Il y a très longtemps, dans une galaxie très lointaine…
…Un mercenaire nommé Kyle Katarn, héros du premier Dark Forces sur PC, était parvenu à brillamment infiltrer l’Empire. Mais… hélas, son père, chevalier Jedi, a été assassiné par le seigneur noir Jerec, le chef et le plus puissant des 7 chevaliers Jedi ayant basculé du côté obscur. Jerec cherchait à obtenir de votre père l’emplacement d’un sanctuaire, un cimetière où des milliers de Jedis reposent. Son but est de libérer leurs énergies, de s’en servir pour parfaire sa maîtrise du côté obscur, et conquérir l’espace tout entier. Alors que Kyle commence juste à ressentir la présence de la force qui pourrait faire de lui un chevalier Jedi également, il part donc en route pour venger son père et protéger le cimetière.
Ouaaah je suis dans le film !
Votre aventure commence dans un de ces bars spatiaux. Votre robot semble vous trahir, emportant avec lui le message que votre père aurait laissé pour vous. Vous vous lancez donc à sa poursuite.
Si vous trouviez que le premier Dark Forces proposait une ambiance du tonnerre, vous allez être servi avec Jedi Knight. C’est… du Star Wars de la vieille trilogie, quoi. On trouve les mêmes aliens bizarres, la même architecture de vaisseaux, les Stromtroopers, les droïdes, …
La musique de Star Wars, les bruitages (que ce soit les sabres lasers, les TIE Fighters qui décollent ou les tirs de pistolasers), tout y est. Sans compter les superbes cinématiques filmées avec de vrais acteurs, qui n’ont rien à envier aux films…
Grandiose donc !
Ouais, enfin, et le jeu ?
A l’instar du premier Dark Forces, le jeu se décline en niveaux où vous devrez accomplir certaines missions. Cela dit, Kyle n’est plus mandaté par l’Alliance, et vous jouez donc en solo. Conséquence : ces missions sont moins originales, et se rapprochent d’autres FPS plus classiques, où vous devez avant tout défendre vos intérêts. Cela consiste, le plus souvent, à récolter divers indices ou informations sur l’emplacement du cimetière, ou celui de Jerec (Kyle l’a mauvaise). Pour cela : trouver son chemin, liquider du clone (enfin, du Stormtrooper) et du monstre « star warsiens » pas beau.
Le bestiaire est donc aussi complet que dans le premier Dark Forces : du Stormtrooper, des officiers de l’Empire, des aliens façon garde de Jabba, des dianongas, des droïdes et sphères d’entraînement Jedi, sans compter les vaisseaux, les TIE fighters et les quadripodes de l’Empire… Presque tout le bestiaire de Star Wars, quoi. :/ Sans compter les 7 Jedi Noirs, qui formeront autant de boss pour certains niveaux (tous n’en ont pas), Jerec étant le dernier que vous affronterez.
Les niveaux que vous traverserez sont au nombre de 21, divisés en gros en 5 zones à explorer : Nar Shaddaa (station spatiale), Sulon (la planète abritant votre maison familiale), un vaisseau cargo, et la vallée des Jedi… en deux parties.
Je veux dire, la vallée des Jedi représente les niveaux 13 à 21, mais à partir du niveau 15 deux choix sont possibles, selon votre penchant pour le côté obscur ou lumineux de la force.
Disons-le de suite : l’IA des môchants est déplorable, à part certains Jedi. Ils ne se cachent pas, ne cherchent pas à se couvrir ni à se protéger, et réagissent simplement au bruit et au fait de se prendre un laser… Rien d’horrible à l’époque, c’était même normal. Mais maintenant, ça la fout mal.
Et niveau armement, en bon chasseur de prime, Kyle est bien équipé. Il cache dans son slip (il n’a pas de sac lors des cinématiques) des pistolasers, détonateurs thermiques, fusils d’assaut, mitraillettes lasers et autres… et surtout, le sabre laser !!
Un vrai Jedi !
En effet, Kyle sent désormais vibrer la Force en lui, et va acquérir, tout au long du jeu, la capacité de se servir de pouvoirs de Jedi. Super vitesse, sauts de 15 mètres, attraction/répulsion, vous apprendrez à maîtriser ces pouvoirs tout au long de votre progression. Car Kyle ne devient pas Jedi de suite ; vous récupérerez le sabre à la fin du troisième niveau, et apprendrez vos pouvoirs au fur et à mesure. Inutile de vous dire que renvoyer des lasers de Stormtroopers en les parant avec le sabre, c’est géant.
