Portal est un jeu vidéo PC publié par Valveen 2007 .

  • 2007
  • First Person Shooter (FPS)

Test du jeu vidéo Portal

5/5 — Parfait ! par

Half-Life est incontestablement le jeu FPS qui a révolutionné le genre dès sa sortie. Ce titre fut le témoin de l’immense talent et de la créativité de Valve. Néanmoins, ces talentueux développeurs avaient encore bien d’autres idées, dont l’une qui nous offre aujourd’hui l’un des plus étonnants et plus réussis OVNI de l’histoire des jeux vidéo : Portal. Mais l’histoire de Portal est déjà unique en son genre. À la base, c’est tout d’abord un petit jeu freeware, Narbacular Drop, qu’une équipe de développeurs crée et distribue en 2005 afin de voir comment le gameplay de celui-ci sera accueilli par les joueurs. Les critiques seront unanimes ; l’idée d’utiliser des portails de téléportation, pour résoudre différentes énigmes et aventures, est géniale et innovante. L’équipe intègrera par la suite Valve, qui sera alors convaincu de ce qu’un tel gameplay est capable d’offrir comme expérience de jeu. Portal sortira ainsi en 2007, et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là encore d’un jeu révolutionnaire.

Quand Valve fait rimer ingéniosité avec innovation…

Portal se veut être un FPS, sans en être un. Dans ce jeu, aucune arme n’est présente, seul un générateur de portails est en votre possession. Celui-ci a pour seule fonction de créer des points d’entrée et de sortie, avec tout ce que cela comporte comme possibilités d’utilisation. Il n’y a donc aucun réel ennemi, si ce n’est le challenge qu’il vous faudra relever à chaque énigme. Par la suite, des sentinelles viendront corser un peu la chose, mais vous serez la seule entité vivante dans ce complexe. L’histoire est anodine et on ne peut plus simple. Vous vous réveillez dans le laboratoire d’Aperture Science, qui va se révéler être un Centre d’essais, et à la suite d’un dysfonctionnement de l’installation, vous allez devoir vous frayer un chemin jusqu’à la sortie. Un scénario qui rappelle nos mésaventures rencontrées à Black Mesa dans Half-Life 1, mais avec un gameplay innovant et le moteur 3D Source de Half-Life 2.

La jouabilité est somme toute assez classique mais fidèle à la réputation de Valve, en un mot : parfaite. Toutes les commandes de jeu sont configurables, les menus sont simples et instinctifs et la difficulté croissante est subtilement calibrée. Tout est fait pour que l’on puisse savourer à 100% toutes les richesses du gameplay. Ce sera toujours avec le même plaisir que l’on découvrira une nouvelle façon, pratique et efficace, d’utiliser les portails pour différentes actions capitales. Mais certaines d’entre elles nécessiteront un petit temps d’adaptation, et mettront à rude épreuve vos réflexes, votre dextérité et votre malice. Il faudra souvent faire preuve d’une extrême concentration afin d’envisager toutes les possibilités qui s’offrent à vous afin d’atteindre la sortie d’une pièce. Se propulser dans les airs, activer des interrupteurs, utiliser les objets de manière pertinente, alimenter un système énergétique, réagir vite et bien face au danger… Tout cela afin de survivre aux nombreux pièges qui se dresseront sur votre chemin. En définitive, Portal est un FPS intelligent, loin du bourrinage bête et méchant que l’on rencontre souvent dans ce genre de jeu.

