Tomb Raider II est un jeu vidéo PC publié par Eidosen 1997 .

  • 1997
  • Aventure

Test du jeu vidéo Tomb Raider II

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Tomb Raider II. La Dague de Xian. Joueur, ces quelques mots suffisent à évoquer en toi le souvenir encore frais des torturés décors de la grande muraille, des égouts de Venise, des vertigineuses Îles du Ciel. Tu sens un frisson parcourir ton échine en te voyant chercher de l’air par 40 brasses de fond. Tu souris encore devant le peignoir de la femme de tes rêves, et ton cœur se serre encore quand elle braque son fusil à pompe sur toi à l’issue de l’aventure. Parce que Tomb Raider II, c’était une vraie aventure.

L’histoire

Contrairement au premier opus des aventures de Lara, aucune info ne nous est fournie : comment a-t-elle entendu parler de la dague de Xian, après laquelle elle va courir dans cet opus. C’est un peu dommage, mais passons.

Une vidéo, aux graphismes bien sympathiques pour l’époque, nous dévoile cependant l’histoire du fameux artefact : dans la Chine Ancestrale, l’Empereur et ses hommes menaient une guerre sans merci aux moines tibétains. Le combat est inégal, et pour cause : l’Empereur utilise le grand pouvoir de la Dague de Xian pour se changer en dragon et brûler vifs ses ennemis. Mais un moine blessé remarque un étrange détail sur le poitrail du dragon alors que celui-ci passe au-dessus de son corps… Voué à sauver son peuple, il l’attrape et tire de toutes ses forces. Libérée de son pouvoir, la Dague de Xian ne laisse alors plus qu’une carcasse fumante là où trônait auparavant le Dragon… Et les moines reprennent espoir. Ils s’empressent de remettre la Dague de Xian dans son fourreau, au fin fond de la muraille de Chine, et l’y enferment à tout jamais.

A tout jamais ? C’était sans compter la curiosité et l’acharnement de Miss Croft… L’aventure débute alors, tandis qu’un hélicoptère la parachute au-dessus de la Grande Muraille.

Ceux qui espéraient un démarrage tranquille et reposant peuvent d’ores et déjà quitter le jeu ! La Grande Muraille est un gigantesque piège que vous allez devoir déjouer coûte que coûte. A vous donc les murs de piques mobiles, les lames qui tentent de couper vos jambes, les grosses boules lâchées comme par hasard sur votre passage, et les grandes roues tranchantes qui n’attendent plus que votre chair fondante. On citera également la gigantesque fosse que vous pouvez, au choix, traverser immédiatement ou chercher à explorer pour trouver des trésors… jurassiques.

Mais les pièges chinois ne seront absolument pas les seuls ennuis auxquels vous aurez à faire face. Dans l’ordre chronologique, comptez aussi sur l’Italien Bartoli et ses hommes pour vous mettre des bâtons dans les roues, des canaux de Venise jusqu’aux entrailles d’un gigantesque opéra. Attendez-vous aussi à ressentir une vive douleur au crâne alors que vous veniez de grimper dans un porte-avions pour écouter aux portes… Et ne vous étonnez pas si, enfermé dans cette plate-forme pétrolière, on vous a délesté de toutes vos munitions. Maudissez d’ores et déjà la curiosité de Lara, qui la poussera à s’accrocher à un sous-marin et à l’accompagner par 40 brasses de fond, pour finalement se retrouver piégée (une fois de plus !) au cœur de l’épave du luxueux Maria Doria. Mais nul doute que vous trouverez rapidement la sortie, ainsi que l’hydravion (avec des fringues d’hiver à votre taille, si ce n’est pas beau !) qui vous conduira droit… au Tibet. Vous y aurez alors tout le loisir d’explorer de fond en comble un grand temple tibétain, afin d’y trouver la clef menant à la dague. Mais ! L’objet de notre quête n’est pas là ! Aussi, une course-poursuite plus tard, atterrirez vous devant l’entrée du Temple de Xian… dont vous avez la clef, maintenant. Mais le plaisir ne s’arrête pas là puisqu’à un mètre seulement de la dague, une trappe s’ouvre sous vos pieds et vous happe dans un nouveau tourbillon de complications…

Le jeu s’achève sur un dernier rebondissement assez sympa et prenant, puisque des amis de Bartoli décident de venir récupérer la Dague directement dans votre coffre-fort, oui oui, chez vous. Bien mal leur en prendra ! Une Lara Croft que l’on réveille au milieu de la nuit, qu’elle soit en short ou en peignoir, ça pique.

