Star Wars : Jedi Knight II - Jedi Outcast est un jeu vidéo PC publié par Lucasfilm / LucasArtsen 2002 .

  • 2002
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Star Wars : Jedi Knight II - Jedi Outcast

4/5 — Exceptionnel ! par

Troisième épisode de la célèbre série des Dark Forces (rebaptisée Jedi Knight à partir du moment où les développeurs ont réussi à inclure un sabre laser crédible dans le gameplay), Jedi Outcast poursuit sur la lancée des épisodes précédents, à savoir un FPS 100 % action où les quelques objectifs à accomplir durant les missions ne prendront jamais le pas sur le moteur principal du gameplay, qui reste quand même d’envoyer à la ferraille les dernières réserves de Stormtroopers de l’Empire. Empire qui s’est d’ailleurs effondré voici déjà plusieurs années mais de nombreuses forces séparatistes, nostalgiques de l’ancien ordre impérial, sévissent toujours dans la galaxie. Kyle Katarn, l’un des plus célèbres héros de la Nouvelle République, a abandonné la voie des Jedi après avoir déjoué les plans du terrible Jerec, et a repris sa bonne vieille carrière de mercenaire, toujours flanqué de Jan Ors, sa comparse de toujours. Les premières missions de Jedi Outcast reprennent le principe et l’esprit du premier Dark Forces. Kyle, équipé de sa sempiternelle pétoire laser, explore – sur ordre de la République – un avant-poste impérial et des mines de cristaux : il semble que les impériaux aient découvert le moyen d’insuffler artificiellement la Force à leurs soldats, ce qui constitue une grave perturbation dans l’équilibre de la Force et une menace terrible pour la jeune République encore fragile. Kyle ne tarde pas à rencontrer le responsable de tout ceci : Desann, un ancien Jedi issu d’une race reptilienne primitive. Notre mercenaire se fait écrabouiller dans la confrontation et Desann n’hésite pas à tuer Jan pour l’exemple. Vaincu et humilié, Kyle va rapidement percuter que, s’il veut régler son compte à Desann, il n’aura d’autre choix que de renouer avec les pratiques des chevaliers Jedi et récupérer son sabre laser au plus vite.

Qui dit Jedi dit aussi « pouvoirs de Jedi ». Bien utilisées, ces capacités spéciales peuvent faire basculer le cours d’une bataille qui semblait perdue d’avance. Les pouvoirs sont au nombre de sept. Les deux premiers vous servent à pousser ou à attirer violemment un objet mais aussi un adversaire (ce qui vous permet de balancer de pauvres Stormtroopers dans un précipice insondable). Le saut est géré automatiquement une fois devenu Jedi, et vous permet de bondir à une dizaine de mètres de hauteur. La vitesse vous donne une vélocité et des mouvements accrus pendant un laps de temps défini. La persuasion vous permet d’endormir la méfiance d’un ennemi, voire même de le forcer à accomplir certaines actions pour vous. Le faisceau d’énergie noire – copyright Palpatine – se passe de commentaires. Enfin, le pouvoir d’étreinte, fendard à mort, vous permet d’étouffer lentement un ennemi situé à quelque distance. Les plus malins coupleront ce pouvoir avec le lancer de sabre : rares sont les Jedi noirs à y résister. Tous ces pouvoirs ne sont utilisables que dans les limites de votre compteur de Force. Une fois vide, ce dernier se régénère heureusement automatiquement. Enfin, au fur et à mesure de l’aventure, vous bénéficierez d’ « upgrades » automatiques des pouvoirs, qui vous permettront par exemple d’agir à une plus grande distance ou de consommer moins de Force en les utilisant. Dommage qu’on ne retrouve pas dans Jedi Outcast le fameux choix entre côté obscur et côté lumineux du jeu précédent, qui dépendait de votre comportement vis-à-vis des civils innocents. Dans Jedi Outcast, on rencontre de toutes façons peu de civils et la destruction des modules R2 ou des robots de protocole qui se baladent un peu partout n’entraîne aucune pénalité. A l’occasion, Katarn se fera accompagner de miliciens de Bespin, de jeunes padawans de l’Académie Jedi, de cette bonne vieille Jan Ors mais également de Lando Calrissian et de Luke Skywalker. Tous ces personnages le soutiendront durant certaines séquences, soit jusqu’à un certain point de la progression, soit jusqu’à ce qu’ils soient tués à leur tour (dans le cas de Luke, de Jan ou de Lando, leur décès entraîne la fin de la partie).

