Megaman III est un jeu vidéo PC publié par Hi Tech Expressionsen 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Megaman III

1.5/5 — Bof… par

Ben où qu’il est le Megaman II ? Eh bien à vrai dire, il n’existe tout simplement pas. Hi-Tech Expressions, les souillons déjà coupables du premier Megaman sur ordinateur, sont passés directement du premier au troisième volet. Et vu la qualité du précédent, on ne peut pas vraiment se plaindre qu’il n’y en ait eu que deux.

IL EST OÙ LE YOUKI ?

Je sais bien que les Megaman classiques (sous-entendu la série sans X, Zero ou ZX derrière) ne sont pas vraiment des modèles en matière de scénario inventif, mais ce diptyque sous DOS fait encore plus fort - c’est un jeu exclusivement américain en même temps - puisqu’il ne propose carrément aucune histoire. Nous incarnons comme toujours le petit robot bleu qui s’en va affronter sa Némésis, rebaptisée docteur Wiley pour l’occasion. Le bougre a encore créé toute une panoplie de robots tueurs, et c’est à vous qu’il revient de les mettre en pièces.

C’EST UNE AFFAIRE DE FAMILLE

Comme la totalité de ses prédécesseurs, Megaman III est un jeu de plates-formes/action en deux dimensions qui se déroule dans des environnements on ne peut plus linéaires. L’aventure comporte ici rien moins que sept niveaux, ce qui est moins que dans le moindre épisode NES, mais déjà beaucoup plus que le premier opus.

Il y a donc six Robot Masters désormais, non-numérotés puisque non-canons. Pourtant, l’amateur éclairé ne pourra pas se tromper quant au physique de ces créatures de métal, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de rips à peine retouchés de robots déjà connus. Ainsi Sharkman est-il un clone de Snakeman avec une tête de requin plutôt que de serpent, Waveman d’Airman avec un plus petit ventilo, Torchman de Magnetman sans l’aimant, Oilman de Flashman en rouge, Bitman de Hardman en jaune, et Blademan de Metalman sans la scie circulaire. Ces six-là défaits, vous devrez encore traverser la forteresse du grand méchant et y combattre une nouvelle fois Crorq le gardien colossal (le seul sprite réellement original, ou peu s’en faut), puis Wiley.

Les contrôles n’ont pas varié d’un iota depuis les précédents épisodes, pas plus que les options de configuration : il est possible de régler les options d’affichage (CGA, EGA…), l’intégration ou non des bruitages ou encore la jouabilité au clavier ou au joystick, cette dernière étant sans doute la meilleure. Je ne l’ai pas testée, mais vu comment les commandes au clavier sont merdiques (barre d’espace pour tirer et touche J pour sauter, plus les flèches directionnelles pour se mouvoir), ça ne peut que difficilement être pire.

En jeu, vous récupèrerez bien entendu les armes des Robot Masters vaincus, puisque c’est là tout l’intérêt d’une licence au demeurant assez classique : chaque boss est vulnérable à l’arme de l’un de ses confrères, même s’il est toujours possible - mais plus complexe - de le vaincre avec votre simple bras-canon.

Ces armes secondaires ne sont par contre pas illimitées, et vous devrez régulièrement trouver des pastilles d’énergie pour les recharger, ainsi que des capsules de vie pour restaurer votre jauge de santé. Notez que contrairement aux épisodes réalisés par Capcom, Megaman ne change pas de couleur lorsqu’il se sert d’une autre arme que la sienne.

PAUVRE PETIT JOUEUR PC…

Il aura fallu deux ans à Hi-Tech Expressions pour réviser sa copie, après un premier épisode catastrophique. Et à vrai dire, même s’il ne peut être considéré comme un véritable épisode, même s’il est toujours en deçà du pire des volets réalisés par Capcom, même s’il est inférieur à l’itération Game Gear pourtant peu reluisante, ce Megaman III est au moins deux fois mieux que son prédécesseur.

Visuellement, il y a une légère amélioration. Les décors sont dans l’ensemble un peu plus fouillés, les ennemis et boss ressemblent enfin à quelque chose (en l’occurrence ils ressemblent surtout à ceux des épisodes NES, étant donné qu’ils en sont des rips légèrement remaniés) et les couleurs, pour excessives qu’elles soient, ne sont pas pires que celles des épisodes sortis sur la huit bits de Nintendo. Les animations ont également été légèrement ralenties, si bien que l’on comprend à peu près ce qui se déroule à l’écran désormais. Aucun effort n’a par contre été consenti sur le plan sonore, et il n’y a donc toujours aucune bande-son, uniquement les affreux bruitages agressifs du premier volet.

À jouer également, Megaman III reste un calvaire. Les contrôles n’ont pas été repensés, les tirs sont toujours aussi peu précis et la difficulté est malheureusement toujours aussi abusive, les ennemis surgissant de nulle part et en flot tellement soutenu qu’il devient quasiment impossible de s’en sortir. Le jeu est par contre beaucoup plus long que son aîné, mais est-ce vraiment une bonne chose ?

Si vraiment votre curiosité vous pousse à tenter l’expérience des « Hi-Tech Megaman », attendez encore un petit moment : une équipe d’amateurs est en train de concevoir un remake qui reprend les deux jeux en un seul (soit neuf Robot Masters dans un seul titre !), avec un graphisme nettement amélioré et une jouabilité, paraît-il, totalement réinventée. Megaman PC : The Crorq Chronicles, tel est son titre, aura au moins le mérite de repartir sur des bases saines. Et puis il pourra difficilement tomber plus bas que les épisodes originaux.

Megaman III