Apparu sur Playstation, Silent Hill prenait tout ce qui faisait le succès de Resident Evil tout en effaçant la plupart de ses gros défauts, le jeu était de plus bien plus porté horreur que son confrère de chez Capcom et donnait alors naissance à une nouvelle série dont je me ferai un plaisir de tester ce 4° volet. Les différentes versions du jeu sont identiques.
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Comme on dit souvent, « même chez soi on ne peut pas être en paix », souvenez vous de cette phrase en jouant à SH4. C’est exactement ce que ressent votre personnage, Henri, résident dans le 302 d’un immeuble d’Ashfield, une petite bourgade voisine de Silent Hill. Tout commence par de drôles de rêves qui vont vite virer au drame… votre appartement va devenir un véritable refuge à « poltergeists » et pour les amateurs de bonnes sensations, ce n’est pas une mauvaise nouvelle. Parcourant votre petit logis, vous vous apercevez bien vite qu’un mur de votre salle de bains a pris un sérieux coup de marteau piqueur, l’aventure va alors véritablement débuter.
Ce nouvel opus apporte comme tout Silent Hill son petit lot de nouveautés. Cette fois ci, il n’y a pas de grande ville fantôme à visiter, l’appartement est le point central du jeu, c’est d’ici que tout part d’où l’appellation « The Room ». La navigation dans l’appartement se fait à la première personne tandis que le reste du jeu se déroule comme dans les autres Silent Hill à la troisième.
Aussi, les développeurs ont l’air d’avoir allégé le sac magique du héros, ici vous ne pourrez porter que 10 objets à la fois du moins en cours de jeu, finies les 30 boissons vitaminées rangées on ne sait où, ici il faut gérer. Pour organiser tout ça, vous disposez d’un petit coffre dans votre salon où vous pourrez ranger ce que bon vous semble et en particulier les objets non indispensables. Les soins se feront plus rares toutefois votre santé se régénère lorsque vous revenez dans votre appartement, du moins pendant un certain temps…
Toutefois cet épisode marquerait il le début d’un tournant de la série ? Déjà il n’y a plus la fameuse lampe torche et la radio qui émettait un bruit stressant lors de l’approche des monstres semble elle aussi avoir eu un problème de piles. Deux éléments clés de la série qui ont donc pris congé dans SH4.
Techniquement, SH4 n’est pas plus joli que SH3 néanmoins il démontre une fois de plus que du bump mapping à foison n’est pas indispensable pour faire un beau jeu et étant un jeu PS2 à la base, on ne peut qu’applaudir cette dernière pour le rendu qui nous est offert. La qualité de modélisation des personnages frise la perfection pour certains, tout est détaillé, coloré et les animations sont bluffantes. La qualité des textures en revanche est moins bonne que le reste même si sur le jeu PC ça reste toujours plus détaillé que sur console.
Toujours de coutume dans Silent Hill, la bande son place la barre très haut et la BO du titre ne fait rien d’autre que confirmer mes dires. Les bruitages sont suffisants, les voix de bonne qualité et certaines musiques envoûtantes comme stressantes. On regrette cependant les cris de certains monstres qui frisent le ridicule comme les Nurses qui rotent quand on les frappe (et il n’y a aucun jeu de mots). De plus quand vous en affrontez trois dans un grand escalier et qu’elles tombent, petit conseil, baissez le son sinon on vous prendra pour un gros dégueu dans le coin… hilarant à lire sûrement mais ça l’est encore plus quand on écoute. ^^
Ce Silent Hill 4 bien qu’ayant des qualités n’est pas sans défaut. Premier constat, le gameplay, SH4 ne change pas de ses anciens. Le déplacement analogique ? On ne connait toujours pas chez Konami, on se déplace en courant ou en marchant puis il faut maintenir un bouton appuyé pour faire le mouvement inverse, comme avant quoi. De plus là où Silent Hill 3 proposait 2 types de maniabilité, le 4 se contente d’une seule qui pourra paraître un peu déroutante. Le personnage n’a rien gagné coté mouvements et malheureusement les énigmes tordues des anciens opus sont elles aussi allées faire un tour ailleurs.
Amateurs d’histoires morbides, intéressantes et riches, vous voila servis car le scénario est une nouvelle fois de qualité. Néanmoins le jeu porte presque mal son nom, tout se passe à Ashfield et non à Silent Hill, du moins presque. On découvre beaucoup d’allusions à Silent Hill mais nous ne savons pas si nous y sommes réellement… Quoi qu’il en soit, la ville maudite fait encore des siennes même dans ses environs et vous allez l’apprendre à vos dépens en jouant au jeu.
Autre point noir, la motion capture. Celle d’Henri fait rire tellement elle est rigide. Ses mouvements sont ultra mécaniques et on se demande ce qu’il peut traîner dans ses fesses pour marcher comme ça… Celle des autres protagonistes est déjà plus convaincante, y compris celle des monstres… un retrait donc comparé à SH3.
Coté durée de vie, Konami a poussé le bouchon un peu plus haut puisqu’il faudra un petit moment pour boucler la chose du moins en normal / difficile, le jeu en facile ne posant pas réellement de difficulté particulière pour un habitué. Il en sera un peu autrement pour un autre joueur dont les monstres comme les Victim (ou fantômes) seront les premiers à poser problème comme quoi il sert ce mode facile et le jeu offre donc un challenge intéressant à tout type de joueur.
Enfin, le jeu pourra paraître quelque peu frustrant pour certains joueurs… D’abord si vous voulez sauvegarder il faudra impérativement revenir à votre appartement qui va abriter une atmosphère réellement oppressante au fur et à mesure et vous allez devoir exorciser divers phénomènes démoniaques que l’on n’aimerait pas voir chez soi… Avec une bonne installation sonore, l’effet est garanti ! L’appart étant « habité », il ne vous servira plus de trousses de soins et il va falloir jouer la carte de la prudence et y aller molo avec les trousses de vie qui ne sont pas si nombreuses. De plus, si la première partie du jeu est très bien mise en scène, la seconde l’est déjà beaucoup moins puisqu’il faudra faire un bon paquet d’allers-retours pour une clé, un objet ou autre… ça va un moment mais à la longue ça fatigue…
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En conclusion, Silent Hill 4 est un titre bourré de qualités tout comme de défauts qu’il faudrait vite changer, le gameplay en premier, vraiment archaïque comparé à ce que l’on voit de nos jours. Techniquement splendide (mention spéciale pour la PS2), doté d’une excellente bande son, d’un scénario riche qui se dévoile petit à petit, The Room est donc un bon opus pour tout fan de Silent Hill dont moi. « Bon » seulement car le jeu est tout de même moins orienté réflexion que ses prédécesseurs, beaucoup moins d’énigmes qu’auparavant et les fans n’ont sans doute pas oublié la fameuse énigme du piano dans Silent Hill 1 ou celle de l’hôpital… La rupture est donc presque totale avec les anciens opus et la deuxième partie du jeu, très moyenne, laisse un arrière goût d’inachevé au titre assez désagréable, dommage. Sur ce, « bonnes nuits » à tous !