Nuits de Padhiver
Bienvenue pour le test de Neverwinter Nights.
Petit rappel historique pour ceux ne le connaissant pas : Neverwinter Nights d’Atari est sorti en France en 2002.
Neverwinter Nights est l’adaptation sur support informatique de ‘Donjons et Dragons 3.0’ utilisant le système D20.
Une partie commence donc par la création de votre héros. Quelle que soit votre manière de jouer, vous trouverez votre bonheur, les races et classes présentes dans l’édition papier de D&D sont toutes présentes et créer un nain barbare, un elfe magicien ou un humain paladin se fait en quelques clics. Après le choix de la race (parmi sept) et de la classe (parmi onze), on attribue des points à ses caractéristiques (les capacités physiques et mentales de votre héros), ses compétences (ce qu’il sait faire) et l’on choisit ses dons de départ (ces capacités spéciales dépendant pour la plupart de sa race et sa classe), son alignement (défendra-t-il toujours la veuve et l’orphelin, ne pensera-t-il qu’à son intérêt personnel, ou sera-t-il une ordure immonde ?), son apparence, sa voix, et voilà ! Et si le système D20 vous est totalement inconnu, une case ‘recommandé’ permet à l’ordinateur de vous créer un personnage équilibré. L’option ‘recommandé’ reste d’ailleurs présente tout au long du jeu lors de l’évolution du personnage, ce qui fait que celui qui veut juste suivre l’histoire et n’a pas envie de se prendre la tête avec les choix de dons et autres joyeusetés à chaque changement de niveau n’aura pas à le faire.
Nous voici maintenant prêts à nous lancer dans l’aventure !
L’interface de commande est relativement simple et quasiment tout se fait à la souris, même si des raccourcis clavier existent. Un clic gauche pour se déplacer, un clic droit sur un objet ou une personne pour ouvrir un menu contextuel montrant les interactions possibles. Une série d’icônes au-dessous de l’image de son héros permettant d’accéder à ses caractéristiques, son inventaire, ses sorts. Enfin une barre d’action rapide en bas de l’écran totalement personnalisable dans laquelle vous pouvez mettre sorts, compétences spéciales et objets magiques afin de les activer d’un simple clic sans passer par aucun menu et enfin la molette permet de régler la caméra.
Il suffit de quelques minutes pour comprendre comment tout cela marche et ceci de manière quasi-intuitive.
Notre héros est donc prêt à partir à l’aventure afin de gagner de l’expérience pour augmenter ses capacités, et c’est là que je dis ‘Chapeau bas, messieurs de Bioware’.
Comme dans tout jeu de rôle informatique, il y a une campagne officielle mais nous y reviendrons plus tard. Mais on peut aussi jouer en ligne. Sans le moindre abonnement ou quoi que ce soit à payer en plus. Il existe ce que l’on appelle des ‘mondes persistants’ où votre personnage est libre de vivre sa vie. Ici, contrairement à Everquest 2, par exemple, le but n’est pas de taper à tout va, mais bien de jouer le rôle de son personnage. Ces mondes sont gérés par des joueurs particuliers (appelé Maîtres de jeu ou DM) qui comme en jeu de rôle sur papier récompensent les personnages de leurs actions et animent des quêtes.
Et enfin, si vous avez fait la campagne officielle et que le mode de jeu en ligne ne vous convient pas, vous avez toujours la possibilité d’acheter une des deux extensions ou de télécharger des modules, soit payants (diffusés sur Internet par Bioware), soit gratuits car créés par les fans du jeu eux-même grâce à l’éditeur fourni avec le jeu. Et croyez-moi, certains modules gratuits n’ont rien, mais alors rien du tout à envier aux scénarios officiels.
D’ailleurs, en parlant de scénario officiel…
La campagne de Neverwinter Nights est décevante. Non pas que le scénario soit mauvais, non. C’est un scénario classique et moyen mais pas franchement mauvais en soi. Le problème vient du fait que l’on n’a pas le sentiment d’immersion que l’on pouvait espérer : durant toute la campagne (linéaire en plus), les interactions sociales sont très limitées. Les compétences comme la persuasion ne servant que dans trois où quatre cas précis. De même, pour vous aider lors de l’aventure, vous pourrez recruter un mercenaire, mais là aussi, alors que vous risquez votre vie ensemble, on ne sent aucun lien se créant. Bref, on a vraiment l’impression en jouant que nos possibilités d’actions sont limitées, et le côté linéaire de l’histoire et le manque de profondeur des personnages n’aident pas des masses.
Bref, on avance lentement mais sûrement, sans grande surprise, et c’est dommage. Un scénario du type de celui de Baldur’s Gate 1 ou 2 aurait été beaucoup plus digne de Neverwinter Nights.
In bed with Neverwinter Nights
Graphismes : Les décors sont corrects mais répétitifs, les personnages sont relativement anguleux.
Son : Les musiques sont belles, les bruitages excellents et les voix correctes. Rien à redire.
Animation : Tout bouge bien et les effets spéciaux sont réussis.
Difficulté : Plusieurs niveaux de difficulté sont sélectionnables pour le jeu en solo. Alors du très facile au très difficile. Tout le monde peut trouver son bonheur.
Richesse : On est vraiment dans l’univers de D&D. Certes les règles D20 ont été légèrement remaniées mais c’est pour que l’adaptation sur PC soit la meilleure possible.
Scénario : Une campagne moyenne, trop moyenne hélas.
Ergonomie : Tout à la souris pour ceux qui veulent. Souris plus clavier pour les autres. Dans un cas comme dans l’autre, tout se fait simplement.
Longévité : La campagne solo plus les extensions plus le mode multijoueur plus les modules. Neverwinter Nights vous occupera pendant plusieurs mois (années ?) sans problème.
En bref : 7 sur 10. En effet, Neverwinter Nights tout seul offre un contenu trop limité de nos jours. Par contre, avec l’ajout des deux extensions (qui seront traitées dans un autre test) il gagne toute sa dimension et sa profondeur (surtout en multijoueur). Si l’on peut préférer les Baldur’s Gate au niveau des campagnes proposées, Neverwinter Nights est par contre excellent au niveau du jeu en ligne et des scénarios jouables en solo disponibles sur le net.
Un jeu que les amateurs de jeu de rôle en général et de D&D en particulier peuvent essayer sans hésiter.