The Reap est un jeu vidéo PC publié par Take Twoen 1997 .

  • 1997
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo The Reap

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Ce qui est drôle avec les jeux vidéo, c’est que souvent leur succès ne dépend pas vraiment de leur qualité, hélas.

Ainsi, comme pour le cinéma et la musique, on trouve une quantité de jeux ayant eu leur heure de gloire en termes de vente, mais sans toujours être fabuleux ; et en creusant, on trouve des œuvres ayant beau avoir reçu de très bonnes critiques à leur sortie, mais pourtant très rapidement retombées dans l’anonymat le plus total.

The Reap est un shoot them up à scrolling… diagonal (ça existe ?), sorti en 1997, développé par Bloodmarque et édité par Take 2. En fait, la vue est en 3D isométrique, un peu comme Viewpoint sur Neo-Geo, ou encore Zaxxon, et le scrolling avance vers le haut et la droite en même temps.

Petite parenthèse pour parler de Bloodmarque, qui est composé des anciennes équipes de BloodHouse et Terramarque, ayant pas mal bossé sur Amiga. On doit notamment Super Stardust (tiens, un à tester bientôt) à Bloodhouse, adapté sur PC.

Nostalgie…

The Reap est le troisième jeu de ma fournée « Jeux PC capables de tourner sur un Pentium 166 MHZ avec 3DFX première génération », après Swiv 3D et Star Wars Dark Forces II : Jedi Knight (mais ça sera pas le dernier). Merci à mes vieux d’avoir gardé cette antiquité ainsi que les jeux que j’avais à l’époque.

Le scénario donne déjà le ton. Dans le futur, les extraterrestres envahissent la Terre. Ils sont nombreux, vilains, disposent d’un armement démentiel et n’ont à cœur que d’exterminer l’espèce humaine sans se poser de questions.

Que faire, donc ? Et bien se marrer ! Car pour une fois, rien à foutre de la Terre : vous incarnerez les aliens dans ce titre.

On peut d’ores et déjà noter que les menus sont clairs, qu’on nous présente des cinématiques de qualité. La musique des menus est très bonne, toute heavy metal. Je note qu’un mode deux joueurs est disponible, faudra essayer ça.

Ouh punaise !

Après avoir lancé le jeu en solo, ma première impression a été « Yahouuuu ». Soyons clair, je n’ai pas suivi la sortie des shoots en 2D depuis… longtemps. Les deux titres les plus récents m’ayant vraiment accroché étant Radiant Silvergun (Saturn) et Ikaruga (Dreamcast).

Ce shoot est magnifique, vraiment, et ce même sur une machine à 166MHZ et 16 mo de Ram. J’irai même jusqu’à dire que c’est l’un des plus beaux shoots auxquels j’ai jamais joués.

En fait, le jeu est déjà beau en mode pause. À savoir que la résolution est assez élevée (800*600), que les décors sont fins et détaillés, les ennemis (humains donc) sont superbes et remarquablement modélisés…

Mais en mouvement, je m’en suis pris plein les yeux. C’est hyper fluide, même avec des centaines de tirs à l’écran. En fait, ça ne rame JAMAIS, malgré le nombre incroyable d’unités (tout en 3D) à l’écran. Les effets de lumière sont fabuleux, les explosions grandioses (les décors pètent souvent de partout), et combinés à l’extrême rapidité et fluidité du jeu, on en prend vraiment plein la tronche. Et le pire, c’est que malgré le gros bordel à l’écran, on arrive toujours à suivre ce qui se passe, ça reste parfaitement clair et n’affecte en rien le gameplay.

Et la bande-son n’est pas en reste, la musique est magnifique et diablement prenante, aussi bourrine qu’elle soit. Les bruitages sont superbes, que ce soit les explosions, les cris d’agonie et les tirs alliés et ennemis, tout est superbe.

