Des terroristes se sont emparés par la force d’un bâtiment de l’ONU et menacent de tout faire pêter si on ne se plie pas à leurs revendications. En tant que membre des brigades spéciales d’assaut, vous vous contrefichez de leurs revendications. Votre truc à vous, c’est plutôt de faire des trous dans les gens que le chef il dit de faire les trous dedans. Autrement dit, z’êtes pas là pour réfléchir. Comme il vous l’a expliqué, le chef, vous êtes là pour les empêcher de mener leurs plans à bien, par exemple en les tuant tous. En débutant dans les caves de l’immeuble (envahies de lichen et peuplées de rats géants et de mutants anthropophages : ils ne connaissent pas les services de nettoyage à l’ONU ?), vous, le flic d’élite, allez devoir trouver à chaque étage l’échelle, l’escalier ou l’ascenseur qui vous emmènera à l’étage supérieur, et arriver au sommet après avoir nettoyé 50 étages de toute présence hostile. Evidemment, vous pourrez récupérer des armes et des munitions, afin de faire des trous de plus en plus gros dans les gens qui vous sautent dessus. Enfin c’est ce que le chef il a dit
Réalisation technique :
Bienvenue dans un monde surréaliste, où les bâtiments officiels de l’ONU possèdent une moquette brune uniforme à peine digne d’un apothicaire d’avant-guerre, un monde où la décoration d’intérieur est conçue pour que le personnel ressente à chaque seconde ce qu’éprouve un rat de laboratoire lorsqu’on lui demande d’aller chercher le petit bout de fromage à l’autre bout du labyrinthe. C’est lorsqu’on évolue dans un étage « bibliothèque » ou dans un étage « salon » que l’on se souvient avec émotion à quel point les couloirs du château Wolfenstein étaient hospitaliers et invitaient perpétuellement à la fête et à la joie. Inutile de vous dire que pour ne rien arranger, l’animation est lamentable, que l’on ne se « sent » même pas évoluer. On a plutôt l’impression que c’est le décor (ou les pavés pixellisés qui en tiennent lieu) qui tournent autour du personnage. La jouabilité est nulle, les armes tirent avec deux secondes de décalage, les ridicules ennemis courent en zigzag vers vous et tirent à peu près au hasard. Le principe se résume plus à une loterie où deux personnages armés ne se font pas face mais parviennent néanmoins à se blesser. Parfois, c’est l’inverse : le terroriste planté juste sous votre nez vide son chargeur mais vous restez miraculeusement indemne. Bruitages, musiques, voix digitalisées tout est lamentable au niveau sonore aussi, même si certains cris sont tellement grotesques qu’ils prêtent à sourire.
En bref : 02/20
Esthétique zéro, gameplay zéro, Body Count atteint une sorte de perfection dans la nullité. On ne parvient pas à comprendre comment ses géniteurs ont osé penser qu’une abomination pareille avait le droit d’être lancée sur le marché. Pour vous donner un point de comparaison, Body Count est contemporain de Doom et Dark Forces, deux FPS parmi les plus mémorables de l’histoire. Celui-ci, dans son genre, est lui aussi mémorable. La meilleure chose à faire est de la considérer comme un immense gag, ce qui permet de faire deux ou trois niveaux en riant à gorge déployée. Dans le cas contraire, on ne comprend pas non, on ne comprend pas .