Réalisation graphique :

On constate bien vite que le moteur graphique est très loin d’être le nec le plus ultra en matière de FPS. Sa faiblesse se marque particulièrement au niveau de la finesse des détails faciaux et des mouvements des personnages, raides et mécaniques, lors des séquences intermédiaires. Heureusement, en ce qui concerne les adversaires, le problème ne se fait guère sentir car d’une part, comme le chantait Brel, « Un Stormtrooper, ça n’est pas souriant », et d’autre part, parce qu’on n’a guère le temps de dévisager les Trandoshans ou les Ree-Yees avant de leur coller une giclée de laser entre les deux yeux. Au niveau des décors aussi, Jedi Outcast esquive la difficulté. L’esthétique Star Wars reste ce qu’elle est, à savoir d’interminables couloirs froids, gris et austères et les programmeurs ont donc pu se passer de virtuosité artistique pour reproduire cela à l’écran. En ce qui concerne les extérieurs, le résultat est potable, sans être exceptionnel. Le stage du marécage brumeux et pluvieux sur Yavin demeure quand même très probant. On appréciera au passage de visiter quelques autres lieux bien connus comme la cité de Bespin ou une cantina sur Nar Shadaa. Étrangement, alors que le rendu des mouvements est désastreux lors des séquences intermédiaires, le résultat est plutôt gracieux durant la progression elle-même, et les duels au sabre laser contre les Jedi ennemis boostés à la cortose trouvent enfin l’ampleur, la souplesse et la rapidité qui faisaient défaut au premier Jedi Knight.

Jouabilité / difficulté

Rien à signaler au niveau de la vue traditionnelle : c’est du FPS parfaitement maîtrisé, avec toutes les possibilités de rigueur, une configuration des touches bien pensée et une précision tout ce qu’il y a d’honorable. Au sabre, c’est un peu différent. Les mouvements restent précis mais il faut un certain entraînement pour devenir apte à doser les sauts du Jedi et utiliser les pouvoirs rapidement en plein combat. En ce qui concerne les combats au sabre eux-mêmes, ils sont très impressionnants mais manquent un peu de précision. On a parfois du mal à sabrer du premier coup un simple soldat de l’Empire et, contre les Jedi ennemis, on en arrive vite à agir comme une brute vu qu’il est difficile d’attaquer avec précision dans le feu de l’action. Heureusement, dans l’ensemble, Jedi Outcast est plutôt facile et dominer deux ou trois Jedi ennemis à la fois ne posera guère de difficultés. Cette facilité s’explique malheureusement par le manque de réactivité de la plupart des adversaires (bien que quelques-uns aient suffisamment de jugeote pour fuir un combat qui tourne mal ou pour se planquer dans un renfoncement de mur pour éviter un tir). Je peux même vous citer personnellement le cas d’un des Jedi ennemis qui, après avoir fait quelques entrechats au sabre pour impressionner Kyle, a sauté comme un con dans un broyeur tout proche. Autre cause à cette facilité, la progression de Jedi Outcast est très linéaire, bien qu’on puisse s’égarer dans quelques stages, et les quelques codes à programmer et autres micro-séquences de réflexion ne bloqueront personne durablement. J’ai également pu constater qu’on se retrouvait une fois encore face à l’éternel dilemme de la série des Dark Forces / Jedi Knight. Alors que dans les premiers stages, on ne dispose que d’un nombre d’armes très limité (pistolet laser, détonateur thermique et fusil d’assaut – ce dernier étant utilisé dans 95% des cas), on récupère la majeure partie de l’équipement intéressant une fois devenu Jedi (lance-roquette, fusil de sniper, pistolet à concussion électro-magnétique, lance-grenade, etc.). Mais à ce moment, il faut bien avouer que, sauf exception, on rechigne à abandonner le sabre-laser. Lorsqu’on utilise le sabre, l’action passe automatiquement en vue arrière, un peu à la manière d’un Tomb Raider. Il est également possible de choisir cette vue lorsqu’on utilise une arme à feu, mais tirer devient alors complètement imprécis et on repasse bien vite à la traditionnelle vue en perspective.

Son

Une fois de plus, Jedi Outcast offre l’habituel pot-pourri des thèmes musicaux des trois films – toujours aussi génial évidemment –, des bruitages de qualité (le vrombissement du sabre-laser, c’est comme le cri du xénomorphe : ça fait partie de l’inconscient collectif du nerd du XXème siècle) et un doublage qui, malheureusement, se montre souvent à côté de la plaque. Les cris, avertissements et discussions entre les ennemis sont plus convaincants.

**En bref : 16/20 **

Plus facile mais aussi beaucoup plus fun et varié que son prédécesseur, Jedi Knight est un FPS de qualité, que ses menus défauts ne parviennent pas à rendre déplaisant. Le plaisir que l’on prend à sauver la République avec Kyle Katarn tient beaucoup à la présence du sabre-laser et au soin qui a été apporté aux affrontements contre les Jedi ennemis. Sans cet élément pivot du gameplay et malgré quelques séquences originales (comme la progression en apesanteur dans un croiseur impérial en perdition, ou le pilotage de modules R2 pour désactiver les protections de certaines portes blindées), Jedi Outcast ne se démarquerait guère des autres FPS, qualitativement parlant. Reste le mode multijoueur qui peut accueillir jusqu’à 16 joueurs et propose tous les modes de jeu (mode coopératif, death match, défense de base) qu’on attend d’un FPS soigné. Sans être supérieur à ce qu’on connaît ailleurs, ce mode multi doit également beaucoup de son plaisir à l’utilisation du sabre laser !

Star Wars : Jedi Knight II - Jedi Outcast