Il existe beaucoup de productions, qui, malgré leurs apparences, resteront indémodables. Beaucoup vont alors penser à Treasure, avec ses Alien Soldier, Gunstar Heroes, et autres Ikaruga. Pourtant, il existe de ces petites productions, faites par des amateurs, qui n’ont rien à envier à ces jeux qui ont ce statut. Lethal Application fait partie de ceux-là. Jeu doujin très peu connu (forcément me rétorquera t’on), il a le mérite d’avoir autant de force ludique que les petits bijoux de chez Treasure.
Gameplay à dilemme
Nous entrons donc de plein pied dans un monde 2D, à travers moults niveaux à parcourir. Bien que d’habitude, on les parcourt de gauche à droite, cette fois ci, c’est de bas en haut qu’on va, mais l’important n’est pas là. Vous incarnez une petite minette (Toujours plus vendeur qu’un gros baraqué ou qu’une femme vulgaiiiire selon les Japonais, enfin, je crois.). Armée de son canon plasma bionique (je l’appelle comme je veux), elle va décimer les ennemis qui parcouriront le niveau et s’en servira pour se déplacer. Il faut dire que son canon mitraillette est tellement puissant qu’elle en est projetée quand elle tire. Et vu que dans le coin, la gravité est plutôt lunaire, elle pourra monter toujours plus haut, jusqu’à la fin du niveau. Cela peut paraître simple, sauf que le canon fait les deux choses à la fois, et c’est là que ça se complique ! Si vous visez un ennemi, il faudra prendre en compte le recul que ça va vous apporter. Encore que, si vous touchez le sol, vous pouvez marcher pour réduire cet effet, mais en l’air, c’est déjà plus dur ! Surtout si le level design s’en mêle ! Car ce n’est pas tout de créer un gameplay qui est en lui-même une bonne idée, il faut aussi que les niveaux soient construits pour tirer partie de cette particularité. Et autant dire que c’est plus que réussi ! Certains passages ne disposent pas de murs sur les côtés, si bien que si vous traversez un côté, vous ressortez de l’autre ! Ca peut être banal comme ça, mais le level design vous mettra souvent à rude épreuve pour prendre partie de cette particularité. Le même genre de dilemme que l’on rencontre dans les jeux à deux écrans, genre jeux sur DS ou Game and Watch, où il faudra souvent guetter là où on va sur l’autre partie de l’écran. Car c’est bien beau de tirer sur des ennemis, mais si on se laisse projeter bêtement sans faire attention, à tous les coups, il y aura un piège de l’autre côté. Et pas question d’y aller à la barbare, vu que chacun de vos tirs vous coûte de l’énergie. Si elle tombe à zéro, c’est game over ! Pour récupérer de l’énergie, de multiples bonus avec un E sont trouvables par ci par là, sans compter ceux que les ennemis libèrent une fois occis ! Mais ils pourront aussi libérer d’autres bonus tout aussi intéressants, comme par exemple les P qui augmentent la puissance de votre tir principal. Il faudra aussi compter sur les S qui augmentent la puissance de vos tirs secondaires. Tirs secondaires qui sont en fait les armes annexes que vous pourrez récupérer, comme le bazooka, avec les bonus B, le laser avec le bonus L…
C’est bien beau tout ça, mais les concepteurs ont encore quelques tours dans leurs poches. Comme par exemple au niveau de la replay value. Les scorers seront aux anges, on a pensé à eux ! Dans la partie droite de l’écran, qui regroupe toutes les informations, il y a la barre de break chain. Plus vous détruisez d’ennemis en même temps, plus la barre de break chain augmente, plus le coefficient multiplicateur de points augmente ! Mais en cas de temps mort, la barre retombe à zéro. Il faudra donc, pour les fous furieux, réussir à garder un rythme dans l’annihilation d’ennemis afin de maintenir la barre de break chain à un bon niveau. Mais ceux qui ne sont pas du genre à tirer de la fierté devant un tableau de score bien garni de notre pseudo, ils feraient bien de faire attention au score eux aussi ! C’est simple, il existe plusieurs paliers dans le score. Chaque palier atteint vous donne un crédit. Et vu que ce sont les crédits qui vous permettent de continuer la partie en cas d’échec, mieux vaut ne pas les négliger ! Car si les niveaux en eux-même sont relativement faciles, les boss sont bien plus coriaces ! Et ce sera bien souvent là que le dilemme du recul de l’arme et de l’absence de murs à gauche et à droite de l’écran prend tout son sens ! Une dizaine de niveaux sans compter les boss vous permettront de faire vos preuves face au jeu. Et vu que leurs architectures seront assez diversifiées, ce sera vraiment une dizaine de niveaux, qui se suivent mais qui ne se ressemblent pas ! Des murs destructibles en passant par les différents ennemis, des accélérateurs en passant par les passages labyrinthiques, des nombreux pièges en passant par les passages où il faudra changer de côté d’écran, on ne saura plus où donner de la tête ! Aux scorers maintenant, de devoir étudier le level design de chaque niveau afin de gagner un max de points en prenant en compte la barre de break chain ! Et il faudra se dépêcher, car un laser vous attend en bas si vous êtes trop lent. Et vu qu’il gagne de la hauteur au fur et à mesure du temps qui coule (comme c’est beau !), à la manière des niveaux bonus de Sonic 3 avec le flipper, il sera facilement plus contraignant que vous ne le croyez.
Il n’y en a pas que pour les gros PC
Ca peut sembler être une excuse pour les graphismes rudimentaires de Lethal Application, mais il n’en est pas grand-chose en fin de compte. Tout ce qu’on demande, ce sont des graphismes agréables à l’œil, et qui ne font pas consommer de la puissance pour rien. Avec une résolution de 640x480, le jeu est suffisamment fin pour ne pas faire apparaître de pixels trop grossiers. Le design est dans le pur style début années 90, avec des décors cybernétiques ou spatial, des ennemis, heuu, qui ne ressemblent à rien de ce qu’on connaît ! On va dire ça comme ça. On est dans le plus pur trip jeu vidéo rétro, et ça fait du bien d’avoir un jeu qui ne cède pas (trop) à la mode manga, hormis quelques interludes vite zappés. Et l’ambiance sonore n’en démord pas. Les musiques ont beau être compressées en MP3, elles pourraient sortir tout droit du synthétiseur de la Megadrive. Tout ça on ne peut mieux servi par une jouabilité nouvelle et très efficace, qu’un Treasure ne renierait pas. Et pour les affamés, la fin vous réserve une surprise !
« Je suis feignant -stop- pas de temps à perdre -stop- faites résumé -stop-»
Lethal Application, c’est l’exemple type du bon doujin. Gameplay sympa et efficace, il ravira tout ceux qui cherchent quelque chose de pas vu et revu. Lethal fait même une apparition dans le Wario Ware like sur PC du nom de Nemigi. Ca peut ne pas vous parler, mais c’est bien là une preuve que le jeu nous montre un excellent gameplay ! Il est donc bien évident que Lethal Application fait partie de ces jeux qu’il faut s’essayer, même si la distribution des doujins est assez difficile pour nous, occidentaux.
Vidéos du jeu:
http://www.youtube.com/watch?v=XRWurYz57Io
http://www.youtube.com/watch?v=ueEAsxCVcDI
http://www.jeuxvideo.tv/lethal-application-video-32167.html
Mise à jour: le jeu est désormais disponible gratuitement ici:
http://unagiyoukan.net/data/files/1978/LethalApplication.zip