Knytt Stories est un jeu vidéo PC publié par N/Cen 2007 .

  • 2007
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Knytt Stories

2.5/5 — Moyen par

Qu’est-ce que c’est encore que ce truc ? Ça a l’air d’une banalité, oh ! mon Dieu, comment on peut perdre du temps sur un truc pareil ? Je vous le demande ! Il ne faut vraiment rien avoir d’autre à faire pour perdre son temps à jouer à ça. D’ailleurs, ça tombe bien, j’ai du temps à perdre, alors je peux bien jouer à un jeu qui n’a rien à me proposer. Oui, c’est sans doute comme ça qu’on traîne sur ce soft tout un après-midi. Knytt Stories ? Un petit soft chopé sur Internet ; on m’a dit que c’était bien, je vais les croire, naturellement, que croyez vous ? Que je vais vous dire pourquoi on en parle ? Bon, d’accord.

Générateur de poésie

Je pourrais commencer en remettant en doute le terme de jeu appliqué à Knytt Stories, mais je vais d’abord vous expliquez techniquement de quoi il retourne. Knytt Stories est un jeu de plate-forme 2D d’apparence très banale. On récupère des bonus au fur et à mesure, qui nous permettent de sauter plus haut, de grimper, de planer, de voir des choses invisibles, etc. Il faut reconnaître que ça se joue bien. C’est assez rapide et on prend beaucoup de plaisir à contrôler ce petit personnage. Mais en fait, le cœur du jeu, c’est de pouvoir créer ses propres niveaux, et de les distribuer ensuite sur Internet. Différentes façons de construire son niveau sont possibles. On distinguera principalement ceux qui misent avant tout sur le gameplay, et ceux qui tablent sur l’exploration. On peut réaliser un niveau qui mettra à rude épreuve notre dextérité, notre capacité à éviter les ennemis et les pièges, et à faire des sauts parfaits ; ou bien l’on en fait un où on passera son temps à aller d’un coin à un autre pour explorer le monde. On prendra alors du plaisir à crapahuter un peu partout. En gros, Knytt Stories est un moteur qui ne demande qu’à être utilisé par ceux qui auront téléchargé le jeu. Mais il faut savoir que le niveau fourni avec, ainsi que le Knytt original, celui qui n’offrait pas encore l’éditeur de niveau, sont plutôt axés exploration. Et ceux-ci auront servi de modèle pour un bon nombre de niveaux distribués sur leur site. Knytt Stories est un peu un metroid-like puisqu’on passe un peu son temps à rechercher des pouvoirs qui nous permettront de franchir des obstacles rencontrés plus tôt. Pas la peine de trop s’attarder sur les niveaux gameplay, car ils ne sont pas l’essence même du jeu, le transformant plus en die and retry, à la manière d’un I Wanna Be The Guy, qu’en ce que Knytt Stories est principalement : une sorte de jeu de plate-forme poétique. On avance de tableau en tableau, mais chaque tableau est différent d’un autre, et forme tout un univers d’une extraordinaire cohérence. Certains niveaux contiennent plus de 400 tableaux, sans que l’un ne ressemble à un autre. Et c’est là que le jeu commence à devenir fascinant. Techniquement, Knytt Stories est un jeu de plate-forme tout bête, mais le travail de certains créateurs transfigure la technique. Le jeu devient alors un tableau en 2D que l’on explore, chaque écran ayant alors son histoire, son ambiance.

Examinez le visuel du jeu. On ne saurait dire de quelle époque il vient. Ce dont il se rapproche le plus, c’est encore de l’ère des micro-ordinateurs Atari ST et Amiga. Ça ne pixellise pas, c’est désuet, ça bouge bien, c’est détaillé… Le tout dans une étrange résolution de 640x400. L’ensemble se veut très simple, mais tout dépend du travail de l’auteur. Les meilleurs proposent un univers particulièrement attachant et vivant. On a droit à des mondes souterrains, des cavernes remplies d’eau, des cimetières lugubres, des plages enivrantes, des montagnes glaciales, des prairies verdoyantes, des forêts ténébreuses, des cieux extraordinaires… Knytt Stories se transforme alors en monde parallèle dans lequel on peut voyager librement. Vous pouvez oublier les GTA-like de ce côté-là. Les musiques suivent le même chemin, et confèrent à chaque tableau une ambiance propre à son univers. L’ensemble est particulièrement envoûtant, que ce soit de véritables musiques ou juste une ambiance sonore, du genre marécage avec ses chants de crapauds. Les musiques sont composées par l’auteur lui-même ainsi que par ses collègues, tel que Nurykabe ou bien Kevin « Gopher » Chow. L’interface est faite pour que le spectateur soit plongé dans ce monde. Aucune information affichée à l’écran, les sauvegardes sont faites par checkpoint en appuyant simplement sur bas en passant sur des halos de lumières.

Poète générique

Et là, vous voulez essayer. Un petit guide s’impose. Tout d’abord, le site officiel du jeu :

http://nifflas.ni2.seindex.php?main=02Knytt_Stories&sub=01About

Ensuite, la section ‘Get more levels’ vous permettra de télécharger de nouveaux niveaux. Il suffira alors de glisser le fichier du niveau sur la fenêtre du jeu, une fois entré dans la section ‘Install level’. Le forum du site contient une section avec tous les niveaux créés par la communauté, classés d’abord par niveau de difficulté, puis par genre.

Environnemental se rattache à ma description des niveaux basés sur l’exploration. On se balade dans un monde avec des niveaux sublimes. Playground revient au même sauf qu’il n’y a même pas de but, désormais ! Tout les autres reviennent à des niveaux construits sur le gameplay. Challenge consiste généralement à retrouver des clés. Elles peuvent être nécessaires, comme pour trouver des secrets ou des fins cachés. Puzzle/labyrinthe consiste à retrouver la sortie. D’autres encore sont à ranger dans les inclassables. Mais maintenant, lesquels choisir ? Voici une petite sélection. En premier, je vous recommanderai Gaia 1.5, un niveau environnemental :

http://nifflas.ni2.se/forum/index.php?topic=2310.0

L’essence même de Knytt Stories, je trouve. Tout un univers avec des tas de petites histoires qui s’entremêlent. Beaucoup d’humour, de poésie, de morale même, d’intrigue, de mondes… Plusieurs fins sont possibles, mais assez étranges à chaque fois. Je vous laisse le soin de les découvrir. Plus de 1000 tableaux tout de même !

En mode challenge, je vous recommande Panacea :

http://nifflas.ni2.se/forum/index.php?topic=2287.0

Très dur, il mérite bien d’être appelé challenge. Il comporte aussi de véritables photos en décor. Assez particulier.

C’est bien peu, mais il faut voir par soi-même, sur leurs forums, les niveaux qui sont susceptibles de nous intéresser.

Pouêt pouêt

Difficile de qualifier un jeu dont l’expérience se base uniquement sur le travail de gens qui ont créé des niveaux pour lui. Mais je peux dire que si la base du jeu reste simple, bien qu’assez sympa malgré tout, je me suis retrouvé scotché sur Gaia et The Machine pendant de longues heures. L’univers créé est si marrant, si attachant, qu’on est subjugué à chaque nouvelle trouvaille des auteurs. Ce petit bout de soft de rien du tout créé par Nifflas aura suffi à servir de base pour des œuvres qui en marqueront plus d’un. Et rien que ça mérite notre attention.

Knytt Stories