Penumbra est un jeu vidéo PC publié par Frictional Gamesen 2006 .

  • 2006
  • Aventure

Test du jeu vidéo Penumbra

4.5/5 — Exceptionnel ! par

Développé par Frictional Games, Penumbra est un jeu qui a quelque peu fait parler de lui lors de sa sortie. Certes pas autant que Quake 4, mais bon, n’oublions pas que Penumbra est un jeu gratuit…

Le jeu vous entraîne dans ce qui semble être une base en plein Groenland, à la recherche de votre père disparu.

Penumbra est un jeu d’aventure dans lequel on se déplace librement comme dans un FPS, sauf qu’évidemment, on n’a pas d’armes. Oui, relisez la phrase précédente, c’est un jeu d’aventure, ici on fait marcher ses petites cellules grises, pas ses gros bras. Si quelques monstres bien belliqueux (en fait un seul type de monstre) sont bien présents, vous serez, en cas de rencontre, réduit à… fuir courageusement…

Penumbra est davantage d’une démonstration du moteur 3D et physique maison de Frictional Games qu’autre chose. Techniquement et d’un point de vue visuel en tout cas le jeu est très beau. Les textures sont du plus bel effet et on à droit à des effets lumineux et de fumée très réussis ainsi qu’à des effets comme le motion blur etc. Quand on pense que c’est un moteur fait par un petit studio indépendant, ma foi, je trouve que c’est bluffant.

Cela dit, là n’est pas le plus étonnant… Vous avez probablement noté que j’ai bien spécifié « moteur 3D et physique ». En effet, grâce à l’utilisation de l’API Newton Game Dynamics, Penumbra se démarque par les interactions particulièrement avancées entre le joueur et son environnement. Quasiment tous les objets peuvent en effet être déplacés ou actionnés de manière réaliste. Ainsi, pour ouvrir une porte, il ne suffira pas de bêtement cliquer dessus. Il faudra cliquer dessus, maintenir le bouton appuyé puis tirer ou pousser la souris. Ca ne semble pas être grand chose mais cela apporte au final beaucoup de réalisme et une immersion beaucoup plus marquée : au lieu d’attendre que la porte s’ouvre, on l’entrouvre doucement, espérant avoir le temps de la claquer si par hasard un danger se manifeste…

Ce moteur permet aussi des énigmes assez originales. Le meilleur exemple reste celui de ce bidon d’essence tout en haut d’une étagère. Dans n’importe quel jeu, on sauterait sur des caisses pour accéder à l’objet. Dans un Lucas, on trouverait une figurine à piles de Dark Vador qui pousserait le bidon en répétant « Je suis ton père »… :P Là non, il suffit de saisir l’étagère et de la secouer un bon coup pour que le bidon tombe au sol. Poursuivi par un monstre, on s’efforcerait de bloquer une porte avec une chaise etc. On regrettera le comportement assez étrange de certains objets saisis, comme s’ils n’avaient pas de centre de gravité. Les énigmes restent généralement assez conventionnelles : codes pour ouvrir des portes, objets à combiner (on dispose d’un inventaire), machines à utiliser ou à actionner… Le premier soucis du joueur sera d’ailleurs de trouver un moyen de rétablir le courant.

Comme le titre le laisse présager, Penumbra joue la carte de l’angoisse. C’est réussi. Les effets de lumière dans les couloirs ravagés de la station n’y sont pas pour rien. Le jeu est d’ailleurs sombre et certains endroits sont dans l’obscurité la plus totale, obligeant le joueur d’avoir recours à une source lumineuse. On peut utiliser une lampe torche, efficace mais qui consomme les piles à vitesse grand V. La plupart du temps, on utilisera un « glowstick », qui offre une lumière beaucoup plus diffuse et moins puissante mais à l’utilisation illimitée. L’ambiance sonore, essentiellement composée de bruitages sinistres, appuie l’ambiance du jeu. On ne s’étonne guère que les concepteurs aient cité Lovecraft ou Clive Barker comme sources d’inspiration, mais aussi Silent Hill.

Au niveau des défauts, Penumbra n’est ni difficile ni long… En effet, le jeu se finit aisément en une poignée d’heures et la fin laisse franchement le joueur… sur sa faim! Autre considération, les ressources exigées. Penumbra nécessite une grosse machine. J’ai testé le jeu sur un Athlon XP 2500+ avec 1Go de RAM et une carte graphique GeForce 4 TI 4200 64Mo de RAM et le jeu rame parfois très sévèrement en 1024x768 (dans la salle des machines notamment). C’est heureusement peu fréquent, mais possesseurs de machine à 1Ghz, passez votre chemin. A l’origine d’ailleurs, Penumbra ne fonctionnait qu’avec des cartes graphiques assez récentes (GeForce FX, Radeon 9x00) mais la version 1.1 ajoute le support des GeForce 3 et 4 (sauf MX) et des ATI Radeon 8500 et supérieures.

Penumbra est donc au final un titre assez étonnant. Le moteur physique laisse entrevoir des possibilités assez extraordinaires et la réalisation technique est vraiment excellente, surtout pour un logiciel gratuit. Si on peut regretter la durée de vie extrêmement faible du jeu et la présence d’un seul type de monstre, on n’oubliera pas que Penumbra est avant tout une démonstration technique (la note est d’ailleurs en considération de cela). Si une version plus longue venait à sortir dans le commerce, c’est un probablement un titre que j’achèterai.

Compatibilité

Le jeu nécessite Windows XP.

Testé sous Linux avec WINE 0.9.17, le jeu plante après l’écran de chargement.

Penumbra