Après avoir incarné le célébrissime Kyle Katarn à trois reprises - dont deux en tant que Jedi aux ordres de la Nouvelle République -, il était temps que LucasArts se décide à nous dévoiler quelles étaient les conditions de vie du petit personnel de l’Ordre Jedi, ceux qui collent les avis de recrutement, trient les pièces détachées des droïdes de protocole et changent la litière des Rencors. Oubliez les héros engoncés dans leurs certitudes de héros, place à ceux qui doivent encore faire leurs preuves et ne seraient même pas crédités dans un des films de l’oncle George ! Le personnage principal de Jedi Academy se nomme Jaden, nouvelle recrue de l’Académie Jedi récemment refondée et, accessoirement, padawan de Kyle Katarn. Il est à signaler qu’avant de débuter une partie, vous pouvez configurer votre personnage comme vous le souhaitez : homme ou femme, humain, rodien, twi’lek ou deux autres races, habillement, couleur du sabre laser et design du manche, votre Jedi correspondra réellement à vos désirs. Cependant, vos choix n’auront aucune incidence au niveau du gameplay, et aucune race ou type de sabre ne se montre supérieur à un autre.
Fraîche émoulue de son entraînement, Jaden va entamer sa carrière de Jedi, entre missions de routine et grandes quêtes pour sauver la galaxie. Jedi Academy se divise en effet en deux phases bien distinctes. Tout d’abord, la trame scénaristique principale, où il faudra une fois de plus sauver la Nouvelle République du péril qui la menace en la personne de Tavion. Si vous vous en souvenez, Tavion était le bras droit de Desann, le salopard en titre de Jedi Outcast. Cette chipie, que vous aviez gracieusement épargnée durant le jeu précédent, a mis la main sur un sceptre avec lequel elle peut littéralement absorber les résidus de la Force partout où il y en a. L’objectif de cette Jedi dévoyée est de rassembler suffisamment de Force pour rappeler à la vie les Grands Seigneurs Siths du passé. En tant que padawan de Katarn, Jaden l’accompagnera aux quatre coins de la galaxie dans sa traque du culte aux ordres de Tavion. En dehors de ce fil conducteur, Jedi Academy propose également plusieurs séries de cinq courtes missions, qui constituent l’ordinaire d’une carrière de Jedi. Il faudra par exemple récupérer un cyborg dans le char des sables des Jawas sur Tatooine, extorquer des informations à un contrebandier de Nar Shadaa, prendre le contrôle d’un métro lancé à pleine vitesse sur Corellia ou aller sauver des marchands naufragés sur une planète désertique peuplée de vers géants.
Tout comme dans Jedi Outcast, votre maîtrise de la Force augmentera au fur et à mesure des missions, mais contrairement au jeu précédent vous exercerez un contrôle direct sur le choix de vos pouvoirs. Si les capacités standards (poussée, saut, course, vision jedi) évoluent automatiquement, vous pourrez attribuer vos points d’expérience dans les pouvoirs du côté lumineux (soins, persuasion, absorption des dégâts) ou dans ceux du côté obscur (étreinte, foudre, rage jedi). Il va sans dire que les pouvoirs du côté obscur sont bien plus amusants mais prenez garde : attirant le côté obscur est, mais dangereux de s’y plonger il a toujours été ! Le côté obscur joue d’ailleurs un rôle non négligeable dans le scénario puisque Rosh, l’un des élèves de l’académie (et un sale petit arriviste, en plus !), s’y perdra corps et âme. A Jaden de prendre les décisions qui s’imposent au cours de l’aventure pour sauver son ami ou pour préserver la paix galactique. Une autre caractéristique de Jedi Academy est qu’avant chaque mission, on choisit les armes dont on souhaite s’équiper, parmi les armes standards, les armes lourdes et les explosifs. Une possibilité quelque peu superflue : non seulement on ne tarde pas à récupérer tout le reste en cours de mission mais on privilégie de toute façon le sabre-laser avant toute autre chose.
