Titus, l’éditeur français au petit renard, eut moins de succès avec son approche de la Préhistoire qu’avec celle des duos Pop à lunettes noires. La série des Prehistorik fut en effet une succession de demi-échecs, qui se termina heureusement avec un portage pas trop mal sur Super Nes. Si le second opus sur PC réussissait néanmoins le tour de force de proposer un jeu à l’esprit «console» sur micro, l’épisode fondateur sombra quant à lui dans tous les travers des jeux de plates-formes micro. Dans Prehistorik, vous dirigez évidemment un petit homme de Neanderthal qui doit traverser 7 stages en flanquant de vigoureux coups de gourdin sur le museau de la faune préhistorique qui lui barre la route. Le besoin primaire de ce brave primitif est de dénicher de la nourriture, nourriture que l’on trouvera notamment dans les nombreuses cavernes qui parsèment les stages mais qui sera principalement récoltée sur chaque animal tabassé. Dinosaures, ours, phoques et autres chauves-souris constituent en effet une source de protéines appréciable pour le primitif, décidément peu exigeant sur la qualité de la viande.
Tous les stages, qui répondent aux clichés du monde préhistorique vu par les jeux vidéo (falaises, zone polaire, zone tropicale, etc.) devront être traversés au pas de course puisque le temps est limité pour chacun d’entre eux. Néanmoins, l’accès à la sortie ne pourra être libéré que si le joueur remplit son compteur de nourriture (ce qui, si vous mangez tout ce que vous assommez, ne devrait pas être bien difficile). Histoire d’éviter la monotonie du sempiternel schéma « plates-formes + coup de massue », Prehistorik inclut également quelques boss de fin de niveaux, ainsi que l’utilisation occasionnelle de moyens de locomotion «préhistoriques», comme un ballon ou un deltaplane en peau de léopard… !
Réalisation technique :
En 1991, les jeux de plates-formes sur micro ne soutenaient que rarement la comparaison avec leurs homologues sur console. Néanmoins, certains d’entre eux (comme Moktar, du même éditeur) parvenaient à tirer leur épingle du jeu grâce à un univers amusant et intéressant. Pas de chance pour ce Prehistorik, qui chasse sur des terres qui seraient largement exploitées sur console dès l’année suivante (Chuck Rock, Joe & Mac,…). Graphiquement, c’est tout juste potable. Les décors atteignent la moyenne, les monstres sont mignons et le Néanderthal a une bonne tête (quoiqu’un peu bossu). Malheureusement, tout le reste est effroyablement mauvais. La bande sonore est atroce, il n’y a pas bruitages, l’animation utilise une nouvelle fois ce déplorable système, typique de Titus, du déplacement sec écran après écran. Quant à la maniabilité, elle est cauchemardesque. La difficulté des séquences de plates-formes est mal dosée par rapport aux compétences du petit héros, qui ne saute pas très haut, d’une manière saccadée avec une forte impression d’apesanteur. L’allonge du coup de massue est ridiculement faible, ce qui empêche toute action complexe et oblige le joueur à s’arrêter devant chaque ennemi et à frapper comme un fou sans bouger pour ne pas perdre de vies.
En bref : 05/20
Prehistorik est particulièrement médiocre. À la lourdeur habituelle des jeux de plates-formes micro, il ajoute encore un contrôle du personnage très fastidieux, une jouabilité défectueuse et mal dosée et surtout, une platitude totale. Malgré ses nombreuses faiblesses, préférez lui le second opus, nettement plus souple et amusant.