Shivers est un jeu vidéo PC publié par Sierraen 1995 .

  • 1995
  • Aventure

Test du jeu vidéo Shivers

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Les « Myst-like » ont, en règle générale, vite fait de tous se ressembler. Cependant, Shivers apporte un peu de nouveauté. Et ce, alors qu’il n’est pas tout nouveau. Allez, un p’tit Myst-like, ça ne fait pas de mal.

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* Bouuhouu ! *

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Suite à un pari, sans doute stupide, vous vous retrouvez enfermé (par vos propres amis en plus) dans le musée haaannté. Et c’est bien pour ça que vos amis se foutent de vous ; mais quand ils entendent le fantôme au loin, ah, là il ne font plus les malins, et repartent vite fait dans leur voiture. Ha ha ! Vous serez donc seul dans le musée de la terreeeeuur. Bon, d’accord, j’arrête. Il faut reconnaître qui si les menus du jeu veulent nous faire plonger dans une atmosphère angoissante, le jeu en lui-même ne l’est pas vraiment. Vous allez pénétrer dans ce musée, qui n’a jamais pu ouvrir du fait que son directeur a disparu. Comment ça ? À cause des Ixupi, qui lui ont enlevé son essence vitale. Ces Ixupi sont des esprits, venus d’Amérique du Sud, vivant dans divers éléments (eau, pétrole, électricité…), et qui capturent l’essence vitale des imprudents. Ils sont immortels, mais on peut les emprisonner.

En effet, Shivers aura cette particularité, par rapport aux Myst-like classiques. Le but du jeu consistera à capturer tout les Ixupi vivant dans le musée. Pas de scène d’arcade pour ça, mais une bonne documentation, et vos neurones. Pour capturer ces esprits, vous devrez disposer d’une urne, propre à chacun, composée d’un récipient et d’un couvercle. Vous ne pourrez associer un récipient qu’avec le couvercle correspondant (et vice-versa, bien sûr). Pour pouvoir y accéder, il faudra résoudre diverses énigmes, pour la plupart des puzzles tordus. Un grand point positif pour Shivers : tout ces puzzles sont agréables et intéressants, si bien que leur difficulté nous anime - si on excepte le solitaire chinois (on n’est pas forcément censé connaître la solution de ce jeu), et aussi l’énigme de la porte en forme d’obus (mais là, c’est peut-être moi qui radote). Mais tout n’est pas aussi simple, car en plus vous ne pourrez transporter qu’un objet à la fois, de sorte que si vous avez un pot, par exemple, il faudra retrouver le couvercle correspondant sans changer d’objet. C’est assez frustrant, mais ça donne du piment. Pensez cependant à bien noter tous les endroits où se trouvent les objets. Une fois que vous avez une urne complète, essayez de trouver l’Ixupi correspondant pour le capturer avec, et ce, en prenant l’objet et en cliquant dessus. Attention : si l’urne ne correspond pas à l’Ixupi, il va vous attaquer comme si vous n’aviez rien ; il vous prendra un peu de votre barre de vie, et en plus il emportera votre urne pour en éparpiller les deux éléments ailleurs. Je vous conseille donc de sauvegarder juste avant. Pour les repérer, sachez qu’ils se cachent dans des endroits propres à un élément (comme cette flaque de pétrole, là), que leur présence génère un son propre à leur élément (un grincement de bois pour l’Ixupi de bois, par exemple), et par-dessus tout, une musique est liée à leur présence. Toutes les musiques des Ixupi jouent le même air ; vous les reconnaîtrez facilement du coup. Ces musiques nous entraînent toujours plus dans cette ambiance, et on ne s’en plaint pas.

