Attention, c’est du très lourd de la scène indépendante, un jeu du même poids qu’un Cave Story. Lui aussi gratuit, OFF ne ressemble à rien de ce qui est connu, bien que son gameplay revienne quasiment au même qu’un RPG jap. Mais un RPG jap qui assumerait son côté aventure, et qui aurait surtout un univers hors du commun. Car oui, OFF est un jeu qui mise avant tout sur son univers et son scénario. Le joueur prend le contrôle d’un avatar dénommé « le batteur » qui doit, selon ses propres termes, purifier le monde. On rencontre des personnages étranges dans des mondes au style complètement épuré. Il apparaît alors bien étrange de vouloir « purifier » ce monde, mais bien vite, la mission du batteur sera d’éliminer des spectres qui ont envahi certaines zones. Qu’est-ce que l’univers d’OFF a de si particulier, me demanderez-vous ? Pour la faire courte, il est complètement timbré tout en étant très cohérent. En fait, il rappelle un peu l’univers des shadoks, mais en plus glauque. Les zones sont envahies par des espèces de bureaucrates souffreteux qui accrochent leur raison de vivre à un travail absurde et leurs joies à des futilités. Mais tout l’univers d’OFF est absurde : le monde est construit sur du plastique, la fumée est bien consommable, et le sucre… je n’en parle pas. Et pourtant, ce n’est pas un délire insensé du créateur, fan de Mother 3 et de Suda51, car si tout ça est bel et bien absurde, il s’avère que le tout forme en fait un univers très cohérent. En fait, OFF est littéralement impressionnant tant il paraît être un simple grand n’importe quoi, alors qu’il ne l’est pas du tout ! Cela se sent dans ses graphismes, avec ses personnages crayonnés en noir et blanc évoluant dans un univers propre et vide, composé à chaque fois d’une couleur dominante. Mais aussi dans ses musiques, composées par Conrad Coldwood, complètement décalées par rapport à ce que l’on connaît, mais complètement en phase avec l’univers d’OFF (bien que Fake Opera ait des relents de Metroid, mais bon, sur la quarantaine de musiques produites…). Une manière de dire qu’OFF est différent.
Chaîne saturée
Un autre élément d’OFF qui le différencie tant des autres jeux est qu’il est un RPG… amplement orienté aventure. En effet, les combats tombent moins fréquemment que dans les autres jeux du genre. Bien sûr, il y a des points d’expérience à gagner, des niveaux à monter, et de l’équipement à gagner. En revanche, on a beaucoup plus d’énigmes, qui nous amènent à être très attentif à l’univers (c’est pour ça que j’aime tant les jeux d’aventure je crois). Pour quelqu’un d’habitué comme moi, rien de très sorcier niveau énigmes, surtout que le juge vient souvent nous aider à les résoudre, mais pour un nouveau, certaines risquent d’être un peu chaudes. On tend beaucoup plus du côté d’un « In Memoriam » que d’un « Professeur Layton » pour tout vous dire. Voilà bien une chose dont je ne me plains pas, parce que bon, les combats dans les RPG, ce n’est pas toujours des plus passionnant. D’ailleurs, OFF a une option automatique. Les combats sont très classiques, mais on ne comprend pas toujours ce qu’ils font. Sans doute une moquerie des mangas et des jeux vidéo. En effet, les personnages se battent à coups de « flou photographique », de « déchéance humaine », et autres « jugement hâtif ». Nos armes sont des « symboles persistants », nos défenses sont des « épidermes radius » et des « couleurs de courroux ». Difficile de ne pas y voir une référence à l’univers manga. Tout cela se passe à travers le menu classique des combats de jeux de rôle japonais : attaquer, capacité spéciale, défendre, objet, fuir. Pour ceux qui ne veulent même pas se prendre la tête avec ça, l’option automatique se charge de faire ces choix à votre place.
Le jeu n’est pas très long, 5-6 heures suffisent pour voir une des fins. Oui, le jeu se permet en plus d’avoir plusieurs fins, 2 plus précisément, plus une qui est bien cachée.
Accolade attendue
Mais que raconte OFF ? Question simple, à laquelle je ne peux pas répondre. Tout d’abord, parce que ce serait spolier, mais aussi parce que selon les sensibilités, le scénario est différent. Les théories des joueurs qui l’ont fini concordent rarement, mais elles peuvent être complètement bouleversantes (l’analyse d’un certain Shadow Gate m’a vraiment bluffé, j’étais sur le cul). Je comprends qu’à partir de là, on puisse se dire qu’un jeu où le scénario aboutit à des trucs absolument différents selon les joueurs est un jeu qui n’a en fait aucun scénario, mais ce n’est vraiment pas le cas d’OFF, car je le redis, l’univers est vraiment étonnant de cohérence.
Silence lourd
Bref, OFF est un choc sismique, d’une courte durée il est vrai. Un jeu que je recommande vraiment à tous, car il est accessible, vraiment très bon et surprenant. Un univers visuel fascinant et une OST (désormais disponible en téléchargement) tout aussi ahurissante. Par contre, je ne le recommande pas à ceux qui n’aiment pas trop les jeux un peu glauques. Voilà, il ne me reste plus qu’à espérer que vous êtes déjà en train de télécharger le jeu ici :
http://gaarabis.free.fr/_mortis/off/Off.rar
Et aussi, au passage, le lien vers le topic du jeu pour ceux qui l’ont fini :
http://www.rpg-maker.fr/index.php?page=forum&id=3910&deb=1
Si jamais, d’aventure, vous aviez des problèmes graphiques lorsque le jeu est en plein écran, faites Démarrer -> Exécuter -> Dxdiag -> Affichage -> « Désactiver » devant Accélération DirectDraw.
Le jeu ayant été réalisé avec le vieux (mais toujours efficace) RPG Maker 2003.