Développé et édité par Forest.
En 1993, le développeur Forest débute sa carrière en sortant Metal & Lace : Battle of the Robo Babes sous DOS. Mélangeant combats en duels et gestion (light) de robots, le titre passe assez inaperçu malgré son originalité. Mais il faut dire qu’il se destine avant tout aux joueurs vicelards. Plus traditionnelle dans son déroulement mais aussi bien plus osée, sa suite ne verra le jour qu’au Japon, sous le titre originel Ningyou Tsukai.
ON T’A DÉJÀ DIT QUE T’ÉTAIS UNE BEAUTÉ NUMÉRIQUE ?
Je ne sais pas si le premier épisode disposait d’un scénario ; quoi qu’il en soit, celui de ce volet se limite au minimum syndical. Une bad girl enfermée dans une armure de démon, et nommée à juste titre Lucifer, fait régner la terreur. D’autres jeunes femmes décident donc d’aller lui botter le cul. Mais bon, à la limite on s’en fout un peu, tout ce qui compte c’est qu’il y ait des gros robots et des jolies filles. Le reste n’est qu’accessoire.
ELLE A TOUT D’UNE GRANDE
Ningyou Tsukai 2 est un beat them up en deux dimensions. À la différence de son aîné, qui comportait une partie gestion non négligeable, ce deuxième volet est bien plus traditionnel et s’affiche comme un clone de Street Fighter et consorts. Il propose trois modes de jeu des plus habituels, à savoir le mode Story, permettant d’avancer dans l’histoire en affrontant coup sur coup les différents protagonistes jusqu’à vaincre le boss final, le mode Free Play pour participer à des matches simples contre l’ordinateur, et le mode VS. pour se défier à deux joueurs. Vous pourrez aussi passer par l’écran de configuration pour effectuer divers réglages (difficulté, partie sonore, configuration des commandes…).
Ensuite, ce sont seulement cinq personnages parmi lesquels vous pourrez choisir. La particularité de Ningyou Tsukai 2 vis-à-vis de ses congénères, c’est qu’ici ce sont uniquement des femmes qui se battent, un peu à la manière des Asuka 120%. Vous rencontrerez donc Blue Dragon, l’intello dans une armure à la St Seiya, Daigo la masochiste, qui dirige un petit robot râblé, Jack Mantis, la punkette dans un monstre mécanique, Mimi, l’héroïne qui se transforme en bunny girl cybernétique, et Ming Ming, la même en version chinoise et experte en arts martiaux. À ces cinq de base s’ajoutent un personnage caché, Caviar? (le point d’interrogation fait partie du nom), une écolière munie d’un gros jet-pack, et le boss final Lucifer, une autre écolière dans une grande armure noire en forme de démon.
Le système de jeu est extrêmement classique. Vous disposez de deux boutons d’attaque forte et de deux d’attaque faible. Avec cela et les différentes directions, vous réaliserez vos enchaînements et vos coups spéciaux. Vous pourrez aussi charger votre jauge de spécial à l’aide d’une touche dédiée (façon Dragon Ball Z), ce qui vous permettra de réaliser des attaques dévastatrices.
Pour vaincre votre adversaire, vous devrez vider deux fois de suite sa jauge de vie, qui, une fois sa partie jaune disparue, passe en rouge. Ce n’est que lorsque tout le rouge aura disparu que l’adversaire sera vaincue. Votre récompense pour la victoire ? Des images de la perdante dénudée ! Et plus vous aurez assuré pendant le combat, plus vous en aurez : ainsi, si vous la battez avec des coups normaux, vous n’aurez droit qu’à deux images. Si vous gagnez grâce à une super attaque, le diaporama comportera quatre images.
Bien entendu, ceci n’est valable que dans le mode Story. Il n’y aurait pas de mérite si vous pouviez voir les images cochonnes en jouant à deux. Qui plus est, si vos continues sont infinis, vous ne pourrez affronter le dernier boss, et par là même la voir à poil, que si vous remportez les précédents combats sans perdre de vie.
TOUT EST BON DANS LE COCHON
Il est difficile de trouver des jeux à caractère érotique ou pornographique qui aient un minimum d’intérêt, sorti des images cochonnes. Ningyou Tsukai 2 fait partie de ces oiseaux rares, au même titre que Steam Heart’s sur PC Engine ou le très sympathique Nocturnal Illusion, dont je vous proposerai un test d’ici peu.
Tout d’abord, le jeu est beau. À la différence du premier épisode sous DOS et de ses graphismes simplets, voire laids, la qualité rivalise ici avec celle de productions mainstream comme Street Fighter II ou Fatal Fury. Les décors et personnages sont riches en détails, les couleurs sont chatoyantes et, chose plus importante encore, les images hentaï sont superbes (pour qui aime le dessin japonais, il faut savoir relativiser), quoique gâchées par un floutage digne de celui de Canal Plus. En outre, les animations sont d’une grande fluidité (en dehors des scènes cochonnes bien sûr, qui ne sont que des écrans fixes), et les bruitages valent ceux d’autres beat ‘em up.
Question gameplay, le constat est le même. Ningyou Tsukai 2 n’est pas qu’un ersatz de beat ‘em up injouable et chiant, c’est un vrai jeu de baston avec tout ce que cela comporte de technicité. Deux bémols à ce tableau reluisant tout de même : le très faible nombre de combattantes limite grandement la durée de vie du jeu et induit invariablement une certaine répétitivité, et la grande difficulté du soft pourra en décourager certain. Rien que quelques heures d’entraînement ne sauraient effacer malgré tout.