Vous aimez particulièrement les point and click et vous croyez les avoir tous faits? Mais quand on y regarde de plus près vous ne connaissiez même pas Toonstruck? Comment? Il est excellent en plus? Voyez un peu.
Il était une fois
Vous incarnez Marc Blanc, un dessinateur de dessin animé, qui suite à un rendez-vous avec son patron, va devoir trouver un nouveau personnage pour le nouveau spectacle « Dorothy Show » pour le lendemain, vu que c’est vous qui avez créé ce personnage. OK, pas de problème ! Hélas, c’est le syndrome de la page blanche, Marc Blanc n’a aucune idée, et préfère de toute façon son personnage fétiche, Flux Radieux, un petit bonhomme violet avec des lunettes vertes. En pleine nuit, alors que vous vous êtes assoupi, c’est l’orage ! Ca allume votre télé, en pleine annonce du Dorothy Show. Ha malheur! Alors que vous cherchiez à arrêter cette télé, elle vous aspire pour vous retrouver dans VOTRE dessin animé. Vous rencontrez alors Flux Radieux, votre bon vieux camarade, mais vous êtes attaqué par une espèce de soucoupe volante. Vite ! Vous courrez vous cacher, puis vous allez voir ce qui semble être le roi.
Il vous dit que vous êtes dans le royaume de Mignnonia, et que Néfarius, le chef du royaume de Perfidia, a créé une soucoupe volante, qui perfidie avec son rayon laser tout ce qu’elle touche. Ainsi, les adorables créatures de Mignnonia se transforment en créatures terribles. Il vous propose alors de vous faire revenir dans votre monde en échange de la création du Mignionnificateur de l’ingénieur Bric-à-brac qui remettra tout en ordre (si j’ose dire).
Tiens, tiens !
Bref, une sorte de Roger Rabbit du jeu vidéo. A savoir qu’à l’époque, les jeux vidéo n’avaient pas de gros budget, et qu’il était rare qu’ils se payent des acteurs dignes de ce nom. Et bien là Marc Blanc est joué par Christopher Lloyd, celui même qui incarne le Doc dans Retour vers le Futur par exemple. Que dire, si ce n’est qu’il est excellent, et qu’il montre la différence entre un vrai acteur et un faux, comme on a pu tant en voir dans les films interactifs. Il joue son rôle à merveille, et le doublage français n’est pas sans reste, vu que c’est son doubleur officiel (la même voix que dans Retour vers le Futur, donc - non, je n’ai pas vu beaucoup de ses films). On reconnaîtra d’ailleurs d’autres voix célèbres (surtout celle de Néfarius, qui doit être la même que celui qui double Raspoutine dans le dessin animé Anastasia). De ce côté là, ce n’est plus du tout bon, mais c’est de l’excellent travail.
Et c’est quoi ?
Toonstruck s’apparente donc à un point and click classique. Le sprite de Marc Blanc est entièrement fait en digit, mais c’est très réussi. Donc vous déplacez votre personnage avec la souris, en cliquant sur l’endroit souhaité, et vous dialoguez avec les personnages, interagissez avec le décor, utilisez vos objets, etc… aucune surprise de ce côté. C’est du grand classique. Les énigmes sont par contre assez dures, d’autant plus que vous avez beaucoup de lieus à visiter, si bien qu’on ne sait pas toujours quoi faire.
Parlons maintenant de ce qui fait surtout qu’un point and click est bon, c’est-à-dire l’ambiance. Elle est… toonesque, forcément, et très sarcastique en même temps. Toonstruck décrit le monde du dessin animé très caricaturalement (les gentils sont très gentils et les méchants sont très méchants), si bien qu’on en devient hilare. Tout le long du jeu on se marre, malgré l’humour plutôt adulte. D’ailleurs, je ne conseille pas ce jeu aux plus jeunes, déjà qu’il est assez dur, son humour le réserve plutôt aux adultes (pour vous faire une idée, on croise à un moment une vache sado-maso en train de se faire fouetter par un mouton - oui, c’est très débile, mais je vous aurai prévenu) En plus, il y a quelques vulgarités dans le langage. Ho ! Pas de quoi sauter au plafond en fin de compte, mais je vous le dit, disons que je le déconseillerais aux …moins de 12 ans, voilà ! Le jeu est parsemé de vidéos bien marrantes, qui sont un régal. Les dialogues ne sont pas sans reste, même si ils tirent un peu en longueur par moment. Pas bien grave !
Le jeu tient sur 2CD, et tout à été à peu près fait pour que sa tienne (certaines vidéos sont en entrelacé pour prendre moins de place), mais dans ce cas, était il bien utile de faire les crédits en vidéo? Je ne crois pas…
Il faut bien une quinzaine d’heures je dirais pour voir la « fin » du jeu. Pourquoi j’ai mis fin entre guillemets? Tout simplement car le jeu original devait être beaucoup plus long, et que pour des raisons économiques, ils ont voulu le faire en deux parties. Donc la fin de Toonstruck laisse complètement présager d’une suite. Hélas, elle ne verra jamais le jour. En effet, Toonstruck fut un échec commercial (sans doute que les gens s’en sont arrêté à la boite du jeu ou qu’ils croyaient que c’était un gros jeu de gamin). Et Burst coula ainsi. Pourtant, la suite était déjà en préparation, et on peut en récupérer quelque captures, mais hélas, on n’en aura pas plus.
That’s all folks
Toonstruck est un jeu agréable, avec des graphismes sympa, et des musiques dans le même ton (on reconnaît du Beethoven et autres compositeurs classiques), et avec des personnages attachants, mention spéciale pour ces deux bons vieux camarades de Marc Blanc et Flux Radieux. Un excellent point and click malheureusement tombé dans l’oubli.
The merry Windows
Parlons des chose qui fâchent, c’est-à-dire de le faire tourner sur un PC récent avec un Windows récent. Alors, déjà si l’affichage est correct sans rien avoir eu besoin de changer, c’est-à-dire dans une résolution décente (en 320x200, les textes sont illisibles), vous devrez pouvoir vous contenter du logiciel VDMSound, qui s’occupera alors du son. Sinon, c’est DosBox avec si possible D-fend, car ce n’est pas de la tarte. Les graphismes devraient être OK, mais le son, il faut s’en occuper sérieusement, n’hésitez pas à changer la configuration :
-Carte Sound Blaster
IRQ 7
DMA 1
Gravis Ultrasound marche bien aussi, ainsi que Thunderbird.
On peut télécharger ce jeu ici:
section jeux video, puis abandonware.