Malheureusement, un « petit » jeu…

Techniquement, Portal est loin des superproductions de l’époque, mais n’en demeure pas moins un très beau jeu. Le titre se compose de 2 phases ; dans la première, les décors, principalement composés de couloirs et de grandes salles, sont un peu sobres et dépouillés, mais cela renforce l’ambiance « rat de laboratoire ». Par contre, cela implique également qu’ils ne sont pas très variés, mais les différents éléments (plate-forme, feu, eau, etc.) sont bien animés et les textures belles et fines. Lors de la seconde phase, l’action se situe dans l’envers du décor. Les éléments métalliques sont rouillés, l’ambiance change radicalement. On se retrouve à se faufiler dans les méandres du Centre, qui semble en ruine et à l’abandon. Le contraste est saisissant entre la modernité de l’intérieur et la précarité de l’extérieur. Graphiquement, le titre s’en sort donc très bien ; l’intérêt du jeu n’est de toute façon pas de nous en mettre plein les mirettes, mais l’ensemble est agréable et réussi. L’aspect sonore n’est pas en reste, la voix vous accompagnant tout au long du jeu correspondant tout à fait à l’esprit scientifique, mais il ne serait pas étonnant que celle-ci finisse par agacer certains joueurs ; toutefois c’est aussi un peu son but, nous stresser et nous mettre en condition. Les musiques sont discrètes et ne marquent pas les esprits ; sur ce point, elles ont déjà au moins le mérite de ne pas venir ternir la qualité globale du titre. Enfin, les bruitages sont réussis et correspondent bien à chaque situation.

À quoi sert d’être un beau jeu si l’animation ne suit pas ? De ce côté-là aussi, le jeu s’en sort très bien, c’est fluide et ça le reste en toutes circonstances. Remarquez, il est vrai qu’il n’y a pas des hordes d’ennemis à afficher à l’écran simultanément, mais tout de même, le jeu a été soigné sous tous les angles et on ne va pas s’en plaindre. Le sérieux et la qualité de Valve ne sont plus à prouver, et pour la modique somme qu’il coûte, on se retrouve avec un rapport qualité/prix à faire pâlir toute concurrence. D’autant que le jeu est disponible gratuitement, dans une version de démonstration de 11 niveaux, pour tous les possesseurs de cartes graphiques N-VIDIA, ce qui, en caricaturant un peu, représente à peu près la moitié des joueurs PC. Que demander de plus ?

Un jeu un peu plus long, sans doute ? Car oui, on touche ici à la petite zone d’ombre du titre : sa durée de vie. Comptez 3 à 4 heures de jeu pour le finir dans son intégralité (énigmes principales + bonus). Certes, on y revient toujours avec autant de plaisir, mais le jeu étant tellement prenant et captivant, nul ne pourra s’empêcher d’éprouver un petit sentiment d’insuffisance sur la quantité offerte par le titre de Valve. Comme souvent, le jeu est tellement bon qu’on le dévore d’une traite, ce qui explique que l’on reste un peu sur sa faim. Néanmoins, tout ceux ayant aimé Portal s’accorderont sur le fait qu’ils lui pardonnent volontiers ce petit défaut, tant le jeu est une expérience riche et unique dans notre vie de joueur. Un autre facteur influençant la durée de vie : l’absence de mode multijoueur. Si certains y verront un autre défaut, je tempèrerai leur propos en leur rappelant qu’il serait tout bonnement impossible de vivre une telle expérience de jeu à plusieurs. Comme par exemple dans un mode coopération, qui demanderait une extrême complicité et synchronisation entre 2 joueurs tellement différents dans leur approche du jeu et leur façon d’y jouer… Au final, un petit bémol qui se noie dans un océan de qualités et de réussites.

Mon coup de cœur !

Portal est et restera pour moi une incroyable expérience de jeu. Il fait partie de ces rares jeux qui marquent votre vie de joueur et dont l’on se souvient toujours. Un chef-d’œuvre d’ingéniosité et d’originalité comme on aimerait en voir plus souvent. Le jeu a connu un tel succès que de nombreux produits dérivés ont été vendus. Un mod (Portal Prelude), tout aussi excellent que l’original, a même été créé par des passionnés, français de surcroît. Portal est définitivement une valeur sûre, à laquelle - je l’espère - une suite viendra combler les attentes de ses nombreux fans.

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