Tant que j’y suis, voyons toute la technique du jeu. La jouabilité est exemplaire, très précise. Faut dire qu’un shoot injouable est rare. N’empêche, The Reap reste toujours parfaitement clair et facile à manipuler.

Voyons maintenant vraiment le contenu du jeu.

Délirant !

Comme dit plus haut, vous dirigez les méchants.

Passé cette surprise, force est de constater que The Reap n’apporte pas de grande nouveauté au genre.

Le système de combat est on ne peut plus classique : j’avance et je shoote. Pour ceux qui s’attendent à trouver en The Reap un système original à la Ikaruga, passez votre chemin. Avancer et détruire, voilà ce qui vous attend, tout en récupérant les super bonus qui vous soigneront ou vous rendront plus puissant (plasma, tirs multiples, missiles guidés…).

Les niveaux sont certes variés mais classiques : le monde sous-marin, l’espace, les U.S.A ou bien carrément une ville en ruines. Chacun dispose d’un boss de fin, souvent gigantesque et très dur à vaincre.

Les ennemis, puisqu’on en parle, sont assez… classiques. Étant à la base terriens, on reconnaîtra les armes dont dispose l’espèce humaine aujourd’hui : avions, tanks, sous-marins… Cela dit, le jeu se déroule dans le futur, et donc l’armement terrien est très sophistiqué ; on trouvera donc aussi des mutants gigantesques (kikoo Godzilla) voire des armures genre Goldorak…

Il serait néanmoins injuste d’attaquer The Reap sur son manque d’originalité. Disons qu’il reprend tous les meilleurs éléments des shoots et les sublime sans rien inventer.

De plus, cela serait renier l’essence fun du jeu.

The Reap est fun, très fun. Déjà parce qu’il est magnifique, rapide et plaisant à jouer, mais aussi parce qu’il est drôle.

Faut dire que voir les Terriens se démener comme des fous, dans des faux airs d’Independance Day, et s’acharner sur vous, c’est assez drôle. De plus, si les humains sont vos seuls ennemis, vous pouvez aussi détruire d’autres formes de vie : chiens, moutons, vaches…

Chaque tué, quel qu’il soit, rapportera un point dans la catégorie qu’il représente (humains, vaches, chiens… je me répète). Le plus souvent, il ne suffit pas de pulvériser un engin humain pour gagner des points. De cet engin s’extirperont moult Terriens affolés que vous devrez achever. Chaque engin contiendra un nombre assez logique d’humains (3-4 pour une jeep, une dizaine pour un hélico…), sauf les boss qui peuvent lâcher des centaines, voire des milliers, de futurs cadavres en puissance.

Bref, on s’éclate ! Et le mode deux joueurs, pour ne rien gâcher, est gigantesque ! Permettant de faire le jeu en coopération, il multiplie le fun par 1000, sans ternir aucunement les graphismes et la fluidité du jeu, sans rendre le tout semblable à une bouillie d’explosions illisible. Ce multijoueur est très réussi, fun et jouable !

Papy fait de la résistance !

Je reviens pour énoncer ce qui est à mes yeux le seul défaut de ce jeu : sa difficulté.

Les humains sont certes inférieurs technologiquement, mais ils sont nombreux, et courageux. Ainsi, le jeu se complique très vite.

Pour donner une idée, j’ai énormément pensé à Viewpoint au moment d’écrire ces lignes. Enfin, en moins ardu (j’ai réussi à le finir quand même ce The Reap, mais dès qu’on a passé les 3 premiers niveaux, c’est très difficile ; on meurt vite, souvent, ça en devient parfois triste).

Le jeu en lui-même est assez long pour un shoot, même sans tenir compte de sa difficulté, et le mode deux joueurs rend quand même la durée de vie de ce titre quasiment infinie.

Un très grand shoot : 18/20

The Reap manque un peu de profondeur, et d’un système de jeu plus… original. N’empêche que c’est le meilleur shoot auquel j’ai joué sur PC, grâce à sa réalisation exemplaire et son fun, en solo ou à deux.

The Reap