Bien vite également, vous vous rendrez compte qu’il n’y a pas grand monde immunisé contre vos armes, amis ou ennemis. C’est l’un des choix que vous devrez faire, car en devenant Jedi, on subit aussi la tentation du côté obscur de la Force. Ainsi, en permanence, vous pouvez accéder à une sorte de compteur qui vous informera de quel côté vous semblez basculer. Ce compteur sera influencé par vos actions (tiens, le premier bar ; si vous tuez tout le monde dedans, c’est mal parti ^^). A l’instar des films, il est bien plus facile de basculer du côté obscur que de l’autre. Cela aura une vraie influence sur le jeu, modifiant la façon dont tout le monde vous verra… et également sur le scénario. En effet, là où vous vouliez écraser Jerec et les Sith, vous pourriez tout simplement être amené à prendre sa place, si le côté obscur vous tente trop, et à servir ses desseins à sa place.
Objectivement, ça ressemble à quoi ?
Bah, le jeu est sorti à une époque où les progrès en matière de 3D étaient fulgurants, où les cartes 3D commençaient à inonder le marché (ma première 3dfx, snif :( ). Un jeu magnifique à une époque était vraiment dépassé 6 mois plus tard. Difficile donc de juger ce Jedi Knight. Il est tout en 3D, comme un Quake, les persos sont assez cubiques, le jeu sombre et austère (cela dit, c’est du Star Wars, pas du Beach Volley), l’ensemble est pixelisé… Aujourd’hui ça a clairement vieilli ; même si je préfère Jedi Knight à un Quake II, il est clair que c’est loin d’un Deus-Ex, d’un Unreal ou même d’un Half Life. Il n’empêche que les effets spéciaux sont magnifiques, et que le tout sert parfaitement l’ambiance du jeu. On se croirait dans un des films.
L’animation, elle, est extrêmement fluide et rapide. Du grand art, vraiment. On déplorera une animation des ennemis un peu limite quand même, mais ça reste très satisfaisant.
La bande-son, j’en ai déjà parlé, elle est grandiose.
Le gameplay est également très bon. Ça se joue comme le premier Quake-like venu (tirs gauche et droit, changement d’arme à la roulette). Vous pouvez regarder partout, sauter, vous accroupir, vous déplacer latéralement, et utiliser vos pouvoirs de Jedi comme vous voulez. Le seul bémol serait peut-être la gestion des sauts, jamais évidente en vue à la première personne.
Seul ou à plusieurs ?
En solo, le jeu présente une quête épique, bien supérieure à son aîné Dark Forces, et même à ses successeurs (Outcast et Jedi Academy) à mes yeux. Le scénario est très développé, l’ambiance poussée à l’extrême. On vit vraiment l’aventure à travers Kyle, on est ravi de sa progression et de ses nouveaux pouvoirs, et on sort le baril de pop corn à chaque cinématique. Non vraiment, le jeu en solo est GRANDIOSE ! Loin devant tout ce qui est jamais sorti à l’époque. Quake II et ses pauvres aliens peuvent aller se rhabiller, je suis un Jedi moi !!
En multijoueur… c’est un peu plus mitigé. Le jeu perd un peu en classe déjà, car les niveaux, complexes et sympas en solo, sont un peu grands pour du multijoueur. A ce niveau-là, on préfère blaster sans trop se poser de questions, et le minimum de complexité sert souvent le mieux dans ces cas-là (suffit de voir le succès, plus tard, de Quake 3 ou d’Unreal Tournament pour s’en assurer). J’avoue ne m’être jamais attardé sur le multi de Jedi Knight.
En bref : 18/20
Jedi Knight est le meilleur FPS de cette époque grâce à sa quête solo épique et extrêmement longue et prenante. Il aura fallu attendre Half Life pour me faire lâcher ce jeu. Kyle Katarn est bien l’un des personnages les plus charismatiques de l’univers des FPS, et l’univers de Star Wars est de toute manière un gros avantage pour quiconque veut s’imposer dans ce type de jeu.
Un grand hit.