Au XXVIIIème siècle, les nombreuses colonies humaines disséminées à travers la galaxie se révoltent contre la mère-patrie. La guerre galactique menace et, soucieux d’éviter une conflagration globale, l’état-major terrien décide d’envoyer son meilleur appareil, un prototype de chasseur tactique appelé le TV-202, remettre de l’ordre sur les planètes rebelles. Issu à l’origine du monde du shareware, Terminal Velocity propose, dans sa version complète, 3 épisodes comprenant 3 planètes, elles-mêmes subdivisées en 3 sous-niveaux. On doit donc affronter un total de 27 stages pour terminer le jeu. Les différentes planètes offrent des environnements variés et la configuration de ces environnements les rend donc plus ou moins dangereux en eux-mêmes. On découvre ainsi des planètes plates et recouvertes d’eau (Centauri III), des planètes accidentées et recouvertes de glace (Ymir), des déserts constellés de carcasses de dinosaures (Tei Tenga), des mondes recouverts de lave où le danger provient moins de l’opposition adverse que des nombreuses éruptions volcaniques qui peuvent survenir à tout moment (Oshito), ou même des croiseurs galactiques géants (Moon Dagger). On verra donc du pays au cours des missions, même si en plein cœur d’un dogfighting acharné, on n’a guère le temps de s’attendrir sur le paysage.
Le gameplay est similaire tout au long du jeu. Après avoir franchi l’atmosphère de la planète, on se retrouve perdu au beau milieu de nulle part, face à une opposition aérienne (appareils ennemis, hélicoptères hi-tech), terrestre mobile (blindés, tous-terrains) et immobile (D.C.A., bunkers, …) dont l’importance varie suivant le type de planète visitée. Ainsi, il n’y a pratiquement rien d’intéressant au sol sur la planète volcanique, tandis que la planète marine vous confronte à des hors-bords et des navires de guerre assez énervants. Le radar du vaisseau vous indique la distance qui vous sépare de votre prochain objectif. Si je puis dire, l’objectif est d’aller écrabouiller l’objectif sous les missiles et les tirs laser, afin d’obtenir les coordonnées de la cible suivante. Ces cibles peuvent être très différentes : il peut s’agir d’une base radar, d’un aéroport, d’une colonne de blindés ennemis, ou d’une ligne de fortifications. Parfois, l’objectif à atteindre est une simple entrée souterraine qui mènera vers la cible réelle, profondément enterrée sous la terre. Sous terre, on se retrouve à foncer dans d’interminables conduits souterrains défendus non seulement par des unités ennemies, mais aussi par des pièges destructeurs comme des portes blindées qui se referment subitement, des galeries qui bifurquent soudain à la verticale vers le haut ou vers le bas, ou des tirs sortant des parois. Pour peu que l’on fasse preuve de l’inconscience requise pour mettre les gaz dans ces conditions, on peut alors réellement se prendre pour Luke Skywalker en train de zigzaguer dans les couloirs de l’Etoile de la mort. Pour ceux à qui ces séquences un peu claustro déplairaient, elles ne sont heureusement pas très fréquentes (excepté sur la planète minière). Les amateurs de grands espaces apprécieront également la possibilité de monter vers les cieux, de franchir la couche nuageuse et de voler tranquillement dans l’atmosphère, hors de portée des unités terrestres et de la majorité des appareils ennemis. Chaque planète se termine par un boss à détruire afin de clôturer la mission.
Les armes utilisées par le TV-202 sont classiques mais relativement nombreuses. Il en existe 8, réparties équitablement entre les lasers et les missiles plus ou moins rapides et puissants. On récupère ces armes, ainsi que des recharges de bouclier et des power-ups dans certaines constructions ennemies après les avoir bombardées. Bonne nouvelle pour ceux qui n’aiment pas se stresser avec les contingences matérielles : il n’est pas utile de veiller au carburant dans Terminal Velocity. Votre vaisseau évolue sans contraintes et ne risque pas de s’écraser au sol puisqu’il ne tombera jamais en panne sèche. Néanmoins, il est possible de récupérer du carburant spécial ici et là, afin d’alimenter les super-propulseurs. Ceux-ci vous permettent d’atteindre une vitesse époustouflante qui clouera dans les starting-blocks n’importe quel appareil ennemi, mais il n’est alors pas possible de tirer.
Quelques mois après la sortie de Terminal Velocity, Microsoft publia Fury3, sa propre version du jeu exclusivement réservée aux « heureux » possesseurs de Windows 95. Cette libre adaptation, dans des décors différents, est généralement considérée comme très inférieure à l’original.
Réalisation technique :
Si Terminal Velocity date d’avant l’apparition des cartes 3D, il n’en reste pas moins plutôt bien fichu pour l’époque. Les différentes planètes proposent un intéressant panorama d’environnements différents. Même si on ne note pas une profusion de détails au sol et si les textures s’avèrent relativement similaires tout au long des niveaux (vu les limitations techniques de cette époque héroïque, les squelettes de dinosaures au sol sont « plats », certains sommets montagneux sont très anguleux, etc…), Terminal Velocity propose un univers parfaitement crédible et une fois, plongé dans le feu de l’action, on ne fait plus guère attention au fait que telle colline couverte de sapins ressemble furieusement à celle que l’on vient juste de dépasser quelques kilomètres plus tôt. Le sentiment de liberté est réel (on peut se balader n’importe où sur la planète, sans limitations aucune) et il est donc assez normal que les développeurs aient préféré ne pas trop se concentrer sur une géographie changeante d’un kilomètre à l’autre. Le jeu porte en outre très bien son nom : rapide et fluide en temps normal, le scrolling atteint un rythme supersonique pour peu que l’on enclenche les propulseurs. Cette impression de vitesse se ressent tout particulièrement à l’intérieur des bases ennemis où, plus d’une fois, on retiendra son souffle en se demandant comment on a bien pu survivre au dernier virage. Le vaisseau se maîtrise avec aisance, avec juste ce qu’il faut de lourdeur pour insuffler une impression de pilotage minimale mais finalement, on dirige les trois quart du temps le TV-202 comme on dirigeait le space marine de Doom, les propulseurs et la notion d’altitude en plus. Au niveau sonore, on a affaire à du bon boulot : des musiques électroniques convaincantes et rythmées et une profusion de bruitages guerriers pour que le joueur se sente totalement plongé dans l’ambiance d’une offensive planétaire contre des rebelles récalcitrants.
En bref : 15/20
Le principe de Terminal Velocity est simple et a fait long feu. Même si on n’est plus du tout impressionné aujourd’hui par son déballage technique en 3D surfaces plus ou moins pleines) et même si le gameplay reste identique d’un bout à l’autre du jeu, on s’amuse tout de même beaucoup à tout détruire sur chaque planète et à se livrer aux acrobaties les plus vertigineuses aux commandes d’un vaisseau ultra-rapide. Depuis lors bien sûr, les jeux de ce style se sont répandus en légions entières sur le marché, mais Terminal Velocity offre toujours un challenge intéressant et un sentiment de liberté réellement impressionnant.