The Faculty
ObsCure (non, non, le ‘C’ majuscule n’est pas une faute de frappe) est un survival horror se déroulant dans une université américaine. Pour les cinéphiles, l’ambiance se rapproche très fortement du film « The Faculty », même si les histoires sont relativement différentes.
Oh mon dieu ! Ils vont tuer Kenny !
L’histoire commence lorsque Kenny, l’un de nos protagonistes, décide de rester au gymnase faire quelques paniers de basket, avant de profiter de l’absence de ses parents pour aller passer la nuit chez sa copine Ashley. Et… euh… non, sérieux, ne partez pas ! Promis, ça n’a rien à voir avec les frères Scott ni Dawson, mais bon, il faut bien commencer quelque part.
Enfin bref, v’là-t’y-pas qu’alors que Kenny est en pleine discussion téléphonique avec sa bien-aimée pour lui dire qu’il arrive et que cette nuit, ça va être chaud comme une baraque à frites, un inconnu s’introduit dans le vestiaire et vole son sac de sport… mais comment va-t-il se changer pour aller à son rendez-vous ? (Non, promis, le scénario finit par devenir intéressant au bout d’un moment.)
Bref, n’écoutant que son courage, Kenny se lance à la poursuite du voleur et le pourchasse jusqu’à un réseau de tunnels secrets… et là, le cauchemar commence. Kenny rencontre Dan, un étudiant en sale état visiblement victime d’expériences douteuses et retenu prisonnier.
Les deux tentent alors de sortir des tunnels, mais sont attaqué par des monstres. Dan meurt et, au moment où Kenny s’apprête à se sauver, quelqu’un ferme l’accès au tunnel… le laissant prisonnier avec une créature monstrueuse…
Tu vas nous raconter toute l’histoire ?
Non, ceci n’est que l’introduction du jeu, servant à vous familiariser avec les commandes.
La partie débute vraiment lorsque, le lendemain, Ashley (la copine de Kenny), Shannon (la sœur de Kenny) et Josh (le rien du tout de Kenny, qui aimerait bien devenir son beau-frère, mais Shannon elle veut pas) s’aperçoivent de sa disparition, et décident de rester après les cours afin de le retrouver. Peu après ils rencontreront Stanley (un bon pote à Kenny), qui leur donnera un coup de main.
Hélas pour nos protagonistes, leur objectif va rapidement changer, et retrouver Kenny va laisser la place à un autre défi : survivre.
Présentation de nos héros
Au fil du jeu, vous pourrez contrôler cinq personnages différents. Tous possèdent une capacité spéciale pouvant être déclenchée par simple appui sur une touche. Vous débutez l’aventure avec trois des héros, Ashley, Shannon et Josh. Stanley vous rejoindra rapidement puis, plus tard, Kenny sera de nouveau jouable… ou pas. Néanmoins aucune de ces capacités, même si elle peuvent aider pas mal, n’est nécessaire pour finir le jeu. Ainsi si un héros meurt, les survivants peuvent continuer l’aventure avec une chance de réussir.
Voyons un peu plus en détail nos victimes… pardon, nos héros :
Kenny : C’est le sportif du groupe. Joueur de basket hors pair, petit ami d’Ashley, frère de Shannon et pote de Kenny, c’est un élève populaire. Sa capacité spéciale reflète ses talents de sportif, lui permettant de sprinter pendant une courte durée.
Shannon : Blonde à forte poitrine et à minijupe ultra courte, dévoilant pudiquement sa petite culotte blanche sous certains angles de la caméra, elle est… l’intellectuelle du groupe ! (Comme quoi, il faut se méfier des clichés.). Sa capacité spéciale reflète ses talents cérébraux, lui permettant de savoir ce qu’il faut faire pour avancer dans l’histoire, ainsi que pour obtenir des indices pour la résolution des énigmes. De plus, elle possède de bonnes connaissances en médecine qui lui permettent de soigner plus efficacement que les quatre autres. Bref, il s’agit du personnage idéal pour débuter.
