Je ne me prononcerai pas sur les add-on - apparemment de très bon niveau - que je n’ai jamais essayé, mais uniquement sur le jeu de base. Même si j’ai apprécié de pouvoir taillader le bestiaire AD&D en 3D pour la première fois, NeverWinter Nights reste quand même une semi-déception. Techniquement, le jeu n’est pas exceptionnel. Les sprites, humains ou pas, sont plutôt réussis ; certains sont même grandioses (les dragons pour ne pas les citer, mais un ogre qui charge a lui aussi de la gueule), mais les éléments utilisés pour élaborer les décors du jeu ne sont pas suffisamment nombreux pour contrer une certaine monotonie visuelle. On peine à voir des réelles différences entre les rues de Padhiver et celles de Luskan par exemple. Même remarque pour les zones sauvages standards. Quelques unes d’entre elles échappent heureusement à ce triste constat (le village de Bois-Roussi après « l’incident »…). C’est dommage quand on songe que la découverte d’architectures et de paysages variées et exotiques constituait un point fort dans les RPG plus classique. L’animation n’est pas mauvaise du tout, et on appréciera de voir son personnages alterner coups droits et d’estoc contre les créatures du Nord.Il est temps d’aborder un autre point faible : la campagne solo. On dispose certes d’un nombre respectable de quêtes secondaires, mais la mission principale en elle même n’est pas vraiment passionnante. On se retrouve bêtement à quadriller des zones en lattant tout ce qui bouge pour récupérer un objet, et à reproduire ce schéma primitif tout au long des chapitres. Les dialogues, assez plats, ne rehaussent pas l’ambiance, ni les interactions entre les personnages, tristement limitées. Rien de pire que dans un RPG commun mais par rapport à un Baldur’s Gate II ou un Planescape…hum…ça laisse à désirer !
Heureusement le multi, riche en possibilités, compense la relative médiocrité du mode solo. Là aussi, je vais putasser un peu, non pas sur le jeu web mais sur l’éditeur de campagnes, qui constituait l’argument massue de NVW. Cet éditeur n’est pas complètement abscon mais alors qu’on annonçait un truc totalement intuitif à la portée du premier quidam venu, on se retrouve avec un machin assez complexe qui nécessitera de longues heures d’apprentissage avant de pouvoir en tirer quelque chose de bon…
En résumé, NVW Nights a pour principal mérite d’avoir ouvert une nouvelle dimension au RPG et, si on se montre prêt à passer outre ses nombreuses imperfections, il y a tout de même moyen de bien prendre son pied. Mais pour moi, vu les attentes que j’avais, ce fut malgré tout une semi-déception. En espérant que le n°2 ne me fasse pas le même coup…!