The Elder Scrolls III : Morrowind est un jeu vidéo PC publié par Ubi Soften 2002 .

  • 2002
  • Role Playing Game (RPG)

Test du jeu vidéo The Elder Scrolls III : Morrowind

5/5 — Parfait ! par

Dans la région insulaire de Vvardenfell, terre des Elfes Noirs, des éléments troublants se sont produits ces derniers temps, cela pourrait bien être un complot contre l’Empereur…

La série des The Elder Scrolls est hautement appréciée par les fans de RPG et est certainement la meilleure réussite de jeux de rôle sur PC. Ce troisième volet, attendu par de nombreux joueurs, prend la relève d’un Daggerfall au succès énorme malgré ses nombreux bugs. Les développeurs de Bethesda Softworks ont tout de même bossé dessus pendant un certain temps (depuis 1996 !) et ont eu le temps de nous pondre un titre tout simplement monstrueux de par sa liberté d’action, ses graphismes et la taille de l’île de Vvardenfell (bien que le continent de Daggerfall soit plus grand).

Pour mieux comprendre Morrowind revenons un peu sur son prédécesseur Daggerfall. L’Empereur en exercice vous confiait la délicate mission de découvrir pourquoi le fantôme du souverain précédent hantait les lieux et de résoudre le problème. Le jeu offrait une liberté d’action révolutionnaire pour l’époque. En effet, le joueur avait la possibilité de prendre part à de nombreuses quêtes annexes toutes plus variées les unes que les autres sans obligatoirement avancer dans la quête principale. Le monde immense et captivant de Daggerfall ajoutait à cette impression de liberté. Malheureusement le jeu avait la fâcheuse tendance à planter et de nombreux bugs étaient présents. Malgré ses défauts techniques Daggerfall reste l’un des plus grands RPG de l’histoire grâce à ses nombreuses innovations et à son univers magique.

Morrowind arrive donc pour prendre la relève de son illustre ainé avec des ambitions plus grandes encore. L’immersion est totale, l’impression de liberté est encore plus poussée et le monde est bien plus détaillé. Hélas les développeurs de Bethesda n’ont pas gommé tous les bugs et le jeu est aussi très instable. De plus la version semi-localisée est une vraie catastrophe. Heureusement il existe une communauté de fans francophones qui ont réalisé de nombreux patchs pour remédier à ce problème (je vous conseille tout de même la version anglaise bien moins buguée).

Vous voilà alors dans la cale d’un bateau prêt à commencer votre quête. La création de votre personnage se fait au fur et à mesure de votre avancement dans les premières minutes du jeu. Il n’y a pas d’interface de création de personnage, vous choisissez votre nom, votre classe et votre race directement dans le jeu. Cela augmente l’immersion que le joueur ressent dès le début de l’aventure. Le nombre de races disponible est tout à fait convenable et elles possèdent toutes plusieurs visages et coupes de cheveux. Les différentes classes proposées sont également nombreuses et il vous est possible de choisir manuellement les caractéristiques de chacune. Vous aurez aussi un choix de signes de naissance qui permettra de renforcer certaines caractéristiques ou au contraire de les faire baisser si vous ne faites pas le bon choix. Il faut ainsi prendre le temps de bien construire votre personnage pour ne pas avoir à refaire le jeu dès les premières difficultés. Vous augmenterez vos caractéristiques en fonction de vos actes car même si l’évolution par points d’XP est présente, vos compétences augmenteront seulement si vous les utilisez. Ainsi pour devenir un grand guerrier vous devrez utiliser régulièrement vos armes ou au contraire utiliser constamment la magie pour être un puissant magicien. Une évolution très réaliste de votre personnage qui est identique aux opus précédents des The Elder Scrolls. Après votre recensement auprès des autorités locales vous recevez vos premières instructions. Vous devez rejoindre un certain Caius Cosades dans la ville de Balmora. Vous vous retrouvez donc dans le petit village portuaire de Seyda Neen totalement libre de vos mouvements. Car voila la vraie force de ce titre : la liberté totale de mouvement et d’action. Vous pouvez effectivement délaisser complètement la quête principale et véritablement vivre votre vie.

