The Games Factory, et son évolution Multimedia Fusion, sont deux logiciels permettant aux impotents du pissage de code de programmer soi-même de petites applications dont, puisque c’est ce qui nous intéresse ici, des jeux. Certains s’y sont pris, au jeu, au point de mettre à disponibilité sur la Toile quelques-unes de leurs créations. Parmi eux, le sympathique (sisi, je le sais pour l’avoir contacté) Hayo van Reek, et son non moins sympathique héros, Santaman. Ça tombe bien, c’est de saison.
LE PÈRE NOËL EST UNE ORDURE
Santaman, vous l’aurez compris, c’est le barbu en rouge popularisé par Coca-Cola, que l’on connaît mieux chez nous sous le nom de Père Noël. Santaman est marié à Santette, sorte de valkyrie qui l’encourage dans sa quête. Une quête pas si évidente à mener que cela, sur le papier du moins, parce que le Père Noël va devoir affronter son rival de toujours, le terrible Dark Santa. Non seulement cet être ignoble a volé ses capacités à notre héros, mais en plus de cela, il provoque une terrible tempête de neige qui risque d’empêcher Santaman de passer voir les ch’tits n’enfants. Et ça c’est pas bien.
LE PÈRE NOËL EST UN GROS DUR
Santaman Got the Blues est un jeu de plates-formes en deux dimensions dans la plus pure tradition du genre, comme on en trouvait par paquets de douze à l’époque des huit et seize bits. Mais à vrai dire, comme il vous en coûtera moins de temps de finir le jeu que de lire ce test (et moi de l’écrire), considérons-le plutôt comme une démo que comme un jeu à part entière. Je vous parlerai sous peu de sa suite, qui peut, elle, être considérée comme telle.
En tout et pour tout, Santaman Got the Blues ne compte en effet que six petits niveaux. Et quand on sait que le premier ne consiste qu’à avancer en ligne droite, ça fait peur. Bien entendu, la construction des niveaux évolue rapidement (à la différence des décors de fond d’écran) et fait la part belle à la gestion de leviers débloquant l’accès à d’autres parties du niveau. La plupart des « énigmes » qui constituent l’aventure s’appuie sur ces leviers.
Des ennemis apparaissent également, en la personne de gobelins plus ou moins agressifs : certains se contentent d’aller et venir sur leur plate-forme, d’autres vous sautent à la gorge sitôt qu’ils vous voient, d’autres encore vous tirent dessus de loin… Sachez qu’au moindre coup encaissé, ou à la moindre chute bien entendu, vous perdez une vie. Vous n’avez au départ que trois vies, mais vous pouvez en trouver sur votre parcours. Pour le reste, il faudra surtout ramasser tous les cadeaux éparpillés dans le niveau, sans quoi la porte de sortie ne se déverrouillera pas.
Enfin, à chaque niveau ou presque, Santette votre chère et tendre vous offrira un nouveau « pouvoir ». Le terme « pouvoir » est à prendre ici au sens large, puisque le premier d’entre eux est la capacité de grimper aux échelles ! Avant de trouver cette aptitude, Santaman ne sait donc qu’aller droit devant lui… Il est peut-être super rapide en traîneau, mais il est pas très doué à pied. Les contrôles se définissent à l’écran-titre, mais grosso-modo vous utiliserez les flèches directionnelles pour vous déplacer et grimper aux échelles, un bouton pour sauter (une fois que vous aurez appris, bien entendu) et un autre pour envoyer des boules de feu (!).
LE PÈRE NOËL N’EST PAS TRÈS SÛR
Sans se montrer visuellement renversant, Santaman Got the Blues dispose d’un charme incroyable. Ceci est sans doute dû au fait que le design est particulièrement mignon, le héros comme ses ennemis faisant état d’une bonhommie réjouissante. Le graphisme est dans l’ensemble assez fin, les couleurs sont belles et, finalement, seule la répétitivité des décors est un peu ennuyeuse. Les animations sont très fluides et la bande-son cristalline représente bien l’ambiance de Noël.
À jouer, Santaman Got the Blues se révèle là encore plaisant. Le personnage se manie bien, les énigmes, pour classiques qu’elles soient, nous changent des jeux « bourrins » auxquels on a pris l’habitude de jouer. Par contre, le rythme, globalement assez lent, induit une difficulté proche du zéro absolu, ce qui est fort dommageable lorsque l’on sait que les six petits niveaux se traversent en à peine une poignée de minutes.
Comme je le disais plus haut, Santaman Got the Blues n’est rien de plus qu’une démo. C’est l’un des premiers jeux créés par Hayo van Reek, et il lui a surtout servi à expérimenter des techniques de graphisme et de level-design qui seront reprises et améliorées dans le bien plus attrayant Santaman and his Iced Muffins. Rendez-vous est donc pris pour parler de cette suite.