Sauve qui peut !
Dans les années 90, de nombreux jeux d’aventure ‘point & click’ virent le jour. Des monuments débordant d’humour où l’histoire primait. De tels jeux comme les Monkey Island, Discworld, Day of the Tentacle ont marqué de nombreux joueurs. Ici pas question de mourir. Non, on avance dans l’histoire en s’amusant.
Ce style de jeux est hélas passé de mode et on n’en a plus revu… jusqu’en 2003, l’année où une obscure boite Pendulo Studio décide de sortir un nouveau jeu d’aventure. Pour les fans du genre, un miracle se produit.
Vous êtes Brian Basco, futur scientifique, s’apprêtant à aller étudier la physique appliquée en Californie… Bref un geek à peu près aussi charismatique qu’un cailloux… et tout aussi passionnant. Néanmoins peu avant votre départ, en allant chercher un livre que vous aviez commandé à une librairie, vous renversez une femme, Gina, se prétendant pourchassée… et votre vie bascule.
En compagnie de Gina, vous allez devoir résoudre un mystère entourant un crucifix mystérieux remis par le père de Gina à celle-ci avant sa mort. Pour compliquer les choses, la mafia est de la partie et est prête à tout pour vous réduire au silence. Au cours de cette aventure vous rencontrerez des personnages haut en couleur et vous devrez faire face à des situations improbables telles que vous balader sur des corniches d’immeubles, vous échapper d’un désert en compagnie de trois drag-queens, contacter des extraterrestres ou créer l’œuvre d’art ‘parfaite’.
Comme dans tout jeu d’aventure se respectant, l’humour est omniprésent et les objets que vous récupérez ont souvent un usage inattendu, mais logique. Ainsi, en cogitant un peu on peut trouver comment se faire un nécessaire pour relever les empreintes digitales, une perceuse où un mortier avec des objets n’ayant rien à voir.
A l’heure où blanchit la campagne (courage fuyons)
Les p’tits gars de Pendulo on réussit une petite merveille. Les graphismes sont dans le même style que ceux de Day of the Tentacle, c’est-à-dire enfantins avec des angles droits et des lignes droites brillant par leur absence. Le tout est très agréable à regarder et colle parfaitement avec l’ambiance.
Mention spéciale à le version française du jeu : la traduction est parfaite tant au niveau des textes que des voix. On s’y croirait.
Les énigmes ne sont pas trop tordues ; seule petite critique à leur égard, parfois une solution ne marche pas, non pas parce que ce n’est pas le bon moyen, mais parce que la solution implique le mélange de trois éléments de votre inventaire et qu’il faut les combiner dans un ordre précis. C’est rare mais dans ces occasions, essayez toutes les permutations possibles pour combiner les objets.
On the Road Again
Graphismes : Excellents, dans un style cartoon. C’est agréable à regarder.
Son : Une musique qui sait se faire oublier, des doublages parfaits et de bons bruitages. Que demander de plus ?
Animation : Les personnages en 2D bougent bien malgré leur taille. Et tous les personnages rencontrés ne restent jamais statiques à l’écran. Par contre du côté des décors les animations sont rares.
Difficulté : Les énigmes sont logiques (attention je n’ai pas dit ‘réalistes’). Même si parfois trouver les objets utiles dans les décors n’est pas évident.
Richesse : Plus qu’un jeu d’aventure, c’est un vrai dessin animé dont vous êtes le héros. Les situations sont classiques mais bien conçues.
Scénario : LE point fort de tout jeu d’aventure. Il n’est pas pris en défaut ici non plus. On accroche à l’histoire de ce foutu crucifix mystérieux.
Ergonomie : Tout à la souris. Tout en simplicité. Tout en efficacité.
Longévité : Moindre quand même que pour un Monkey Island ou Day of the Tentacle. Non pas parce que l’histoire est plus courte, mais parce qu’une fois fini, on n’y revient pas.
En bref : Runaway : A Road Adventure est un excellent jeu d’aventure que je vous invite tous à découvrir. Même si dans mon cœur il ne détrône pas les classiques de Lucasarts, il vient s’installer auprès d’eux sans le moindre complexe. Bravo Pendulo Studio !