Souvenez-vous : en 1986 sortait un jeu de voiture qui allait révolutionner à jamais les courses automobiles en arcade et sur console. Classe, moderne et hyper fun à jouer, OutRun donnait un nouveau souffle au genre et installait Sega comme l’un des tous grands éditeurs de jeux d’arcade. Jamais en retard d’une guerre lorsqu’il s’agit d’exhumer une antique légende du jeu vidéo, l’éditeur japonais s’était fendu d’un OutRun 2 sur Xbox en 2004, qui était parvenu à rendre classe à nouveau le fait de tracer le long d’une plage en F-40 en écoutant une scie au synthé Bontempi à fond la caisse. Deux ans plus tard, c’est au tour d’un OutRun 2006 de venir pointer le bout de son cheval cabré sur tous les autres supports disponibles, sous le fallacieux prétexte de fêter dignement les 20 ans d’existence d’une des plus célèbres courses automobiles de l’histoire du jeu vidéo.
OutRun 2006 étant officiellement patronné par Ferrari, le joueur se verra offrir l’opportunité de piloter une dizaine de bolides de la célèbre marque italienne au lieu de la sempiternelle Testarossa rouge décapotable. Par ailleurs, peu de choses ont changé au niveau du fond si ce n’est le chemin technologique parcouru en deux décennies. On retrouve d’ailleurs le mode classique du premier OutRun, qui vous propose un parcours de cinq étapes exotiques avec la possibilité de choisir le parcours suivant à chaque fin d’étape, en choisissant son chemin à l’intersection. En ce qui concerne les autres modes de jeu, tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un jeu de voitures qui se respecte est bel et bien présent, disponible dès le départ ou déblocable au fur et à mesure des victoires engrangées : mini-défis de deux étapes, courses en mode miroir ou contre la montre, grande course de 15 étapes successives,… rien de bien original, mais c’est le moins qu’on puisse attendre d’un jeu de course moderne. Le seul mode à retenir l’attention par son côté décalé est le mode «coup de cœur». Dans cette série de parcours supplémentaires, outre le fait de boucler l’étape dans les temps, il faudra satisfaire les caprices de votre greluche de passagère, qu’il s’agisse de slalomer entre les véhicules, de se livrer à des dérapages contrôlés, de rouler sur une portion précise de la route ou de percuter des cônes de signalisation.
Réalisation graphique
Voici 20 ans, OutRun offrait un visuel éblouissant, avec des éléments variés en bord de route, des arrière-plans colorés et une volonté totale de donner dans l’exotisme. OutRun 2006 ne vise pas autre chose, et vous fera rouler à travers les luxueuses plages californiennes, le désert du Nevada, les ruines amérindiennes envahies de brume, San Francisco, Las Vegas ou encore Paris. À grands renforts de dénivelés vertigineux et de virages serrés, OutRun 2006 s’efforce d’offrir des panoramas impressionnants sur les décors. Et il y a arrive plutôt bien, puisqu’on retire une bonne impression générale de sa réalisation technique. Il s’agit d’une prouesse car, en y regardant de plus près, il ne vaut techniquement pas grand-chose… ou en tout cas, se montre indigne d’un jeu de course sur PC cuvée 2006. OutRun 2006 possède tous les défauts des portages consoles vite torchés : modélisation simpliste, effet de granulation, décors au grain brouillon et clipping occasionnel (mais OutRun 2006 n’est heureusement pas trop affecté par ce dernier point).
Jouabilité/difficulté
Réalisme zéro, conduite sportive et irréaliste qui déstabilisera les amateurs de simulation, OutRun est un pur jeu d’arcade, et les véhicules sont très simples à maîtriser une fois qu’on a compris les deux ou trois astuces qui permettent de ne jamais sortir de la route. En dehors de cet élément, courses et épreuves sont suffisamment nombreuses pour qu’on reste quelque temps dessus?
Son
Les mélodies d’origine (et une poignée de nouveautés) ont été réinstrumentées. Évidemment, question qualité, ça laisse à désirer, à moins de vouer un culte à la synth-pop/surf music/new wave bas de gamme du milieu des années 80. Peu importe : la nostalgie, ça ne s’explique et ne se justifie pas.
En bref : 13/20
Vingt ans après sa naissance, OutRun reste OutRun, un soft qui carbure à la nostalgie et aux éléments purement subjectifs pour convaincre. Objectivement, il s’agit d’un soft plutôt mal foutu, au gameplay très limité et dont on fait relativement vite le tour. Et pourtant, OutRun 2006 reste hyper fun à jouer, justement grâce à ce genre de gameplay qu’on parvient à prendre en main en deux secondes chrono. Comme quoi, l’idée de piloter un bolide de parvenus dans des décors totalement fantaisistes possédait de sacrées potentialités de séduction dès le départ.