Avant toute chose, sachez que The Cat Lady est un jeu à part. Difficile de le mettre dans la moindre case.Le jeu alterne avec des séquences type horreur et Point and Click mais a tout d’une fable d’apprentissage ou plutôtd’un chemin vers la rédemption. Bref, il s’agit d’un jeu unique, créé par une seule et même personne et qui tient enhaleine une dizaine d’heures pour la modique somme de 10 $ !. Cerise sur le gâteau, le jeu est aussi sous-titré enfrançais…
Un jeu à part
Il est vraiment difficile voire impossible de catégoriser The Cat Lady. On doit ce jeu indé à Remigiusz Michalski qui l’apensé et monté de A à Z ou presque. Autant dire qu’il a réalisé un véritable travail de titan quand on voit la qualitédu jeu qui se rapproche davantage d’un film de série B indépendant.
Remigiusz Michalski est déjà l’auteur de Downfall, sorti en 2009. Non il ne s’agit pas d’un Silent Hill mais le jeu en estcertainement inspiré.
The Cat Lady est dans la même veine, sombre, macabre et implacable. Rien n’est épargné à son heroine Susan Ashworth,quarantenaire ultra dépressive qui décide de mettre fin à ses jours mais va devoir revenir dans le monde des vivantspour traquer des tueurs en série.
Le décor est planté, ne reste plus au joueur qu’à découvrir l’esprit très sombre et dérangé de Susan.
Une photographie magnifique
Ce qui attire l’œil de prime abord, c’est évidemment les graphismes du jeu qui sont d’une incroyable beauté.Difficile là encore de comparer le jeu à ce qui existe déjà. Dans les faits, The Cat Lady semble avoirquelques similitudes avec Silent Hill et I Have No Mouth and I must Scream. Mais ca ne serait pas vraiment rendrejustice au travail hallucinant de Michalski. Certains décors (surtout dans l’autre monde) sont tout bonnementmagnifiques. Très peu de couleurs sont utilisées afin de rendre le jeu particulièrement mélancolique.Du noir, du gris et surtout beaucoup de rouge. Le joueur est ainsi constamment projeté dans un univers tantôt lugubre,tantôt magique.
Un jeu en deux temps
La première partie de The Cat Lady plonge le joueur dans un univers d’horreur psychologique. Un peu à la manière deHeavy Rain, on semble souvent plongé dans les cauchemars de Susan. Difficile d’ailleurs de savoir dans quelle réalitése trouve notre héroïne. Que ce soit dans le monde réel ou imaginaire, les deux univers semblent particulièrementsombres et Susan s’en accommode tant bien que mal. Le jeu est sanglant, très sanglant et les morts nombreuses même si ungame over est tout bonnement impossible. Les morts font en réalité progresser l’histoire. Susan est immortelle maissubit quand même les attaques (souvent perverses) de ses agresseurs. Le jeu est ainsi particulièrement noir et souventmacabre. Voir son personnage principal se faire assassiner plusieurs fois est assez… particulier !
Etrangement, tout cet aspect horrifique semble complètement s’évanouir dès le deuxième acte. Et alors que l’on s’attendà un final particulièrement barré qui expliquerait un peu le pourquoi du comment, The Cat Lady laisse le joueur sursa faim. C’est assez déroutant puisque le jeu est excessivement travaillé dans sa première partie et fait miroiterun grand final.La déception est donc bel et bien présente surtout que les choix opérés par le joueur précédemment ne semblent avoiraucune incidence sur les événements.
Un choix de questions bancal
C’est certainement le plus grand défaut de The Cat Lady. Parler à des personnages amène tout un lot de questions/réponses. Mais alors que dans The Pandora Directive par exemple, chaque réponse a une conséquence, cela n’a aucuneinfluence sur le reste du jeu dans The Cat Lady.En fait, c’est bien simple, on peut poser les questions dans n’importe quel ordre, cela ne change absolument rien !Inutile donc de se creuser la tête à chercher le meilleur enchainement de questions/réponses, la finalité sera lamême. Quel dommage quand même quand on voit tout le travail qui a été fait en amont.
L’ambiance sonore
Les musiques et les bruitages en général sont très bien choisis. On sera un peu plus réservé sur laqualité des doublages qui varie énormément. (Parfois on entend carrément les doubleurs souffler dans le micro !)Heureusement les deux personnages principaux sont extrêmement bien doublés et font oublier quelques ratés.Il est à noter que le sous-titrage qu’il soit anglais ou français d’ailleurs est souvent bancal. La version françaiseest un peu à oublier car bourrée de fautes d’ortographes et souvent traduite par desssus la jambe et ne rend pasjustice à l’ambiance générale du jeu. Quant à la version anglaise, certains passages sont également mal « écrits »et il vaut donc mieux se fier à la version audio. Encore faut il être bilingue en anglais on s’entend !
La durée de vie et la maniabilité
C’est là que The Cat Lady fait très fort. Il faut compter facilement 1h30 par chapitre et le jeu en compte 7. La duréede vie est donc excellente et les phases de jeu s’enchainent très bien. Les énigmes sont loin d’être insurmontableshormis quelques petites choses qui ne sont pas évidentes de prime abord. Le jeu étant un point and click, le joueursait généralement ce qu’il doit faire car des actions lui sont proposé dès qu’il passe devant un élément cliquable dudécor. Une maniabilité simple à comprendre et un personnage contrôlé avec les touches directionnelles du clavier.Un sans faute de ce côté là.
Au final
The Cat Lady est un jeu envoutant auquel on pardonne toute maladresse. Si certains chemins pris sont un peu hasardeux,l’ambiance du jeu, ses personnages et surtout son aspect horrifique totalement indé en font un jeu à essayer absolument.Attention cependant, ce n’est certainement pas un jeu qui va plaire à tout le monde. Mais quel régal quand même de seplonger dans l’esprit un peu tordu de son créateur.