« Paris en automne, les derniers mois de l’année et la fin d’un millénaire… »
Le nombre de fois que j’ai entendu cette réplique prouve à lui seul à quel point j’ai adoré ce jeu de l’âge d’or des jeux d’aventure PC (et peut-être des jeux vidéo tout court).
INTRODUCTION :
Tout commence à Paris. George Stobbart, un Californien en vacances, prend un café à la terrasse du café de la chandelle verte. Alors que la belle serveuse le sert, un clown jouant de l’accordéon débarque dans l’établissement puis dépose son instrument à côté d’un autre client ; quand soudain, il se dépêche de filer par une ruelle et BOOM !!!!!
C’est alors que se réveille George, miraculé de l’explosion et bien décidé à trouver les auteurs de cet attentat…
HISTOIRE :
Voilà tout simplement l’introduction de ce magnifique jeu. Il faudra par la suite enquêter et chercher qui est ce clown et pourquoi il a posé cette bombe, mais plus on avance, plus le scénario s’étoffe et devient intéressant. Ainsi, pour ne pas trop dévoiler l’histoire, je ne parlerai plus du scénario ! Sachez juste qu’il est excellent : très réaliste, intéressant et avec des rebondissements. Mais son plus gros point fort ce sont toutes les références historiques, notamment sur les Templiers ; sur ce point le réalisateur du jeu, Charles Cécile, a commis quelque chose de tout simplement magistral.
L’aventure va nous mener un peu partout en Europe, ce qui permet de faire varier l’ambiance même du jeu, car quand on est à Paris on a presque l’impression d’être dans un jeu différent de quand on se trouve ailleurs (je ne dirai pas où !!). Sans déprécier l’ambiance, c’est juste différent, et rares sont les jeux qui y parviennent.
Il est aussi intéressant de signaler que l’on n’est jamais sûr de l’époque exacte où se déroule l’aventure. Pour certains détails comme les véhicules (train, voitures) ou les décors de Paris, j’aurais tendance à dire que cela se déroule dans les années 1950-60 ; mais pour d’autres j’ai bien l’impression d’être en 1996 (date de sortie du jeu), comme beaucoup de vêtements et quelques répliques des personnages. La seconde hypothèse est la plus probable quand on sait que les Américains voient Paris comme une ville du début du siècle dernier !
PLAN TECHNIQUE :
Mais dans un jeu vidéo un bon scénario ne suffit pas, il faut aussi ressentir un plaisir de jeu. Sinon, autant aller au cinéma ou bien lire un livre !
Le jeu est un « point & click », c’est-à-dire un jeu d’aventure qui se joue uniquement à la souris : on se déplace et on agit sur les différents éléments en cliquant sur l’endroit approprié ; c’est très classique et donc très simple à utiliser et sans aucun souci de jouabilité, de bugs ou de caméra. Il est assez classique aussi dans son déroulement : il faut trouver des objets, discuter avec tout le monde et examiner tout le décor pour résoudre les énigmes et avancer dans l’aventure. Ainsi, la maniabilité est simple et efficace, avec des icônes qui indiquent les actions possibles à différents endroits du décor (main pour saisir, engrenage pour actionner, loupe pour examiner). Personnellement, c’est un petit défaut d’avoir automatiquement la bonne action à réaliser indiquée par le curseur, cela simplifie un peu trop le jeu. J’aurais préféré un choix d’actions manuel comme dans les jeux de chez LucasArts (liste de verbes en bas de l’écran, menu déroulant accessible avec le clic droit). On peut aussi trouver le personnage lent, mais cela ne m’a jamais dérangé.
Venons-en aux graphismes. En premier lieu les personnages, même s’ils sont petits et donc assez pixelisés lorsqu’ils se rapprochent de l’avant-plan, bénéficient d’une très bonne animation.
Quant aux décors, alors là c’est magnifique, de véritables dessins faits main, très détaillés et très variés avec des scrollings différentiels. Un très bon point, surtout quand on sait que le jeu utilise seulement 256 couleurs simultanément (comme la Super NES), ce qui prouve que la palette de couleurs est parfaitement utilisée.
Du côté du son, pour moi c’est encore un coup de maître. Les musiques sont vraiment apaisantes et collent parfaitement à l’ambiance générale. Le doublage français est l’un des meilleurs que j’ai entendus dans un jeu vidéo (l’accent américain de George est culte). Les bruitages, en fait les différents sons d’ambiance d’où on se trouve, sont aussi réussis et permettent de nous plonger dans l’atmosphère correspondante.
POINTS NÉGATIFS :
Alors pourquoi pas 10/10 ? Eh bien, parce que j’ai trouvé le jeu trop linéaire et donc trop facile. Comparé à des jeux comme Monkey Island ou Day of the Tentacle, où l’on peut résoudre les énigmes dans l’ordre que l’on souhaite, les Chevaliers de Baphomet ressemble à un couloir ; on ne peut même pas revenir dans les lieux précédemment visités. Cette facilité est accentuée par le fait que, comme indiqué précédemment, il n’y a pas de choix d’actions à réaliser avec les objets (ceux que l’on peut ramasser seront visibles tout de suite grâce au curseur, qui devient une main ramassant quelque chose, lorsqu’on le déplace dessus).
Il est bon de noter que l’on peut mourir dans le jeu, ce qui n’est pas évident pour un jeu du genre. Pour ma part ce n’est pas un défaut, à condition qu’on y soit préparé ! Je m’explique : dans les Space Quest on peut mourir à pratiquement toutes les énigmes, alors que dans Les Chevaliers De Baphomet, c’est assez rare et on ne s’y attend pas, ce qui fait qu’on ne pense pas à sauvegarder. Et pour l’avoir vécu, quand on meurt après 2 heures de jeu sans avoir sauvegardé, c’est vraiment décourageant.
Bons points :
scénario
références historiques
la petite touche humoristique
personnages attachants
très beaux décors
belles mélodies qui collent parfaitement
doublage d’excellente qualité
les lieux que l’on visite sont tous vraiment différents.
Mauvais points :
un peu trop facile et linéaire
déplacements lents
le fait de ne pouvoir mourir que rarement n’incite pas à sauvegarder.
NB : le jeu fonctionne parfaitement avec