Il faudra donc fouiller ce musée, et en profiter en même temps pour le visiter, car après tout, c’est le musée de l’extraordinaire. Il y a un thème pour chaque pièce, avec de petits enregistrements de guides pour chacune. Ici, c’est les dinosaures, là c’est la mythologie grecque, là les croyances africaines, etc. On plonge vraiment dans l’ambiance du mystérieux musée, et c’est d’autant plus vrai lorsque vous apercevrez, au coin d’une pièce, une mystérieuse ombre qui se profile. Il faudra aussi trouver divers passages secrets, qui seront parfois des raccourcis bien pratiques. Contrairement à un Myst-like, on ne court pas vraiment vers des indices farfelus ; les puzzles sont souvent tels quels, et la solution est rarement ailleurs. Pensez, à ce propos, à mettre les sous-titres. Pour une énigme, ce sera vachement pratique (mais ça, il fallait le savoir, d’autant qu’on n’aurait vraiment pas pensé à mettre les sous-titres pour cette énigme. Mais chut, je ne vous dirai pas laquelle !). Rajoutez à cela cette idée d’Ixupi, et on a rien qu’avec ça un Myst-like rafraîchissant, avec une ambiance propre à lui. Petite particularité aussi, la présence d’un système de score (hm !), et aussi le fait que lorsque vous aurez fini le jeu, on vous proposera de recommencer du début (ben voyons, un petit Shivers pour la route, ça ne prendra que 5 heures en connaissant les énigmes par cœur). Ah ! Avant que je n’oublie, le jeu est tout sauf linéaire. Les énigmes sont variées, et on peut suivre le déroulement du jeu comme bon nous semble. Ainsi, si on est bloqué sur une énigme, on peut très bien aller en voir une autre.

Pas grand-chose à dire sur le scénario en lui-même. Vous aurez bien un bouquin ou d’autres trucs de ce genre pour savoir ce qui s’est passé, mais la non-linéarité du jeu n’a pas pu permettre de construire un véritable scénario. Ce n’est en fin de compte pas vraiment grave. Mais ce n’est pas pour autant qu’il y aura des erreurs de ce côté-là ; si bien qu’on retrouvera les squelettes et les affaires de ceux qui se sont aventurés auparavant dans ce musée.

La durée de vie est très bonne, et vous occupera juste ce qu’il faut pour vous rassasier. Comptez une quinzaine d’heures de jeu, je dirais. C’est très bien, ni trop long, ni trop court (de toute façon, le scénario n’ayant pas de bouleversements spectaculaires, vous pourrez toujours vous arrêter si le cœur vous en dit).

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* Je suis un fantôôôme *

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Non, le jeu ne fait pas peur, et ce ne sont pas ces Ixupi qui vont arranger la chose. En effet, ils sont en… dessin animé ! Et assez kitch avec ça. Sinon, le reste est un habituel diaporama comme n’importe quel Myst-like. Les images ont été dessinées avec un logiciel de 3D, le résultat est très bon et possède un cachet très agréable, si bien qu’il n’a pas trop vieilli. D’ailleurs, le jeu regorge de petits détails graphiques très agréables. La musique nous plongera encore plus dans l’ambiance. Il n’y en a qu’une ou deux qui ne sont pas top, mais en général, elles font très bien leur boulot. Mention spéciale pour celle de la salle des extraterrestres et de l’espace : on entre, la musique vient de la pièce ; on se dirige vers l’escalier, et là c’est la même musique, avec un effet de résonance du plus bel effet, qui servira de transition à la musique suivante (la même, finalement, mais jouée différemment). Ce passage est tellement planant qu’on repasse par ce coin plus souvent que nécessaire. Pas de problème pour l’interface, et aucun bug à signaler. Le jeu tourne très bien sous Windows XP, bien qu’il ne soit pas plein-écran. À voir si le « lancement avec une résolution de 640x480 » ne marche pas (je n’ai pas pu essayer). Il peut bien sûr se contenter d’une vielle ruine comme d’un ordinateur surpuissant.

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* Conclusion *

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Que peut-on reprocher à Shivers ? À part le coup du solitaire chinois, je ne vois pas, sauf si on est réfractaire à ce genre de jeu. Il est propre, bien réalisé, sans fautes de goût ni effets gore à la noix, pourtant tellement à la mode à cette époque-là ; une ambiance qui a son charme… On ne va pas cracher dans la soupe, d’autant plus qu’il ne prend qu’un CD, et qu’on peut le télécharger gratuitement ici :

http://www.abandonware-france.org/ltf-jeu.php3?id=676

Je ne peux que vous souhaiter bon jeu !

Shivers