Nouveautés

Au niveau des graphismes, il n’y a pas photo. La dame est déjà beaucoup plus lissée, et son chignon s’est mué en une queue de cheval qui bouge au rythme de ses mouvements. Les décors sont également plus fins, assez fournis et relativement vastes, ce qui nous ferait presque oublier la linéarité du jeu.

Au niveau des actions, vous pouvez désormais monter et descendre des échelles, escalader des parois, sauter et faire un demi-tour en l’air ou une roulade sous l’eau. L’utilisation des tyroliennes fait également son apparition. Les interactions seront possibles avec un plus grand nombre d’objets, ce qui diversifie les énigmes.

Un grand panel d’armes est également disponible : lance-grenade, fusil harpon, M16, Uzis, fusil à pompe, automatique et j’en passe. L’inventaire se présente toujours sous forme circulaire, il est cependant plus joli.

Le manoir de Lara peut être considéré comme un niveau à part entière, tant il est vaste. Rien à voir avec le précédent volet ! Vous aurez ici accès à un parcours d’entraînement en extérieur, à un certain nombre de pièces (chambre, salon de musique, cuisine, garde-manger…), à un labyrinthe que vous seriez bien avisé d’explorer attentivement, et à des salles secrètes… Sans oublier Winston, le majordome (quasiment sénile dans cet épisode, il a subi un superbe lifting dans TR Legend et Underworld !), qui vous suivra partout avec son plateau chargé de boissons rafraîchissantes. Dommage, Lara ne ressent ni la chaleur ni la soif.

Autre nouveauté qui en réjouira plus d’un, c’est la possibilité de conduire des véhicules. Cet opus vous propose deux types de véhicules à moteur : le canot pour rester au sec à Venise, et le scooter des neiges pour écraser les panthères au Tibet. Ah, ce n’est pas fait pour ça, à la base ?

Des défauts

Rien ni personne n’est parfait, et Tomb Raider II n’échappe pas à la règle. On citera donc l’IA hésitante de vos ennemis, que vous verrez principalement tourner en rond, en levant parfois le bras pour vous tirer dessus (et les balles vous atteindront alors que vous étiez à côté.) On peut trouver également quelques bugs, des Lara qui se coincent dans les coins des murs, mais rien de dramatique, je vous rassure.

Bande-son

Un bon Tomb Raider n’en serait pas un sans sa bande sonore, toujours très soignée. La Dague de Xian ne déroge pas à la règle, et vous serez déjà envoûté en arrivant sur le menu principal. On soulignera plus particulièrement les violons qui accompagnent votre traversée des canaux de Venise, et que vous pouvez retrouver à l’intérieur de votre manoir.

En conclusion : 18/20

Un gameplay amélioré depuis le premier opus, un titre et une Lara qui ne prennent pas une ride (et pourtant, 12 ans déjà !), une bande-son très agréable, des lieux variés que l’on redécouvre toujours avec plaisir… A noter aussi, l’existence d’une extension, Golden Mask, gratuite pour les détenteurs de Tomb Raider II : quatre niveaux supplémentaires pour ceux qui en voulaient encore.

Dans la Dague de Xian, les ennemis sont plus dangereux et les pièges plus vicieux. Mais surtout, et c’est ce qui en fait un must-have encore aujourd’hui, Tomb Raider II avait cette particularité de vous transporter, littéralement. De la Chine au grand large, de Venise au Tibet : on y était aussi.

Tomb Raider II