Parfois appelé Fables & Fiends : The Legend of Kyrandia book 1, LOK pour les intimes est un jeu développé par Westwood Studios pour le compte de Virgin Games. C’est le premier épisode d’une trilogie qui n’a pas forcément fait grand bruit à sa sortie, mais qui a toujours une place de choix dans le cœur de ceux qui y ont joué. J’aime bien quand j’écris en bisounours, c’est reposant.
STONE, LE MONDE EST STONE
Vous incarnez Brandon, qui ici n’est pas le frère de Brenda mais le petit-fils de Kallak, meilleur magicien du fantastique royaume de Kyrandia. Accessoirement, le vieux est aussi une superbe statue depuis qu’il a croisé la route de l’infâme Malcolm, qui n’est pas lui non plus le héros d’une série télé débile mais un bouffon un peu sorcier sur les bords. Le bougre avait été vaincu par Kallak des années plus tard, et il a la dent dure. Travelling avant, retour sur Brandon. Le héros peut compter sur l’aide de son arbre, qui lui raconte ce qui s’est passé et lui enjoint de trouver le moyen de vaincre le clown. Plus facile à dire qu’à faire…
LE BLUES DU BUSINESS-MAN
Legend of Kyrandia est un point ‘n click se déroulant dans un monde féérique (l’île de Kyrandia, donc) plein d’arbres à rubis, de dragons humanistes, d’autels magiques et autres labyrinthes de cavernes. Le joueur y dirige Brandon d’écran en écran, sachant que la zone de déplacement est limitée aux deux tiers de l’affichage total, le dernier tiers étant squatté par l’interface de jeu.
Votre aventure se déroulera de manière très linéaire. Le jeu se découpe en zones d’une dizaine à une vingtaine d’écrans chacune, et vous ne pouvez passer à la zone suivante qu’après avoir résolu l’énigme de celle en cours. Ensuite on peut revenir à loisir dans les zones déjà traversées, mais cela n’a en général pas grand intérêt.
A moins que l’on n’ait laissé sur place un objet. En effet, l’inventaire ne comprend que dix places. Lorsque vous avez dix objets en main, il vous faudra en reposer un pour récupérer le nouveau. Ceci est d’ailleurs à la base de nombre d’énigmes du jeu.
La manière de jouer à Legend of Kyrandia est par contre très simple : on se dirige vers une zone de l’écran d’un simple clic et, si c’est un objet à ramasser, un personnage ou n’importe quoi avec quoi le joueur peut interagir, l’action s’effectue automatiquement. De même, il suffit de présenter un objet de l’inventaire au bon endroit ou à la bonne personne pour que l’interaction se fasse d’elle-même.
Notez enfin qu’assez rapidement dans le jeu, vous obtiendrez une amulette, qui s’affichera en bas à droite de l’écran. Vous pouvez y placer des pierres magiques afin d’obtenir des pouvoirs. Il y a quatre emplacements, donc quatre pouvoirs : invisibilité, glaciation, soin et… Merde ! Me souviens plus du dernier…
ON JOUE LES UNS CONTRE LES AUTRES
Le scénario de Legend of Kyrandia est plutôt basique. A dire vrai, c’est un peu toujours la même histoire, mais ce n’est pas ce qui compte. Parce que la vrai force de Kyrandia, c’est son univers.
Et d’ailleurs le rendu visuel est bluffant. Les personnages sont assez petits et mal dégrossis, mais les environnements ont vraiment un côté féérique appuyé par des couleurs vives et chaleureuses. Chaque écran provoque un nouvel ébahissement (je rappelle que l’on est en 1992, vous écoutez Real 2 Reel et 2 Unlimited, vous portez des Reebok Pump et vous jouez à Indiana Jones and the Fate of Atlantis ou à King’s Quest V et vous vous dites que tant Lucas que Sierra ont encore des progrès à faire en la matière).
Les animations sont par contre minimalistes (on ramasse un objet sans que Brandon ne bouge), mais c’est le seul faux pas concernant la réalisation puisque la partie musicale est à la mesure du visuel. Les thèmes sont vraiment plaisants, et il existe en outre une version CD avec des dialogues parlés.
La jouabilité est également très simple, le seul problème provenant de certains objets pas forcément évidents à voir (la scie au début par exemple). Par contre, le jeu est très linéaire : à l’instar des Goblins, on ne progresse que zone par zone et les allers-retours sont rares.
La difficulté est également importante, car à la manière des King’s Quest (auxquels le jeu emprunte beaucoup d’ailleurs), il n’est pas difficile de mourir de manière atroce et stupide. La durée de vie du soft, enfin, est raisonnable. Vous passerez deux ou trois heures devant l’écran, à vous ébaubir devant chaque nouveau décor et à vous amuser. C’est quand même pas rien.