En l’an deux mille et des poussières, les courses de bolides qui faisaient fureur au XXè siècle n’intéressent plus grand monde. Ben oui, avouez que c’est mortellement ennuyeux de devoir se farcir la vision de véhicules qui restent désespérément collés au sol et ne doivent leur éventuelle victoire qu’à la dextérité de leur pilote. En revanche, donnez à ces véhicules la possibilité de voler, et autorisez les à canarder leurs rivaux à la mitrailleuse lourde ou à larguer quelques missiles à tête chercheuse, et tout de suite, le spectacle prend une toute autre dimension. En lieu et place de trucs sur roues, Slipstream 5000 consiste en une vingtaine de courses mettant aux prises une dizaine de vaisseaux aux courbes élégantes, et où seule la victoire totale importera. Inutile de vous embêter à maîtriser chaque circuit sur le bout des doigts : pour les maladroits dans mon genre qui se mangent toujours un mur tôt ou tard durant la course, la maîtrise parfaite du pilotage peut être avantageusement remplacée par la maîtrise parfaite de la mitrailleuse lourde. Quelques rafales vicieuses sur un concurrent un peu trop doué et voilà vos chances de remporter le trophée augmentées de manière notable ! Outre l’armement que l’on peut acheter avec les gains de la dernière course remportée, il sera également important de profiter au maximum des bonus disséminés sur le parcours (armes diverses mais aussi bonus d’accélération).
Une autre particularité de ce Grand Prix est que les courses se déroulent dans des endroits célèbres, comme les pyramides d’Egypte, le Grand Canyon ou la ville de Londres. Il n’est cependant pas possible de quitter le circuit prédéterminé pour, par exemple, aller tourbillonner autour de Big Ben. Lorsqu’on vole « à l’air libre » (par opposition au pilotage dans une galerie ou un tunnel), les vaisseaux sont limités dans leur déplacements par une sorte de « tunnel invisible » symbolisé par des lignes colorées.
Réalisation graphique :
Si les décors inspirés de lieux réels sont plutôt sympathiques, l’ensemble reste quand même salement pixellisé mais bon… pour un jeu de 1995, il ne sert à rien d’être trop exigeant. Ce sont surtout les vaisseaux qui sont grossièrement représentés. Le scrolling est heureusement parfaitement fluide, mais on peut là aussi regretter que le jeu ne soit pas plus rapide (excepté lorsqu’on on passe sur un bonus d’accélération). Les courses manquent dès lors un peu de rythme et d’adrénaline. Rappelons tout de même que le joueur est sensé piloter un vaisseau futuriste…
Jouabilité / difficulté
L’inertie des vaisseaux est plutôt bien retranscrite, et le pilotage est simple comme bonjour. Le système de visée est également basique et confortable. Du bon travail.
**Son **
Musiques anecdotiques, bruitages standards, … Rien de bien original.
En bref : 12/20
Sympathique petit jeu d’arcade de seconde zone, Slipstream 5000 s’avère délassant durant quelques heures, mais son manque de possibilités et son enrobage assez austère ne risquent pas de lui assurer une longue durée de vie. Son absence de mode deux joueurs ne joue pas non plus en sa faveur. Pas très beau, pas très rapide, assez restreint dans ses modes de jeu, Slipstream valait surtout par l’originalité de ses décors mais aujourd’hui, ce n’est pas suffisant pour compenser l’inéluctable vieillissement accéléré qui frappe les jeux de course d’avant l’arrivée des cartes 3D.