Myth : Les Seigneurs Damnés est un jeu vidéo PC publié par Bungieen 1997 .

  • 1997
  • Wargame

Test du jeu vidéo Myth : Les Seigneurs Damnés

4/5 — Exceptionnel ! par

Sur mon Pentium 166 multi-vitaminé, j’aimais me la péter auprès de mes potes avec Myth, Les Seigneurs Damnés. Ce jeu, sorti fin 1997, est un jeu de stratégie en temps réel tout en 3D. Une sorte de Warcraft pensez-vous ? Que nenni !

Plus tard je ferai scénariste !

Et je ferai mieux qu’eux…

Quelque part dans une réalité heroic fantasy à la con : les méchantes armées des forces des ténèbres ont totalement écrasé la majorité des territoires contrôlés par les hommes. Mais un mec apparaît et décide que le temps est venu de se secouer un peu, de rassembler les hommes (qui a dit « Seigneur des Anneaux » ?) et de botter le cul de Sauron ! Enfin non, pas Sauron, mais pareil, un méchant !

Myth-ique !

Elle est facile celle-là…

Le jeu se présente comme un jeu de stratégie en temps réel, tout en 3D donc. Comme un Warcraft ? Pas tout à fait, et pour plusieurs raisons.

La première, c’est que le jeu est en 3D complète. Mais vraiment entièrement. J’y reviendrai, mais disons rapidement que le relief est important, et qu’on peut contrôler les angles de caméras.

La seconde : c’est le côté gestion de Myth, qui n’existe pas. Vous commencez avec un nombre défini d’unités, et devez gérer vos missions avec ça. Les unités sont peu nombreuses mais très différentes.

Le guerrier : soldat de base, assez résistant mais globalement faible et lent. Évitez de le faire combattre seul. Une version améliorée existe : le capitaine, qui en gros est le même en deux fois plus puissant, rapide et résistant. Disponible dès le début du jeu pour le guerrier, plus tard pour le capitaine.

Les nains : bah, ce sont des nains. Ils tirent à distance des charges explosives destructrices en zone. Cela dit, ils sont très très lents, fragiles, et dépendants de la météo.

Les archers : ils tirent à distance, sont faibles au corps à corps et sont lents. Très efficaces en groupe.

Le fou de guerre : une sorte de guerrier, en beaucoup plus puissant et rapide. Par contre il est fragile.

Les géants : ils ressemblent énormément aux Ents du Seigneur des Anneaux. Donc grands, costauds, assez lents et fragiles.

Le compagnon : faible et peu résistant. Assez rapide mais surtout, peut soigner vos unités.

Bref, peu d’originalité dans les unités disponibles tout au long du jeu. Le guerrier ressemble au soldat de base de beaucoup de RTS, idem pour l’archer. Le compagnon fait office de soigneur, le fou de guerre de barbare…

Les ennemis sont des morts-vivants. Plusieurs classes, chacune correspondant à l’une des vôtres, en gros. J’ai pas retenu les noms, trop compliqués, mais c’est du bien ténébreux.

Très complexe !

Vous commencez donc la mission avec un objectif défini, pas hyper-varié : raser une base ennemie ou bien battre leur armée. Et pour cela, vous disposez donc d’un nombre défini d’unités, pas très élevé d’ailleurs. Ça va de 5 à 30 environ, sans possibilité de renouveler ce nombre.

Chaque catégorie d’unités a ses points forts et faibles, comme dans tout RTS qui se respecte. A vous donc de jouer en conséquence.

Cela dit, il faudra réfléchir plus loin que ça… Beaucoup de choses sont très importantes.

Le relief déjà, ainsi que les obstacles. S’il y a de la 3D c’est pas que pour faire joli. Un archer aura plus de portée en hauteur. Les soldats sont plus lents s’ils montent une pente. Vos soldats ne pourront pas traverser l’eau, mais les zombis oui (gasp), attention à ne pas vous faire coincer. Vous pouvez vous dissimuler derrière une petite forêt sans vous faire voir !

La météo est primordiale aussi. La pluie rend les attaques à distance moins efficaces, le brouillard les rend carrément inefficaces. Les nains, qui maîtrisent le feu, ne servent à RIEN sous la pluie.

Le jeu est donc tout en 3D, et on peut contrôler la caméra de manière très complexe. Zoomer et dézoomer, avancer, reculer, tourner autour d’un point, « strafer » (se décaler d’un côté ou de l’autre). Un peu compliqué à maîtriser, mais quand on y parvient, c’est le pied.

Globalement, le gameplay est un peu compliqué à maîtriser, mais rien de sorcier avec un peu de persévérance. On peut sélectionner les unités en cliquant dessus, en laissant glisser la souris tout en pointant, voire sélectionner un groupe entier en double-cliquant sur une unité (exemple : je double-clique sur un nain, ça sélectionne tous les nains à l’écran). Ensuite, comme pour Warcraft : clic gauche pour sélectionner, clic droit pour se déplacer ou attaquer.