La quête principale est d’une importance capitale mais comme dans Daggerfall elle ne sera que secondaire si vous préférez voyager dans les différentes régions de Vvardenfell pour augmenter votre expérience ou simplement vous balader. Il faudra même attendre plusieurs heures de jeu avant de pouvoir réellement comprendre ce que l’on vous demande. En chemin on rencontre toutes sortes de créatures plus ou moins hostiles mais également différentes, entrées de mines, sanctuaires ou grottes qui seront autant d’occasions d’avoir un peu plus d’expérience ou d’acquérir certains objets. Vous êtes également très souvent sollicité par la population qui vous confie de très nombreuses missions et finalement l’objectif principal pourra être plus ou moins abandonné par le joueur. Votre comportement, bon ou mauvais, est aussi à prendre en compte et chacun de vos actes aura une influence sur l’univers de Morrowind, il évoluera en fonction de ce que vous y faites.

Le système de dialogue avec les PNJ (Personnages Non Joueurs) est très bien fait même s’ils peuvent devenir confus. Lors d’une conversation, une fenêtre divisée en deux parties apparaît, sur la gauche elle permet de suivre le déroulement du dialogue et sur la droite elle offre une liste de mots clefs qui s’étoffe au fur et à mesure de l’aventure. On peut se perdre un peu dans la discutions et finalement ne plus savoir de quoi on parlait à la base car la liste de mots clefs devient vite énorme. Vous pourrez tenter de convaincre vos interlocuteurs, voire même de les corrompre pour parvenir à vos fins. Ils ont tous une personnalité propre et certains vous donneront pas mal de fil à retordre pour leur soutirer quelques informations. Il faudra d’ailleurs se perfectionner dans certains domaines pour être plus efficace. Vous pourrez également acheter ou vendre de l’équipement chez divers marchands. Les PNJs ne sont pas la plus grande réussite de Morrowind. En effet ils paraissent fixes et n’ont pas l’air d’avoir une occupation particulière. Ils semblent errer sans réel but et les villes sont parfois un peu vides.

Le gameplay est une réussite et est d’une grande richesse, l’interface est très claire et est bien conçue. On retrouve en cliquant sur le bouton droit de la souris un menu de caractéristiques, l’inventaire et une carte. Par contre la maniabilité est parfois hasardeuse lors des combats. Le système de combat utilise deux touches qui permettent de s’équiper d’une arme ou d’activer les sorts, le bouton de la souris sert lui à déclencher les coups ou encore à lancer les différents sorts (vous pouvez d’ailleurs créer vos propres sorts). Le manque de précision des armes est malheureusement un gros défaut et certaines batailles deviennent du coup bien difficiles (toucher certains ennemis relève parfois du miracle !).

L’univers de Morrowind est tout simplement magnifique. Bien plus riche et détaillé que son prédécesseur. L’environnement de notre héros est impressionnant de diversité. Tout est très varié et les différentes régions de Vvardenfell ont leur propre atmosphère. Les décors du jeu passent de la forêt luxuriante aux plateaux montagneux ou encore aux plaines s’étendant très loin à l’horizon. Lorsque vous voyagez dans la campagne vous pourrez identifier de nombreux types d’arbres et de plantes diverses, une faune et une flore d’une richesse exceptionnelle. Cette variété est utile au joueur et n’est pas là uniquement pour faire joli. Les plantes pourront par exemple être employées pour élaborer des potions pour peu que vous ayez développé des talents d’alchimiste. Les villes sont aussi très diversifiées. Selon les cités visitées vous pourrez découvrir différents types d’architectures toutes plus réussies les unes que les autres. La ville de Vivec par exemple, est ainsi composée de plusieurs gigantesques structures abritant chacune un quartier séparées entre elles par des canaux. Ald’rul ou Sadrith Mora sont également très différentes et sont elles constituées de souterrains alors que des villes comme Balmora ou Pelagiad sont plus conventionnelles.

Tout cet univers est porté par un niveau graphique de haut vol. Les graphismes et tout particulièrement l’eau sont d’une grande beauté. L’alternance jour/nuit donne lieu à des couchers de soleil somptueux se reflétant à merveille dans une eau presque trop bien réalisée par rapport au reste. Les musiques quant à elles sont superbes et renforcent de façon majestueuse l’ambiance générale du jeu.

