J’ai déjà testé pas mal de jeu, et joué à encore plus. Cependant, le jeu dont je vais vous parler est un chef d’œuvre, pas de ceux que tout le monde connaît et qu’il est bien vu de dire que c’est un chef d’œuvre, encore moins d’un petit jeu fort sympathique sur lequel on est tombé par hasard, mais de ceux qu’on place vraiment en haut du podium des meilleurs jeux auxquelles on ait joué. Ce jeu n’a pas pu connaître le succès mérité en France, et ce parce qu’il a été retiré de la vente au bout d’une semaine. Place donc au test d’un chef d’œuvre que je vais vous décrire, et vous inciter à vous procurer.
Le contenu
Apparemment, vous avez l’air d’avoir enfin trouvé la solution que vous cherchiez depuis longtemps. Vous prenez alors la voiture, et vous roulez à toute vitesse chez vous. Quand hélas, vos freins ne répondent plus, si bien qu’un terrible accident s’en suit, vous quittez la route et vous vous écrasez. Vous vous réveillez alors dans un asile plutôt sinistre, la tête enroulée de bandages, et complètement amnésique, si bien que vous ne vous rappelez même plus de votre nom. Le cauchemar commence. Tout le long du jeu sera une quête pour vous rappeler qui vous étiez, ainsi que pour vous redécouvrir. Mais je n’en dis pas plus, j’aurais trop peur de vous tuer la découverte du jeu, qui se savoure.
Le scénario est très bien construit et haletant, on se surprend à plonger dans cette histoire. Il faut dire que ce n’est pas le scénario déjà vu mille fois, et qu’on pénètre facilement dans l’histoire à travers le personnage, car il découvre ce monde en même temps que nous, et que les question qu’on pourra poser sont celles qu’on aurait posées. Le scénario est à proprement parler l’un des plus gros points forts du jeu, si bien qu’il nous fera ressentir différentes émotions. Oui, vous avez bien lu, pour une fois on ressentira vraiment des émotions lorsqu’on « joue » (je met « joue » entre guillemet car c’est péjoratif dans ce jeu, on fait bien plus que ça). Ainsi, ne vous étonnez pas si je vous dis que j’ai souvent été à deux doigts de me mettre à pleurer, en tout cas, j’avais la boule dans la gorge, et c’est bien la première fois que je ressens ça à travers un jeu. De même, on en sort grandi. Oui, le scénario, nous transmet des messages, et nous invite à être indigné par ce qui peut être vu ou dit dans le jeu par certains personnages, des choses mises dans un univers fantastique, fantaisiste, mais pour mieux faire le parallèle avec notre univers réel d’aujourd’hui. Le jeu nous montre l’horreur qu’amène l’influence que peuvent avoir certaines personnes sur des gens plus faibles, l’abus d’autorité, les personnes peu scrupuleuses qui s’intéressent plus à l’argent et à la gloire qu’aux personnes, l’utilisation abusive de Dieu pour « justifier » un événement terrible, etc… Et attention, ce n’est pas mis en scène façon caca boudin du genre « Ho! Regardez le gros méchant! » Non, c’est amené de main de maître à travers l’atmosphère, les dialogues, la musique etc. Bref, on sort grandi de Sanitarium et ce, dès le 2e monde, « les innocents abandonnés ».
Les différentes atmosphères sont intrigantes, on se laisse plonger dedans car on y découvre un univers malsain, absurde des fois, proche de la réalité d’autre fois, et tiré d’une imagination fantastique envoûtante. Les atmosphères utilisent parfaitement les différents moyens offerts pour envoûter le « joueur ». Ainsi, on aura vite fait de remarquer le soin apporté aux musiques, qui font une parfaite harmonie avec le décor, une musique lugubre pour une ambiance lugubre, une musique fantastique pour une ambiance fantastique, etc… Les dites musiques influent beaucoup sur les sentiments du « joueur », notamment le thème principal, de simples notes jouées au piano, avec un fond sonore qui semble être du vent, l’immersion est totale.
Les dialogues sont un exemple en la matière. Chaque personne a sa façon de parler, et les voix sont tout à fait dans le ton, ce qui est très rare dans un jeu vidéo. Ainsi, une vieille femme aura une vraie voix de vieille femme et une façon de parler de vieille femme, le fou parlera comme un fou, etc… et ce, pour tous les personnage qu’on rencontrera, et il y en a de toutes les sortes. Et la version que j’ai est la version française!!! Oui, la version française est d’excellente qualité! Non, mieux que ça, un exemple!
