurs de bataille ont tout d’abord une certaine attirance vers la pyromanie entre lance-flamme et fuseur, bref, elle joue pas mal sur le moral. L’autre point clé des soeurs c’est leur foi envers l’Empereur. En effet, les soeurs disposent d’une troisième ressource : la foi. Cette dernière est généré par certaines unités mais surtout par vos points stratégiques qui disposent d’une amélioration spécifique. La foi sert à utiliser les capacités spéciales des soeurs, ainsi s’il est nécessaire d’en avoir une certaine quantité, le temps pour la réutilisation peut s’avérer bien plus court si vous produisez de la foi en grande quantité. Sinon, niveau unités, on retrouve du classique : soeurs de bataille en armure (normal, séraphine / volante, avec armes lourdes), soeurs sans armures (les plus fanatiques… très efficace au corps à corps), des unités de commandement soutien (missionnaire, soeur supérieure), véhicules (rhino, char de pyromane, char lance missile, « dreadnought », aviation) et la super unité maison : la sainte. Pour résumer, prenez les Space Marines et ajoutez le système de foi. On note que le doublage des soeurs n’est pas vraiment exceptionnel, mais on évite le pire.
L’esclave loyal apprend à aimer le fouet
Les Eldars Noirs sont une race dont la principale force est la mobilité. Ainsi, leur véhicule de base, le Raider, est un antigrav qui se déplace vite et qui peut faire des bonds assez loin. Non content de cela, les troupes qu’ils transportent sont peut-être plus exposées que les autres, mais elles peuvent utiliser toute leur puissance de feu !!! D’un point de vue plus général, les Eldars Noirs ont une endurance faible mais disposent d’unités de tir et de corps à corps qui peuvent faire très mal. Quant à leurs véhicules, ils sont très mobiles, mais très fragiles. Mais ce qui différencie les Eldars Noirs ce sont leurs pouvoirs. En effet, vous disposez d’une barre affichant des « pouvoirs génériques », ces derniers ont des effets assez variés (baisse du moral, nuage corrosif, …) et peuvent être lancés moyennant une ressource spécifique : « les âmes ». Ces dernières ce collectent soit sur le champ de bataille (vos serviteurs les récupérant sur les cadavres) soit auprès d’un bâtiment spécifique (nécessite toujours un serviteur). Cela ne vous rappelle rien ??? Mais si, souvenez vous : les morts-vivants de Warcraft III !!! Bref, les Eldars Noirs sont certainement l’une des plus dangereuses races de début de partie…
Stand Alone
Soulstorm est ce que l’on appelle une extension stand alone, c’est-à-dire que l’on n’a pas besoin de posséder le jeu original pour pouvoir y jouer. Néanmoins quelques précisions doivent être faites. Pour le solo (campagne + escarmouche), aucun problème, vous avez bel et bien accès aux 9 races du jeu. On note que le nombre de cartes disponibles de base est assez hallucinant (plus d’une centaine). Mais pour ce qui est du mode multijoueur c’est bien plus compliqué… En effet, les armées jouables dépendent de ce que vous avez, voici donc la liste de ce que les jeux débloquent pour le multijoueur :
Soulstorm : Eldar Noir, Soeur de bataille.
Dark Crusade : Nécron, Tau.
Winter Assault : Garde Impériale.
Dawn of war : Chaos, Eldar, Ork, Space Marine.
On regrettera également au passage que les anciennes races ne soient pas beaucoup gâtées dans Soulstorm… En effet, les seules nouvelles troupes qu’elles reçoivent sont les unités aériennes. Chaque race en a 1, mais, malheureusement, aucune ne s’avère suffisamment intéressante pour réellement changer la façon de jouer. En effet, ces unités ne volent pas réellement : elles se déplacent et disposent du saut d’obstacles (comme des Space Marine d’assaut par exemple). Le Chaos quant à lui se voit toujours refuser sa diversité naturelle qui lui permettrait d’être divisé en 5 races (universel, Khorne, Nurgle, Slaanesh, Tzeench).
Personne n’est innocent - seuls existent différents niveaux de culpabilité
Alors, Soulstorm le RTS Warhammer 40k ultime ??? Si vous jouez en solo, vous disposerez de l’un des meilleurs RTS offrant une énorme variété avec pas moins de 9 races jouables ainsi qu’un mode campagne qui ne vous lassera pas (malgré l’absence de scénarisation). Si vous jouez en multijoueur, il vous faudra par contre passer obligatoirement à la caisse afin d’acheter les anciens opus. Cependant on regrette toujours l’absence des Tyrannides, l’absence de combats spatiaux ainsi qu’un moteur 3D qui commence vraiment à vieillir face à la concurrence (Mark of Chaos, Supreme Commander, Command & Conquer 3, Company of Heroes, …). Un must en solo, un indispensable en multi si vous avez les précédents opus sous la main (et encore, ils ne coûtent plus très cher maintenant).
Jouabilité
Le jeu se prend en main facilement et l’interface ne pose aucun problème pour l’amélioration à la volée. Quant aux 2 nouveaux venus, leur intégration ne déséquilibre pas le jeu.
Graphismes
Bien que l’ensemble soit toujours correct et assez spectaculaire dans les animations, le moteur du jeu commence à dater (Dawn of War date tout de même de 2003).
Son
Une sacrée bande son qui colle terriblement bien à Warhammer 40.000, ajoutez à cela des bruitages ainsi que des voix de qualités.
Durée de vie
Une campagne solo « à la Risk » proposant 9 races jouables différentes et qui permet à 2 parties de ne pas se ressembler et qui introduit un aspect tactique et stratégique sur le long terme. L’IA, elle tient toujours autant la route en escarmouche, quant au multi, c’est la fête (ou l’orgie devrais-je dire) si vous avez les précédents opus.