Ashley : Pom-pom girl et petite amie de Kenny, c’est aussi une experte en combat rapproché et en tir. Elle inflige donc plus de dégâts que les autres personnages. Sa capacité spéciale reflète ses talents guerriers, lui permettant de décocher des attaques spéciales meurtrières. Lors des parties en mode Difficile, elle est indispensable pour économiser les munitions.
Josh : L’apprenti journaliste toujours à la recherche du super scoop… eh bien là, il ne va pas être déçu par le voyage. Sa capacité spéciale reflète ses talents pour fouiner partout, lui permettant de savoir si, dans un pièce donnée, il y a encore des objets à récupérer ou des actions importantes à effectuer pour permettre au scénario d’avancer.
Stanley : Le mauvais élève du campus, toujours fourré dans les coups foireux, mais néanmoins un ami fidèle de Kenny. Sa capacité spéciale reflète ses talents pour… euh… faire de la prison dans un avenir plus ou moins proche, lui permettant de crocheter les serrures bien plus rapidement que ses petits camarades et, surtout, de déterminer s’il y a des choses intéressantes à crocheter à proximité. Il se retrouve dans l’aventure par hasard, ayant au départ choisi de rester dans l’établissement pour… des raisons sans rapport avec Kenny.
Entre ombre et lumière
Au niveau jouabilité, ObsCure ressemble beaucoup aux premiers Resident Evil : les lieux sont filmés en caméra fixe, les munitions sont rares et doivent être économisées.
Néanmoins il y a deux différences majeures : d’abord, les personnages vont à l’aventure par deux. Vous en contrôlez un et l’autre est géré par l’ordinateur ou un autre joueur. D’ailleurs à ce sujet, le mode deux joueurs est tout sauf jouable, la caméra restant fixée sur le premier joueur. Que le second s’éloigne un peu et il se retrouve à jouer en aveugle. C’est ridicule au possible. L’unique intérêt du mode deux joueurs, c’est que le second peut jouer par intermittence ; c’est-à-dire prendre le contrôle lors des combats puis rendre la main à l’ordinateur pour les déplacements. Mais bon, ici l’IA est relativement bonne pour gérer les combats. Bref, le mode deux joueurs est plus un gadget raté qu’autre chose.
Si la première particularité est d’avoir un duo, la seconde est qu’aucun personnage n’est indispensable pour finir le jeu. Vous avez cinq héros ; quatre d’entre eux peuvent mourir. Cela permet de rendre le jeu un peu plus simple. Bien sûr, avec une victime ou plus vous n’aurez pas la « vraie » fin, mais vous aurez quand même terminé le jeu.
Maintenant, venons-en au point fort du jeu : son ambiance. Tout est glauque à souhait et, dès les premières minutes, alors que rien ne s’est vraiment passé, on a déjà le trouillomètre à zéro. Le tout est renforcé par une ambiance sonore parfaitement adaptée. Bref on a peur, on est prêt à paniquer dès que le premier monstre apparaîtra. C’est du tout bon. Et ce sentiment de peur et d’oppression ne vous quittera pas jusqu’à la fin.
Le côté obscur d’ObsCure
Hélas, tout n’est pas parfait au royaume d’ObsCure, et le jeu souffre de trois défauts.
D’abord, il est linéaire et très court. (Les mauvaises langues diront que pour qu’une blonde comprenne ce qu’il fallait faire dans le jeu, il n’y avait pas d’autre choix que de faire court et linéaire, mais ce n’est pas le genre de blague minable que je ferais, pas du tout… d’ailleurs je ne l’ai pas faite…) Sa durée de vie est largement en dessous d’un Resident Evil, par exemple.
Deuxième défaut : la maniabilité. Que ce soit au clavier ou au pad, celle-ci est poussive. Il faut jongler avec deux ou trois boutons simultanément pour sélectionner un objet ou une arme, et ceci coupe l’action.