Le support
Sanitarium aurait pu être un livre ou un film, mais il est un jeu vidéo, et c’est tout à fait justifié. Sanitarium apparaît donc comme un jeu d’aventure en vue de trois quarts, façon 3D isométrique. On contrôle le personnage intégralement avec la souris. Le bouton droit sert à diriger le personnage, en le laissant appuyé dans la direction souhaitée. Le bouton gauche à interagir avec les différentes actions que peut proposer un jeu d’aventure. L’inventaire du personnage se consulte en cliquant dessus. On traverses les différents mondes du jeu comme on traverse les niveaux dans un jeu de plates-formes, c’est-à-dire qu’on ne peut pas changer de monde comme ça, sur un coup de tête, il faut impérativement le finir pour passer au suivant, et ce dans un ordre imposé. Alors oui, on pourrait croire comme ça que le jeu est linéaire, mais c’était sans compter sur les différentes énigmes du jeu, façon Myst, toutes très différentes les unes des autres, très originales aussi, on se plaît à les résoudre car elles restent très agréables, et on ne s’ennuie jamais devant (ha, l’énigme avec les sons…*soupir*). Le jeu évite les absurdités aux niveaux des énigmes, si bien que la progression est fluide et qu’on ne bloque jamais vraiment, les énigmes ne sont pas du genre à cliquer sur deux objets pour espérer que ça fasse un truc, on ne sait pas quoi, mais sans doute quelque chose d’utile. D’ailleurs, si une interactivité est possible, le curseur clignote.
Le jeu a beau être de 1998, il faut avouer qu’il n’a pas vieilli, et il ne vieillira mal sans doute jamais. Les graphismes sont fins, le décor regorge de petits détails et de différentes animations. Idem pour les vidéos, qui sont magnifiques, la première (pas l’intro) vous convaincra. Leur compression reste aujourd’hui encore de bonne qualité.
Fin
Sanitarium n’a pas pu connaître le succès mérité du fait de sa courte publication, ce qui en fait un jeu dur à trouver dans le commerce, mais on peut encore le trouver sur certains sites de vente en ligne. Je ne comprend pas l’intérêt de censurer un jeu juste parce qu’il est plutôt morbide à certains moments, et ce, alors que des jeux bien pires restent dans les rayons, par exemple Carmageddon.
Il n’y a pas grand-chose à reprocher à Sanitarium, sinon rien. Il remplit tous les tableaux possibles. Si bien qu’il satisfera ceux qui cherchent le frisson, ou l’émotion, ceux qui cherchent à apprendre quelque chose, ceux qui recherchent un jeu au scénario grandiose, ceux qui recherchent un excellent jeu d’aventure, ou tout simplement, ceux qui recherchent un chef d’œuvre auquel il n’ont pas encore joué. Foncez vous le procurer, il n’y en a pas deux comme ça. Il n’a rien à envier aux vieilles barbes grises, que ce soit dans la littérature ou dans le cinéma. A noter que le jeu est déconseillé aux moins de 16 ans, ce qui me semble assez exact au vu du contenu. Attention, Sanitarium ne fait pas dans la surenchère de violence bête et gratuite du genre Carmageddon, non, la violence ici est parfaitement justifiée dans le contexte de l’histoire.
J’en rajoute une couche sur sa censure, qui est, vous l’aurez bien compris, parfaitement honteuse. D’ailleurs, on ne sait pas ce qu’aurait valu à ce niveau un livre tel que Candide, qui, lui aussi est très violent, mais que personne ne va le lui reprocher. A bon entendeur.
Du passé au futur
Sanitarium peut poser quelques soucis sous certaines config sous Windows XP. Mettez donc le jeu en compatibilité Windows 98, désactivez les thèmes visuels au cas où. Un autre truc aussi, lancer un programme en fond, du genre « Windows lecteur media », ça semble éviter certains bugs. Ne me demande pas pourquoi, mais ça été vérifié.
Jeu complet disponible ici:
http://www.gameslover.org/index.php?option=com_content&task=view&id=205&Itemid=39