Aah… Il a fait parler de lui, celui-là.
Créé par la société Running with Scissors (ne faites jamais cela, les enfants !) ce jeu, peu remarqué à sa sortie, est devenu célèbre par le biais du net.
En effet, il est sorti uniquement au pays d’Obama, fin 2003, car il a été censuré (interdit à la vente, en réalité) dans tous les pays autres que les États-Unis. Oui, ce jeu a été pointé du doigt par l’intégralité des associations familiales (= casse-burnes) du monde. Il fait d’ailleurs partie de la liste noire de FdF (en gros, les GTAs, Unreal, DOOM, Quake, Counter-Strike, etc.).
GTA, c’est pour les fillettes et les kévins.
Pourquoi tant de haine envers ce jeu ? Il faut le connaître.
Tout au long de la partie, on incarne un personnage dont le nom nous est inconnu. Il se fait appeler le « Postal Dude ».
Il avait pourtant tout pour ne pas s’attirer les foudres de la censure, ce jeu. Se déroulant sur une semaine (de lundi à vendredi, plus le weekend avec l’extension), son principe est de vivre les journées d’un homme (pas si lambda que ça) : aller chercher sa paie, acheter du lait, aller au commissariat pour payer une amende, etc.
Malheureusement pour le héros (et à la joie du joueur), la ville de Paradise porte très mal son nom… Les citoyens sont armés, fous pour beaucoup, et ont une forte propension à détester le Postal Dude. C’est donc régulièrement que l’on sera pris dans une fusillade entre forces de l’ordre, personnes diverses (hommes, femmes, sado-masochistes, prostituées, clown, paire de testicules géantes, Gary Coleman, pour n’en citer que quelques-uns) et des mouvements, des groupes aux noms sympathiques (« Save a Tree, Burn a Book » par exemple, ou les bouchers amateurs de steak de viande « AOC From Paradise 100% ». De purs citoyens).
De nombreuses armes sont à disposition : coup de pied, pelle, matraque, taser, essence, M16, fusil à pompe, ciseaux, et quelques autres avec les extensions et les mods ; tout ça pour survivre à ce monde fou, satire provocante de l’Amérique. Les extrémistes musulmans sont légion à Paradise (tiens donc ?) ; la police y est très violente (elle tire puis pose les questions après), presque tout le monde est armé et l’argent est roi.
Il y a des similitudes entre Postal 2 et GTA : la progression pas tout à fait linéaire, la possibilité d’être arrêté et mis en prison, manger pour récupérer de la santé. Mais Postal 2 a l’intérêt de proposer des objectif quotidiens en même temps, et bien que des véhicules soient présents, ils ne peuvent être conduits ; juste détruits, dans des explosions dignes d’un film de M. Bay.
Mais le jeu n’est pas exempt de défauts, et c’est là que le bât blesse.
Mais, mais…
Le jeu se base sur un dérivé du moteur d’Unreal 2 (je reviendrai sur ce point graphique plus tard). Si les effets de particules, de sang et de démembrements/eviscérations sont sympathiques à regarder, l’intelligence artificielle ne marche pas toujours très bien : les PNJ se coincent n’importe où, ne remarquent pas le personnage ou au contraire, deviennent extrêmement pénibles en se mettant pile sur notre chemin, voire tuent le pauvre joueur à l’autre bout de la zone de jeu avec un petit pistolet.
De plus, il y a des problèmes de passage au travers des murs (clipping) par les armes et certaines parties du corps. Troublant, et triste pour les ennemis en embuscade
À propos des zones de jeu, la ville de Paradise est divisée en quartiers, séparés par des tunnels, des ponts, des conteneurs portant la mention « Load Zone » (zone de chargement). Au début, cela se supporte, mais avoir à en passer 30 pour atteindre un coin de la carte, cela devient pénible, d’autant plus que les chargements ne sont pas exceptionnellement rapides. De même avec la carte : si les rues sont assez visibles (même si certaines ne se voient pas) et les bâtiments bien indiqués, les entrées ne le sont pas ; et quand il faut trouver une entrée de service pour pénétrer l’endroit convoité, il arrive que l’on tourne pendant un moment sans trouver ladite entrée.
Pour finir, le mode multijoueur du jeu de base est relativement pauvre : 4 modes de jeu seulement, 10 cartes, peu d’armes.
Mais un mode multi (toujours joué !) de meilleure qualité est disponible sur le site officiel de Running with Scissors (25 cartes, 15 personnages, 8 modes de jeu, et bien plus d’armes que son aîné).
Technique, Ô technique…
Pour son âge, Postal 2 est encore (à mon goût) beau et jouable. Il tourne relativement bien sur une machine qui date un peu. Il faut compter minimum 512Mo de RAM pour le faire tourner, et 1Go pour pouvoir pousser les graphismes au maximum. La carte graphique importe peu ; les machines actuelles sont suffisamment puissantes pour qu’il n’y ait aucun ralentissement.
Les décors, bien qu’un peu répétitifs et non-destructibles, sont de bonne qualité, de même que les textures et les effets de particules, ainsi que les différents personnages.
Au niveau sonore, il ne faut pas s’attendre à grand-chose. Même de grande qualité, les seuls sons sont ceux des armes et des voix. Pas de musiques, uniquement des bruits d’ambiance limités à leur propre zone (boucherie, laverie, rue, etc.). Ce n’est pas réellement un défaut, une musique empêcherait de profiter des dialogues et remarques du « Type de la Poste ».
Pour finir, le maniement du personnage est aisé : touches fléchées, utiliser un objet dans l’inventaire (entrée), se baisser (0 pavé numérique), donner un coup de pied (suppr),… Il suffit juste de paramétrer les touches comme souhaité. Un bon point. De même, la souris a une excellente sensibilité à la base, et les mulots à plus que 3 boutons sont parfaitement pris en charge.
Conclusion rapide pour tous
Postal 2 est violent, amoral, gore, fait fuir les belles-mères, vomir Familles de France (je ne les aime vraiment pas ceux-là…), et EXTRÊMEMENT jouissif !
Un pack nommé « Fudge Pack » peut être acheté sur le site de Running with Scissors pour une poignée de dollars, et il comprend Postal 1 & 2, les patchs, les extensions et les meilleures extensions créées par la communauté.
Si vous avez eu une journée pourrie, avez plus de 16 ans (18, mes fesses ; des CM2 jouent à GTA…) et une furieuse envie de faire mal à des gens, ce jeu est pour vous.
Test réalisé sur un Hewlett-Packard de 2002, 1,5Go de RAM, processeur 987Mh, carte graphique ATI radeon xpress.
Note : J’ai constaté des ralentissement (légers) en cas d’explosions à la chaîne en présence d’un grand nombre de personnages, OU si un programme tourne en fond.
Note bis : Il est signalé, je cite, que : « Ce jeu et les actions à l’intérieur ne doivent en aucun cas être reproduits […] RwS conseille de ne pas jouer à ce jeu si vous avez de la famille non loin ou que vous envisagez une carrière politique. » Vous êtes prévenus !