Le jeu est stressant, à cause du faible nombre d’unités disponibles à chaque début de mission (chaque perte est vraiment ressentie de manière tragique). C’est à priori ce que les développeurs voulaient : un gameplay nerveux, stressant.

Très beau ! Et un peu cradingue !

Cette caméra a un avantage dans le sens qu’elle permet de profiter de la beauté du jeu. Déjà, c’est tout en 3D. Avec une 3DFX j’impressionnais tous mes potes qui jouaient sur console à l’époque. C’est bien modélisé, c’est fin, même si les décors sont un peu… vides. Cela dit, ils sont variés ! On trouve des montagnes, forêts, vallées fluviales, déserts, de la neige, des prairies, …

Et surtout : c’est dégueu ! Haut les cœurs !

Et oui, un soldat attaqué par une dizaine de zombis, c’est pas joli, et ça met des morceaux de bidoche partout. Le sang se répand sur le sol comme le vomi à la sortie d’une boîte de nuit. Les accros à l’hémoglobine seront aux anges ! Et ça rame pas, même avec plein d’unités à l’écran (enfin plein… relativisons, y en a jamais plus d’une centaine). Les animations sont raides (on est en 1997 quand même) mais ça reste honnête.

Je vais en parler ici, mais les menus sont magnifiques. Moult artworks très beaux vous attendent, ainsi que des cinématiques en dessins animés bien « gorasses ». Et le background du titre est très développé, même si ça reste pas spécialement passionnant. N’empêche qu’on suit très bien l’avancement de cette guerre humains / morts-vivants.

Niveau bande-son, du tout bon. Musique discrète mais efficace, mais un environnement très vivant en bruits naturels (gazouillis des oiseaux, cascades, vent, les animaux en général… sans compter les bruits des humains qu’on démembre, les explosions qui font des « splotch » et autres poésies).

Très difficile !

Là aussi je vais relativiser, puisque le jeu propose 4 niveaux de difficulté croissants. Enfin, je me souviens avoir trouvé ça dur à l’époque… Et après m’y être remis, je le confirme.

Dès le niveau normal (le second plus facile), c’est ultra difficile.

Déjà parce que les unités ennemies sont très supérieures en nombre (souvent un rapport de 2 contre 1 au moins). Certes elles sont moins organisées, et forment souvent des groupes séparés (plus faciles à avoir), mais dur quand même.

Ensuite… les zombis sont puissants, abusément même. Chaque unité correspond plus ou moins à une des vôtres (on a des guerriers, des attaquants à distance, des qui se suicident en explosant et faisant très mal autour d’eux). Sauf qu’ils sont plus rapides, puissants et résistants individuellement. On a même une saloperie qui ramasse des morceaux de corps pour vous attaquer avec (dramatique si vous avez des bras de nains avec des bombes naines partout par terre).

Leur IA est développée, et ils sont conservateurs. Ils n’hésitent pas à fuir s’ils perdent, et ils sont rapides, souvent plus que vous (vivent les courses-poursuites de 5 minutes pour achever deux éclaireurs). Enfin, ce qui est bien c’est que votre IA aussi est développée. Sauf ordre contraire de votre part, les archers reculent doucement face à l’ennemi, les nains évitent de tirer si vous avez trop d’unités dans le tas.

Car OUI, vous pouvez très bien vous faire mal tout seul. Comme dans la réalité, vos unités sont faillibles, et si un groupe d’archers envoient une salve dans une mêlée ennemis / amis de guerriers, ils feront autant de mal dans les deux camps. Idem pour les nains, qui peuvent vous faire très mal.

Je rajouterai que souvent, les objectifs ne sont pas forcément très clairs ni détaillés (okay, raser ce groupe, mais comment ? Et il est où ?).

Le jeu est assez long, sans vraiment être impressionnant de ce côté-là. C’est vraiment la difficulté qui rallonge la durée de vie.

Un peu myth-igé alors ?

Non et non ! Je dirais que Myth présente un vrai défi. Enfin personnellement, sa difficulté m’a toujours plus stimulé que dérangé.

Myth est une bonne expérience à faire dans le genre, car il innove pas mal, de par son ambiance, son gore, et le stress qu’on éprouve à y jouer. En fait j’ai assez peu joué à la série des Total War, mais je trouve que ça y ressemble un peu… ou à certaines missions de Warcraft III, en beaucoup beaucoup plus oppressant et adulte.

C’est beau. C’est complexe mais jouable, c’est prenant, c’est stimulant de difficulté… Okay le jeu n’est pas parfait (un peu trop dur, un peu trop court). Et puis j’ai pas pu tester son multijoueur (gasp).

Un très bon jeu : 16/20

Myth : Les Seigneurs Damnés