Souvenez-vous, c’était il y a plus de dix ans. La série Star Wars ne connaissait alors que des bons films, si bien que seul son nom pouvait frétiller nos cœurs de ses moments épiques, son sens du spectacle, son savoir faire. C’était aussi l’époque de l’émergence des films interactifs, période pas forcément heureuse pour le jeu vidéo. En effet, le principe de ce genre de jeu se ramenait bien trop souvent à appuyer sur le bon bouton au bon moment afin de pouvoir continuer la séquence vidéo. Super, n’est-ce pas ? Vous vous dites que ça aurait été un peu la honte pour Star Wars de se coltiner un film interactif pourri ? Séchez votre sueur, il n’en est rien.
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#Le film dont vous êtes le héros#
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Asseyez-vous confortablement, mettez le son suffisamment fort, éteignez les lumières, ça y est, ça commence, vous pouvez sortir les pop corns. Ha, il n’y a pas à dire, il a de la gueule ce Dark Vador. Et puis matez cette qualité d’image, on se croirait au cinéma (du moins, à l’époque). Vous incarnez non pas Luke, ni tout autre personnage Star Wars connu, mais Rookie one, le blanc bec de la rébellion pour cette histoire inédite (mais estampillé Star Wars, s’il vous plait). Rebel Assault II se la joue arcade, ce sera principalement des phases de tirs auxquelles vous aurez le droit, disséminées en chapitres. En début de partie, vous pourrez choisir votre niveau de difficulté, ce qui changera la puissance de feu des ennemis ou bien les indications données à l’écran. Vous commencez la partie, longue séquence vidéo, vous commencez à jouer, c’est une séquence vidéo, vous finissez, c’est toujours de la vidéo. Ha, on ne peut pas dire qu’on s’est fait voler. Vous vouliez du film, en voilà ! Bon, on pourra déplorer les acteurs, tous assez mauvais, mais bon, le jeu vidéo, à l’époque, on se sentait tout émoustillé pour un rien, un coup de vidéo et zou, c’était le cinéma. Dans le cas de Rebel Assault II, ce n’est pas si mal. Oui car tout ça est bien intégré. Les phases de shoot ressembleront à du rail shooting, voire à du tir au pigeon, vous voyez le genre. Il y aura par exemple les phases à bord d’un vaisseau, où vous canarderez vos ennemis avec ferveur. Attention, on peut néanmoins un peu influer sur la direction du vaisseau, imaginez que la vidéo est forcément un peu plus large que l’écran, ce qui vous obligera des fois à bien faire attention où va votre vaisseau. En effet, il y aura bien souvent dans ces phases quelques éléments du décor dangereux. Ca le fait de zigzaguer entre des obstacles tout en dégommant ses adversaires, sur fond musical et graphique Star Wars. Continuons sur les phases à pied. Elles reviennent au même sauf qu’on n’avance pas en même temps qu’on tire. En effet, on peut dans ces phases se mettre à couvert. Ce qui ne sert à rien, ou alors, vraiment pas à grand chose. Une fois fait ce qu’il y a à faire, généralement nettoyer la zone, on passe alors à la scène suivante, avec une vidéo pour faire la transition, bien sûr. Des phases de pur pilotage aussi, où il faudra manier avec précision le vaisseau afin de ne pas rentrer dans le décor.
Jouez le jeu à la souris, et vous pouvez sortir les pop corns sans soucis. Au joystick, ce sera plus délicat. Le jeu peut avoir ses moments difficiles, mais il ne sera que question de précision. Comme d’habitude, on dira que le gameplay reste limité, que c’est un film interactif, et maugréer encore et encore… Sauf que Rebel Assault II est peut-être bien l’un des rares qui justifient vraiment l’utilisation des vidéos à outrance. En l’état, Rebel Assault II est juste l’un des meilleurs films interactifs, ou l’un des rares bons pour satisfaire les mauvaises langues. En tout cas, bien au-dessus de la masse que l’on pouvait voir à l’époque, et pour un jeu avec une telle licence, on était en droit de craindre le pire. Rebel Assault II mélange donc les phases de shoot pur et dur avec les phases de pilotage pointues. On ne se lasse donc jamais, et les vidéos nous permettent d’avoir un rendu graphique d’assez bonne qualité, tout en étant assez épique. On zigzague entre les poteau dans une mine, on canarde à bord d’un X-Wing, on blaste du storm trooper, bref, on vit dans un film, d’autant plus qu’il n’y a rien qui jure trop. En effet, si le fond est entièrement en vidéo, les programmeurs ont judicieusement choisi de faire les éléments « manipulables » en sprites 2D. Ainsi, ils ne se détachent pas trop du décor. De même, l’interface est assez légère, et pour peu que vous vous mettiez en mode de difficulté maximal, ce sera comme au cinéma (ou presque). C’est sûr, la technique du film interactif n’impressionne plus du tout de nos jours, mais au moins, elle a le mérite de ne pas trop vieillir. Ca n’agresse pas les yeux, contrairement à la 3D balbutiante. Et finalement, on ne s’ennuie pas. Pourquoi ? Parce que ce Rebel Assault II a cette âme du Star Wars authentique, parce qu’il alterne très bien les phases afin de varier le gameplay et éviter la lassitude, parce que les vidéos récompensent bien le joueur / spectateur, parce qu’on se croirait à Disneyland, avec ses situations épiques et abracadabrantes, Parce que les acteurs sont touchants… Ha oui, ils sont touchants, assez mauvais, avec pas vraiment des physiques de star, mais qu’importe, ils font comme au cinéma, ils sont à fond dedans. « J’ai joué dans un jeu Star Wars, moi ! » Ca devait le faire pour impressionner l’entourage. Le jeu s’étend sur deux CD, mais ne durera que le temps d’un film, et encore, je suis gentil. Ce sera court, mais intense. Vous pourrez néanmoins prolonger l’expérience en augmentant le niveau de difficulté ou en faisant exploser les scores, même si ça risque de ne pas voler très haut.
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#Don’t underestimate the power of the interactive movie#
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Un jeu sympa. Oui, ce ne sera peut être pas un grand moment de gameplay, mais au moins, on peut l’appeler un jeu-cinéma sans soucis. Une bonne immersion, des scènes épiques, un gameplay assez varié pour le genre, pour une fois, il n’y a pas à cracher gratuitement sur un film interactif. Pour le faire tourner sur nos bécanes, pas besoin de grand-chose de particulier. A la rigueur, un coup de VDMsound pour être tranquille avec le son. En revanche, la version Playstation change quelques trucs dans son interface, et remplace les sprites 2D par des modèles 3D. Bof bof. Enfin, fans de Star Wars, vous vous devez d’avoir joué à Rebel Assault II, les autres, une curiosité intéressante, qui montre que les films interactifs pouvaient parfois sortir de bonnes choses.