Amis poètes, je vous souhaite la bienvenue. Je teste Soldier of Fortune, l’original, sorti sur PC en 2001. Eloignez les enfants, rangez vos pizzas ou tout ce qui pourrait ressembler à l’intérieur d’un terroriste, et allons-y.
La loi c’est moi !
Dans ce FPS survitaminé, Vous incarnez John Mullins. Ancien soldat, héros même, devrait-on dire, ce jeune homme s’est reconverti dans un métier un peu moins noble : mercenaire. Et officieusement, il s’occupe de tout ce dont le gouvernement ne peut pas s’occuper au grand jour. Le scénario est simple : des terroristes ont piqué 4 têtes nucléaires, et vont les faire péter un peu partout… Et vous, vous allez empêcher ça !
Du neuf avec du vieux
SoF est un FPS donc, sorti en 2000, et pourtant il utilise le moteur ultra-rentabilisé de… Quake II. Pas de panique néanmoins, rappelons qu’Half Life aussi utilisait ce moteur, bien amélioré certes. SoF va bien plus loin ; on ne reconnaît absolument pas le moteur de Quake II là-dessous, et même Half Life semble très très moche à côté. Pour ceux qui connaissent, ça ressemble un peu à Sin, en plus beau.
En fait, toute la technique du jeu fait un énorme bond en avant avec SoF.
Les ennemis sont intelligents (pour l’époque, et plus que dans Half Life), ils sont superbement modélisés, tatoués et disposent d’expressions faciales très réussies pour l’époque. Ils se protègent, vont chercher des renforts, se couvrent mutuellement, et parfois, vous supplient…
Que dire de la bande-son, ma foi parfaitement dans le ton. La musique ? On y fait pas gaffe, donc ça gère. ^^ Mais les bruitages sont super, même si ça se résume à des bruits d’ambiance (métro, jungle, etc.), cris, rires, tirs et explosions.
Ce qui est banal…
…n’est pas forcement mauvais.
Soldier of Fortune, dans le fond, ne révolutionne pas le genre. Le gameplay est rapide et nerveux, même si on est très loin de la vélocité d’un Quake III. Les menus sont clairs, les objectif simples.
Les armes sont variées, ça va du pistolet à la mitraillette ou au lance-roquette en passant par les gros magnums .45. À côté de cela, moult explosifs et armements d’appoint : C4, grenade aveuglante/explosive. Vous pouvez les lancer/poser sans devoir ranger votre arme principale.
Les missions, elles, sont très variées. La première mission est au Kosovo, dans le métro, mais par la suite vous irez sur des bateaux en pleine mer, dans la jungle, … 30 missions en tout, parfois longues et difficiles, où il s’agira le plus souvent d’annihiler toute forme de vie dans le niveau.
5 modes de difficulté, allant du (je traduis en langage humain) « hyper-facile » au « impossible ». Cela change le nombre d’ennemis en jeu et surtout leur visée (en niveau très facile, on peut presque se mettre en face d’eux, ils nous touchent pas à plus de 4 mètres).
Les ennemis sont humains, pas très variés : des soldats, des terroristes, des loubards, … les rebuts de l’humanité quoi. Mais leur armement varie beaucoup.
Bref, SoF reprend les thèmes du genre, n’invente pas grand chose sur le fond, mais reste très efficace.
Et un steak tartare, un !
Ce qui change du lot, c’est véritablement le moteur physique, et particulièrement la localisation des impacts.
J’avais été émerveillé par GoldenEye à l’époque… On tirait dans le bras d’un soldat, et il semblait en souffrir… deux secondes. Dans Soldier of Fortune, on dénombre une bonne quinzaine de points d’impact par corps, et c’est… gore. Je veux dire, mettez un coup de shotgun dans la tronche d’un terroriste, et la moitié de sa tête est désintégrée. De même, les balles de révolver font des trous grosso modo là où on tire (jambes, bras, tête, entrejambe). Un lance-roquette vous transformera un type en homme-tronc, un coup de couteau laisse une belle entaille, et le démembrement d’ennemis deviendra vite un sport pour vous.
Cela ne me semble pas gore de façon irréaliste : un corps n’abrite pas 50 litres de sang dans SoF. Mais n’empêche, quand on n’est pas habitué, ça fait un peu bizarre de voir les tripes du terroriste sortir de son bide après un coup de fusil à pompe.
Tiens, exemple au premier niveau, où au détour d’un couloir vous tombez sur un terroriste qui pisse contre un mur. Si vous êtes rapide, vous devez pouvoir lui éjecter son arme… non, pas celle-là… l’autre arme…
Au passage, on trouve aussi des civils, des otages à sauver. C’est dingue comme l’intérieur d’un otage ça ressemble à l’intérieur d’un terroriste, d’ailleurs (© Antarka).
Les cadavres subissent aussi cette gestion des impacts, et vous pourrez, si ça vous amuse, vous acharner un peu sur le con qui vous a mis une balle dans la cuisse, et admirer les soubresauts et convulsions de son corps déjà froid.
Pour peu qu’on s’en serve bien, toutes les armes sont mortelles dans SoF. Du couteau au pistolet. Cela s’applique moyennement à votre personnage… certes équipé d’un casque et d’un gilet pare-balles. Il résistera à quelques tirs d’armes légères, mais là aussi, se prendre une grenade en pleine poire est déconseillé.
Un multijoueur un peu limité
Comme je le dis assez souvent, les avantages d’un mode solo n’aident pas forcément en multijoueur. D’autant qu’il est impossible de suivre la quête principale en coopération (ça aurait été fun). Ainsi, les niveaux de Soldier of Fortune sont un peu trop grands, et le jeu un peu trop lent pour du deathmatch vraiment triquant. On lui préfèrera alors un jeu moins réaliste, plus véloce, comme du Unreal ou du Quake III.
Conclusion : 16/20
Soldier of Fortune est un très bon Quake-like, très efficace, prenant, au gameplay très efficace. Il est beau, gore, stressant, … En bref, il a tout pour plaire. Même si hélas, il n’invente pas grand chose, à part le gore… N’empêche que ce n’est pas suffisant pour hisser ce jeu à un rang jamais atteint. Je spoile, mais sa suite directe sera meilleure.