Ensuite, à titre de comparaison, dans Resident Evil le déplacement des héros se fait de la manière suivante : droite et gauche pour pivoter vers la droite ou la gauche, et haut pour avancer. Dans ObsCure, si vous déplacez le pad vers la droite, le héros ira vers la droite ; si vous déplacez le pad vers le haut, le héros ira vers le haut. Deux problèmes à cela : étant donné les positions des caméras, les couloirs ne sont jamais exactement dans un axe gauche/droite ou haut/bas parfait. Et donc, le personnage a une sorte de démarche ridicule en « escalier » en se déplaçant dans les couloirs.
Autre souci, toujours lié aux caméras : lors des changements d’angles de vue, la direction du personnage change aussi pour se réaligner sur le pad.
Ce sont des soucis mineurs (car soyons honnête, on s’y fait très vite), mais cela coupe un peu le plaisir de jouer au début, le temps de comprendre comment cette usine à gaz fonctionne.
Et en parlant d’usine à gaz, nous arrivons au troisième défaut du jeu : le système de sauvegarde, totalement raté. Théoriquement cela fonctionne ainsi : vous trouvez des CD au fur et à mesure de vos explorations. Chaque CD peut être utilisé pour effectuer une sauvegarde. Si vous n’en avez plus, plus de sauvegarde ! En pratique, le système est foireux, n’ayons pas peur des mots. La mort pouvant surgir très rapidement, il faut faire des sauvegardes régulières mais parfois, emporté par l’action (le syndrome du « J’ouvre juste une autre porte avant de sauver pour économiser »), on peut avoir à recommencer un bon quart d’heure de jeu suite à une mort idiote.
Le problème n’est pas gênant lorsque l’on connaît un peu le jeu et que l’on sait où se trouvent les moments dangereux. Mais pour les joueurs débutants, ce système peut s’avérer très frustrant. Heureusement - si l’on veut - les CD de sauvegarde sont quand même en nombre conséquent.
Mais ne vous méprenez pas. Même si je viens de faire un long paragraphe sur les défauts du jeu, ceux-ci sont mineurs comparé au plaisir de jouer.
Et les études dans tout ça ?
Graphismes : Glauques à souhait. Seule critique, les expressions des personnages, pas toujours crédibles.
Son : Du pur bonheur. L’intro du jeu m’aura fait découvrir SUM41, un excellent groupe, et les chants de la « Maîtrise des Hauts-de-Seine » (chœur d’enfants de l’Opéra de Paris) (j’en profite pour glisser un petit « cocorico » chauvin) s’intègrent parfaitement dans le jeu. Et, cerise sur le gâteau, les bruitages sont excellents et le doublage français (effectué avec de vrais acteurs spécialisés dans le doublage de séries télé) l’est aussi.
Animation : Elle commence à dater un peu, mais le tout est quand même fluide.
Difficulté : Ce n’est pas une marche tranquille, même en facile. Mais avec un peu de persévérance on en vient facilement à bout.
Richesse : Beaucoup de bonne idées… dans un jeu hélas un peu court et trop linéaire.
Ergonomie : Il faut un moment pour que la prise en main se fasse, mais une fois qu’elle est là, c’est bon.
Scénario : Même si j’ai raconté le début de l’histoire, je suis resté volontairement très vague sur qui sont les méchants et pourquoi ils sont là. Je pense que les joueurs intéressés auront cent fois plus de plaisir à découvrir l’histoire par eux-mêmes que de la lire ici. Ce n’est pas le scénario le plus fantastique de notre époque, mais il se laisse quand même découvrir avec plaisir.
Durée de vie : En mode ‘Facile’, avec un peu de persévérance, vous le finirez en deux jours… trois jours si vous avez des problèmes avec les commandes. Ça vous prendra plus de temps en ‘Difficile’, mais ce n’est pas le jeu qui vous demandera plusieurs mois pour en voir la fin… dommage d’ailleurs.
En bref : Un excellent survival-horror qui nous change un peu des références du genre (Resident Evil et Silent Hill), même s’il emprunte beaucoup aux deux. Une histoire correcte et une ambiance fantastique compensent quelques défauts de jeunesse. Si vous aimez ce genre de jeu (ou si vous êtes curieux de le découvrir), n’hésitez pas une seconde.