En tout cas, ceux qui trouvaient que Jedi Outcast donnait un peu trop la part belle aux croiseurs galactiques, centres de commandes impériaux et autres environnement flamboyants de couleurs ne pourront cette fois pas se plaindre. Les différentes missions proposées par Jedi Academy vous emmèneront d’un bout à l’autre de la galaxie, dans la plupart des environnements aperçus dans les films : déserts, plaines montagneuses, zones tropicales ou polaires,… Si on passera toujours une grande partie de son temps à crapahuter dans des couloirs bétonnés, actionner des interrupteurs ou des leviers et emprunter des élévateurs, Jedi Academy propose un nombre plus élevé d’environnements extérieurs. Les missions hors scénario principal sont d’une étendue géographique plus restreinte mais compensent ces restrictions par des objectifs plus intéressants. Ainsi, vous pouvez embrasser d’un seul regard la totalité de l’environnement de la mission de sauvetage sur la planète des sables. Mais l’objectif demandé étant d’aller récupérer des pièces de rechange dans les débris du vaisseau et sur le sable en évitant de vous faire bouloter par les vers géants, vous ne pourrez pas agir comme une brute et serez obligé d’utiliser au mieux la configuration du terrain pour ne pas terminer dans l’estomac d’un ver. Certaines autres missions font preuve d’originalité, comme celle où vous devrez fuir à toute allure une bande d’assassins siths aux commandes d’une moto sur coussin d’air ou encore, celle où vous devrez échapper à un rencor mutant dans un entrepôt et trouver le moyen d’anéantir ce monstre invulnérable à toutes les armes dont vous disposez. En ce qui concerne le bestiaire ennemi, en dehors de quelques cyborgs et Stormtroopers relookés (les Stormtroopers polaires sur Hoth par exemple), le panel d’adversaires n’a que peu évolué, et les soldats de l’empire et leurs officiers s’y taillent toujours la part du lion. Les Jedi ennemis eux-mêmes ont toujours ce côté un peu impersonnel d’employé des postes encagoulé. On saluera néanmoins l’arrivée des hommes des sables, de Chewbacca, venu filer un coup de pouce sur Tatooine, de Bobba Fett qu’on affrontera dans un complexe de ruines antiques, des Taut-Taun que l’on pourra chevaucher sur Hoth et du «majestueux» Rencor, qui fera deux apparitions très remarquées au cours de missions assez stressantes.
Réalisation graphique :
Raven Software s’est contenté de remédier en surface aux quelques imperfections graphiques de Jedi Outcast mais le moteur graphique n’a pas évolué depuis le jeu précédent. Ce qui signifie qu’il s’adapte parfaitement à l’univers Star Wars, qu’il est d’une qualité correcte mais qu’il ne s’agit quand même pas de la huitième merveille du monde. Certaines perspectives sont impressionnantes, le tout est très fidèle aux films mais tout cela reste tout de même assez sobre et peu fourni en détails pour un jeu sorti en 2004, spécialement au niveau des personnages, toujours aussi moches. La plus grande variété des scènes en extérieur rend cependant Jedi Academy un peu moins monotone que son prédécesseur. Heureusement, en ce qui concerne les duels au sabre, c’est encore une fois la toute grande classe, avec des armes et des techniques martiales plus nombreuses qu’auparavant.
Jouabilité/difficulté
Sans être d’une précision totale, la gestion des affrontements au sabre-laser a tout de même été revue, et l’impression de frapper à l’aveuglette, très présente dans Jedi Outcast, se fait tout de même moins ressentir ici. Les coups et les combos sont plus nombreux, et les ennemis font un usage plus raisonné de leurs pouvoirs. La bonne surprise, c’est que vers la moitié du jeu, vous pourrez décider de vous équiper d’un deuxième sabre laser ou d’un double sabre à la Darth Maul (Episode one). L’utilisation d’une telle arme change complètement le rythme des combats et nécessite l’apprentissage de nouvelles tactiques pour vaincre. En ce qui concerne la durée de vie du soft, elle n’est pas très élevée mais ça, on commence à en avoir l’habitude.
Son
Qu’est-ce qu’on trouve dans un jeu estampillé Star Wars ? Gagné, les sempiternels thèmes symphoniques de John Williams, les mêmes bruitages que dans le film, et un doublage plus ou moins convaincant suivant les moments.
En bref : 16/20
Une évolution plus qu’une révolution, Jedi Academy est un bon soft, qui ne se démarque en fin de compte que superficiellement de Jedi Outcast. Certes, c’est un poil plus fignolé graphiquement et les combats sont mieux calibrés. Les missions intermédiaires apportent une petite profondeur supplémentaire à l’action et le sentiment d’implication du joueur est plus important (création du personnage, choix des armes, gestion de la force). Mais dans l’ensemble, Raven Software ne s’est tout de même pas franchement cassé la tête puisque rien n’a vraiment évolué depuis l’épisode antérieur. Jedi Academy reste un soft très agréable qui apporte tout de même suffisamment de nouveautés pour ne pas donner l’impression d’être un simple data-disk… mais on attendait tout de même un peu plus de renouvellement technique et ludique.