T’aimes ça hein, les jeux de gladiateurs !
Seulement ici, on est pas trop dans le trip Gladiator avec Russell Crowe (grands types épilés du maillot tout luisants de sueur… vous aimez ça mes cochons, hein ?), mais dans le genre gladiateur de l’espace. Mais rien à voir non plus avec Unreal Tournament.
The Gladiators dispose d’un sous-titre intitulé « stratégie temps réel » qui annonce par là même le genre du jeu.
Seulement voilà, ne vous attendez pas à trouver ici - l’époque correspond à peu près - un concurrent direct de Warcraft III ou Age of Mythologies.
Ici, on serait plus proche de Ground Control en fait (pour le côté gestion de ressources et bâtiments, j’entends), voire Myth : les Seigneurs Damnés dans le gameplay.
A savoir que non seulement on n’a pas à se préoccuper de la récolte de matières premières ni de la construction des bâtiments, mais en plus on se fout un peu de la stratégie en combat, au profit d’un bourrinage d’enfer.
Heu… dites m’sieurs les développeurs, vous êtes sûrs que c’est bien un jeu de stratégie, ça ?
Tu aimes quand on te charge comme ça ?
Bon, voyons le scénario :
Vous incarnez Bob (c’pas officiel, c’est moi qui l’appelle ainsi), soldat américain de base, qui s’est fait capturer par les aliens et se retrouve obligé de combattre dans des arènes géantes pour sa survie… pas cool ça.
Bref, un prétexte, et non un vrai scénario.
Le principe est le suivant : vous incarnez un héros (Bob ou le représentant d’une des deux autres races aliens), aidé d’une vingtaine de soldats, et vous devez aller buter le héros adverse, protégé par des unités ennemies en nombre TRÈS supérieur aux vôtres.
Pour ce faire, votre p’tite armée ne sera pas suffisante, et vous devrez recourir aux Spawn Zones.
La Spawn Zone est le seul bâtiment du jeu qui vous permettra de générer des soldats pour votre armée. Deux conditions requises : posséder une Spawn Zone (l’avoir capturée, quoi) et secundo, disposer de points joker, disposés un peu partout sur la map avec d’autres power ups.
En effet les aliens encouragent le dopage, et de nombreux bonus de résistance, puissance, soin et vitesse vous attendront partout.
Bref, le gameplay est le suivant : on commence, on capture une Spawn Zone le plus vite possible, puis deux, etc. et on va casser la gueule du connard d’en face. Enfin on essaie…
Chaque camp dispose de 8 unités différentes, assez semblables à chaque fois : le héros, deux unités blindées terrestres (transport pour l’une, attaque pour l’autre) et aériennes (idem), une unité bourrine au corps-à-corps, un éclaireur et une unité d’artillerie.
Plus bourrin que ça je connais pas
The Gladiators est aussi subtil que Yul Brynner est chevelu. On se fait attaquer toutes les 10 secondes dès que la partie est lancée, et comme je l’ai dit les ennemis sont très supérieurs en nombre.
Franchement, c’est encore bien plus bourrin qu’une attaque de Zerglings dans Starcraft, et de loin. Le seul truc que je vois qui pourrait y ressembler, ce sont les scènes de bataille de Starship Troopers, le film.
Niveau stratégie, on est très très loin des ténors de l’époque genre Ground Control ou même d’un Warcraft III. Même les possibilités de fuite (pour épargner nos hommes blessés) sont quasiment inexistantes, tant les attaques sont bourrines et meurtrières. De même, attaquer de flanc, derrière ou devant, ou bien avec tel assemblage d’unités ne changera souvent… rien du tout.
A vrai dire, les seules actions qui font réellement une différence par rapport à un vrai bourrinage de front sont :
D’une : le bourrinage de front… mais avec power up. Ces derniers s’utilisent simplement (il suffit qu’une unité passe dessus et celles autour en profiteront, un peu comme les auras de Warcraft III).
De deux : la gestion de l’environnement. La végétation offre souvent une bonne protection. Et on trouvera également des tours de guets et des bunkers par endroits.
J’ai comparé plus haut avec un rush de Zerglings dans Starcraft (piqûre de rappel : des unités faibles qui attaquent en nombre très élevé pour compenser leurs faiblesses, donnant lieu à un bourrinage énorme), je rebondirai dessus pour dire qu’à mon avis, les développeurs adorent ce jeu. On a 3 races en tout : les Humains, les Fargass (qui ressemblent à s’y méprendre aux Zergs de Starcraft), et les Maximix (robots aux yeux bleus avec un look très protoss).
Techniquement pine-au-cul-mettable
Bah graphiquement, je trouve ça très beau pour l’époque. Les environnements de l’arène sont très détaillés, les unités sont très bien modélisées, les effets de lumière sont véritablement aveuglants et l’animation du jeu ne souffre d’aucun défaut si vous avez la configuration adéquate.
Le design général du titre est excellent. Entre l’intro en images fixes façon comics américain, les couleurs employées et le type des ennemis (okay ça ressemble à du Starcraft), c’est vraiment excellent.
La bande-son n’est pas en reste. Bourrine à souhait, très entraînante, la musique vous accompagnera avec brio lors de vos massacres improvisés. Les bruitages sont assourdissants mais de qualité.
Niveau jouabilité… ça ne se joue quasiment qu’avec la souris, tant les actions possibles sont faibles (je m’en tire bien avec une 3 boutons, moi). Du très classique : sélectionner + glisser ou attaquer.
Quelques défauts pas cool
Premièrement : la configuration annoncée est une grosse blague. Si vous avez un PC de l’ère 2000 ça ira, mais bon… la configuration annoncée est un PII 350 MHZ avec 128 MO de RAM et une carte 3D 8 Mo.
J’ai essayé sur le PC de mes beaux-parents (Athlon 1GHZ avec 512 MO de RAM et une GeForce III 32 Mo) et franchement, ça rame pas mal quand ça pète trop de partout. Donc ne vous fiez pas à la config annoncée.
Secundo : y’a pas mal de soucis d’intelligence artificielle. Autant pour les ennemis ça va, autant pour les alliés… je les ai déjà vus se faire tuer bêtement parce qu’un ennemi était hors de leur portée, sans qu’ils essaient de fuir ni se défendre. J’avais pas vu ça depuis qu’un nécromancien avait trucidé ma base tout seul dans Warcraft III en transformant tout mes paysans en squelettes (un par un…). Ou parfois ils se tournent les pouces alors que leurs potes se font mitrailler 10 mètres à côté.
Tertio : si le jeu est extrêmement fun, il est un peu répétitif. 3 races jouables seulement, 8 unités différentes pour chacune et finalement très semblables dans leurs capacités quelles que soient les races. En plus, le gameplay est quasiment identique quelle que soit la race choisie… bref, en terme de rejouabilité, on est a des années-lumière de Warcraft III.
Un bon p’tit jeu quand même : 14/20
The Gladiators est un excellent défouloir. Magnifique, bourrin, avec des parties pliées en 30 minutes chrono… je l’avoue : j’aime ce jeu de gladiateur. :(