Développé par Croteam, édité par Gathering of Developpers.
Bienvenue à « QUESTIONS POUR DES MILLIONS ! ». Première question : quelle a été l’évolution majeure au sein des FPS à la fin des années 90 et au début des années 2000 ? Tiens là, toi au fond, vas-y. C’est pas la réalisation (c’est évident ça), non c’est pas le multijoueur (enfin si, mais c’est pas la réponse que j’attends). Ah tiens, oui toi le geek là-bas, avec ta casquette Dark Forces, ton t-shirt Half Life, ta veste Deus Ex et ton tatouage « I love Rainbow 6 » sur la joue, je t’écoute.
Eh oui, c’est bien ça : le scénario et le mélange des genres.
Rappelez-vous Doom. L’invasion de Mars, juste un prétexte à la tuerie. Quake ? Idem. Duke Nukem ? Wahh les oufs, ils piquent nos gonzesses ! Ils vont voir ! Alors qu’à côté nous avions Dark Forces, qui reprenait l’univers de Star Wars. Sa suite, au scénario grandiose, Half Life, qui disposait, à défaut d’un background, d’un scénario très poussé… La série des Rainbow 6, qui mêlait stratégie et FPS. Chacun de ces titres a peu à peu fait mûrir le FPS, l’a poussé vers autre chose que « je pète la gueule des ET ». Éléments de RPG, d’infiltration, voire de tactical, le FPS a muté en autre chose… Et c’est d’autant plus déconcertant lorsqu’on joue à Serious Sam, voyons cela.
Le roi est mort, vive le roi
Vous vous rappelez les anciens caïds du genre ? Les mecs qui suintaient la testostérone et distribuaient des grosses baffes dans la gueule… genre Duke Nukem ou Chuck Norris. Et bien oubliez-les, ils ne sont que piétaille face au grand, au magnifique Sam.
Serious Sam est un FPS qui se joue « à l’ancienne » si je puis dire. Voici le scénario : XXIIème siècle, l’humanité est en miettes suite à une attaque extra-dimensionnelle surprise. Mais grâce à un artefact découvert en Égypte, on trouve une solution. On envoie Sam Stone (je vous jure que c’est vrai) dans le passé, casser la gueule du boss des méchants et de sa piétaille (quelques dizaines de milliers tout au plus).
Ça donne, pour le mode solo :
Vous êtes largué dans une zone gigantesque, où des ennemis (stupides) vous attendent par centaines. Votre héros est armé de moult armes parfois aussi grandes que lui. Et vous nettoyez tout.
Les ennemis ? Ils sont nombreux, très nombreux, et gigantesques. Et… c’est de l’alien débile, quoi : on retiendra les hommes-citrouilles armés de tronçonneuses, les fantassins (attention, ils ont leur tête sur le ventre), les gros trucs verts qui envoient des lasers, les scorpions géants, les harpies, les kamikazes et leurs cris débiles (pire que dans MDK). Ils arrivent souvent par dizaines, voire par centaines. A chaque niveau on trouve également un boss, non moins gigantesque.
Il n’y a pas ou peu de réflexion dans Serious Sam. A chaque niveau, on a un objectif à priori facile comme tout (tuer le boss, trouver un objet gros comme un éléphant au milieu d’une clairière…), mais imposant le nettoyage du niveau au préalable.
Comme dans tout FPS qui se respecte, les armes sont nombreuses : ça va du couteau aux révolvers, en passant par les grosses gatlings façon Predator, lance-flamme, lance-roquette, canon plasma, etc.
C’est pas subtil, c’est sûr
J’avoue que j’ai rarement vu ça ; c’est pire qu’un rush de Zerglings dans StarCraft. Les ennemis comblent leur manque d’intelligence par leur nombre, et apparaissent dès que vous vous y attendez le moins. Le framerate est très, très élevé, c’est donc hyper-fluide et rapide. De même, chaque ennemi mort explose souvent en répandant du liquide bleu/rouge/vert ; ça pète dans tous les sens, c’est kitsch, c’est génial.
Ajoutez à ça un humour débile, le plus souvent : Sam se moque à haute voix de ses ennemis (en anglais : « hey bugs, is that all you can do ? », ou des « YEEEEEAAAH ! »), sifflote le thème d’Indiana Jones quand il entre dans un temple égyptien… En multijoueur, on a souvent l’occasion de voir nos concurrents (des SAM d’une autre couleur) rouler des mécaniques ou se gratter les coucougnettes.
Un gameplay fun au possible
Comme je l’ai dit, Serious Sam est rapide et très fluide, même avec plein d’ennemis à l’écran, même quand ça pète de partout. Il est aussi très beau, pour l’époque… Okay, la flotte en fera grimacer plus d’un, mais c’est bien modélisé, c’est très coloré et les effets d’explosions sont jolis. Les décors sont magnifiques. Okay, okay, reconnaissons que c’est assez peu varié ; vu que tout le jeu se déroule en Égypte ancienne, on a vite fait le tour des temples et pyramides. De même, on a l’impression de voir souvent le même type d’ennemis.
La jouabilité est parfaite, nerveuse et agressive. Faut dire que les actions sont peu nombreuses (tirer, sauter, regarder partout, changer d’arme… on a quand même une touche ‘utiliser’, pour actionner des interrupteurs ou ouvrir des portes).
La bande-son est extra. ^^ La musique est un peu répétitive, mais bien stressante, et les bruitages sont géniaux. Entre les cris débiles des kamikazes, les grognements des autres créatures, les bruits de laser qui fusent partout, c’est super. ^^
Le jeu est-il difficile ? Bah, il est assez long, et un peu répétitif au bout d’un moment.
Difficile ? Ça dépend du niveau de difficulté choisi (il y en a 5). Les deux premiers sont ridiculement faciles, le 3ème offre un bon défi, le 4ème est très dur et le 5ème… gasp ! :/
Multijoueur extra !
Du lan et internet bien sur, avec un deathmatch très efficace, et même un mode coopération. Classique mais efficace.
Il accepte aussi jusqu’à 4 joueurs sur le même écran (non, on n’est pas sur N64) et même en coopératif (yes !).
En fait rien de bien original là-dedans, mais avec un gameplay si nerveux, c’est vraiment fun.
Au final : 15/20
Serious Sam est un vrai défouloir, beau, fluide, rapide et stressant. Cela dit, le principe du jeu est un peu répétitif, reconnaissons-le ; ça l’empêchera d’être un hit. Et puis même si un « retour aux sources » est amusant dans le gameplay, on a quand même été habitué à plus profond… Un jeu excellent pour quelques jours, sans se prendre la tête. Let’s Rock. Le digne successeur de Duke Nukem.