La mission principale, confiée par l’Empereur lui-même, est de la plus haute importance et bien peu de personnes seront au courant. Vous devrez agir en « sous-marin » pour ne pas éveiller les soupçons. Vous devrez découvrir la raison des étranges évènements qui se déroulent dans le monde de Vvardenfell et comprendre ce qui se passe.

Il est temps maintenant de parler de ce qui fâche. Effectivement, malgré ses grandes qualités Morrowind est tout aussi bugué que Daggerfall (à croire que c’est une marque de fabrique chez Bethesda !!!). Il n’est pas rare d’avoir des retours sur le bureau ou des plantages intempestifs du jeu et la sauvegarde rapide sera votre meilleure alliée contre ces problèmes. D’autres bugs sont présents (notamment des bugs de collisions) et la version semi-localisée en français est une vraie honte ! Certains dialogues ne veulent rien dire et d’autres font tout simplement planter le jeu. Une communauté de fans a tout de même réalisé un grand nombre de patchs mais cela n’excuse pas le manque de soin apporté par les développeurs à la finalisation de leur soft.

Dernier point important et non des moindres, le jeu est livré avec un kit de modification. C’est bien simple vous pouvez tout simplement tout modifier dans le jeu. Il suffit de faire un tour sur les différents sites consacrés au jeu pour se rendre compte du nombre hallucinant de mods pour Morrowind (attention les mods réalisés pour la version anglaise ne sont pas compatibles avec la version française et vice versa).

Malgré ces défauts techniques Morrowind est le plus grand RPG sur PC. Il vous fera vivre une expérience de jeu unique et son univers prenant vous scotchera à votre écran pendant un bon bout de temps.

Graphismes : 5/5

Tout simplement magnifiques, ils vous plongent dans un univers riche et ils sont très variés. L’eau et le ciel sont de toute beauté.

Animation : 4/5

Le jeu est gourmand et même avec une bonne config il n’est pas rare d’avoir de gros lags.

Gameplay : 4/5

L’interface est un modèle du genre, pratique et efficace. Malheureusement le système de combat est lui bien moins réussi.

Bande son : 5/5

Très bien faites, les musiques renforcent l’atmosphère envoûtante du jeu.

Durée de vie : 5/5

Énorme, jamais un jeu n’avait permis de rester aussi longtemps scotché à son écran. Le scénario est long et très bien fait mais la plus grande réussite est la liberté totale de mouvement et d’action qui donne une durée de vie quasi-infinie au jeu.

Pour finir on peut dire que The Elder Scrolls III : Morrowind est un monstre du jeu video. Un titre qui malgré de nombreux bugs vous entraînera dans un univers fantastique. La totale liberté donnée au joueur est sa plus grande force et jamais un jeu n’avait permis d’aller aussi loin dans ce domaine. Morrowind est un véritable chef d’œuvre qui n’a pas d’équivalent à ce jour mais qui pourra rebuter certains joueurs non habitués à ce style de jeu et qui pourront se sentir un peu perdus dans ce vaste monde.

Il existe également 2 Add-ons :

- Tribunal :

Un roi impitoyable est monté sur le trône de Morrowind, tandis qu’un dieu vieillissant sombre progressivement dans la démence. Vous arrivez dans un pays où le chaos règne en maître, poursuivi par de redoutables assassins, et responsable de l’avenir incertain de Morrowind. Votre périple vous conduira à Mournhold, capitale de la province, mais aussi à la cité mécanique de Sotha Sil et au cœur d’immenses donjons…

- Bloodmoon :

Sur l’île de Solstheim, au Nord-ouest de Vvardenfell, vous explorerez des étendues désertes et sauvages, peuplées de dangereuses créatures, avec de nouveaux donjons, comme par exemple des grottes de glace et des tombeaux nordiques…

19.5/20

Une petite vidéo pour la route :

http://www.dailymotion.com/video/x18vhm_morrowind_fun

The Elder Scrolls III : Morrowind