Indiana Jones and the Last Crusade (aventure) est un jeu vidéo PC publié par Lucasfilm / LucasArtsen 1989 .

  • 1989
  • Aventure

Test du jeu vidéo Indiana Jones and the Last Crusade (aventure)

4/5 — Exceptionnel ! par

Ma découverte du label Indiana Jones en jeu vidéo et des jeux d’aventure LucasArts, rien que ça ! A l’époque, je ne devais avoir vu le film de Steven Spielberg que deux ou trois fois, et l’idée de pouvoir revivre toute l’aventure en résolvant des énigmes pour le compte d’Indy me paraissait être la plus belle trouvaille humaine depuis l’invention du pain en tranches. Comme dans le film, cette aventure du célèbre aventurier au fouet tourne autour de la quête du Saint-Graal. De retour d’une expédition qui lui a permis de mettre la main sur la croix de Coronado, Indy est contacté par le mécène américain Walter Donovan qui le charge de se mettre en quête de la légendaire coupe ayant recueilli le sang du Christ… Peu emballé par cette perspective, Indy change immédiatement d’avis lorsqu’il découvre que le chef de l’expédition précédente, porté disparu, n’est autre que son propre père. Très fidèle au film, le périple d’Indy l’emmènera dans les catacombes de Venise à la recherche du second indice sur la localisation du Graal, puis au château de Brünwald où son père est sous la garde des nazis. Indy et Henry Jones devront alors s’échapper d’Allemagne pour gagner le temple du Graal. A l’exception de la bataille dans le désert et de la course-poursuite à Venise, toutes les scènes du film sont revisitées par le jeu.

Indiana Jones & the last Crusade fut le troisième jeu d’aventure Lucasarts (après Zak McKracken et Maniac Mansion) à utiliser le système SCUMM et le fameux principe des verbes pour faire accomplir les actions souhaitées au personnage principal. Il fut également le premier à inclure les verbes « regarder » et « parler » dans son système de jeu. Mine de rien, cet ajout change énormément de choses. Dans le premier cas, il devient possible d’examiner une foule de trucs à l’écran, utiles ou inutiles, et d’entendre Indy y aller de son petit commentaire, qui contient parfois l’un ou l’autre indice. En ce qui concerne le verbe « parler », il permet d’entamer de courtes conversations, souvent humoristiques, avec certains personnages du jeu, et de choisir ce qu’on souhaite dire parmi un choix de plusieurs phrases.

Autre fait marquant : il s’agit d’un des derniers jeux d’aventure dans lequel il est encore possible de mourir, le plus souvent quand on perd un combat contre un soldat allemand. Il est également possible de se retrouver coincé à un moment ou à un autre du jeu, si on a négligé une action particulière à un moment antérieur. Ainsi, si on oublie de prendre le laissez-passer dans le bureau du colonel à Brünwald, ou si on oublie de faire signer ce laissez-passer par Hitler à Berlin, le passage des postes frontières allemands sera nettement plus délicat à négocier. Le jeu propose cependant des solutions alternatives pour progresser dans l’aventure. Dans le cas présent, il faudra soit vaincre tous les soldats les uns à la suite des autres (ce qui est pratiquement impossible), soit trouver la bonne combinaison de dialogues pour les convaincre de céder le passage. Autre exemple symptomatique : à l’aéroport de Berlin, vous pouvez soit vous emparer directement du biplan (mais uniquement si vous avez déniché le manuel de pilotage à la bibliothèque de Venise), soit monter à bord du zeppelin en volant les billets d’un voyageur dans l’aéroport. Si vous choisissez l’option zeppelin, vous aurez droit à quelques nouvelles énigmes avant de rejoindre l’aventure principale et en volant le biplan de secours du dirigeable. Cette séquence non-obligatoire pour la progression permet néanmoins d’augmenter les points I.Q. d’Indy, qui font plus ou moins office de score dans ce jeu.

A un niveau plus anecdotique, on peut dénicher ici et là quelques clins d’œil à d’autres jeux LucasArts passés ou futurs, comme la météorite dans le bureau d’Indy (Maniac Mansion), le totem Sam & Max ou le portrait de Fred et Edna Edison (Maniac Mansion, Day of the Tentacle) dans la galerie d’art. A noter aussi, l’ « invention » de la phrase « Bonjour, je vends des blousons en cuir comme le mien », devenue un gag récurrent dans les jeux d’aventure LucasArts suivants (comme la citation non moins fameuse de Guybrush Threepwood : « Regarde derrière toi : un singe à trois têtes ! »).

Réalisation technique :

Les graphismes de ce premier jeu d’aventure consacré au célèbre aventurier ont beaucoup vieilli, même si la dernière version (en VGA) reste parfaitement regardable. On reconnaît les principaux lieux visités dans le troisième film et c’est le principal. Les sprites sont parfois réussis, même s’ils ne possèdent pas encore les nombreuses attitudes et mouvements présents dans Monkey Island II ou Fate of Atlantis. Qu’il soit en train de se plaindre ou de provoquer quelqu’un, Indy se contente toujours de hocher la tête avec la bouche qui s’agite. Mais bon, cela contribue aussi à l’atmosphère vintage que peut dégager ce soft aujourd’hui. La jouabilité est absolument nickel et je continue à penser que ce système de verbes à combiner avec un objet reste encore aujourd’hui le gameplay aventure le plus riche et le plus simple jamais élaboré. Quant à la bande sonore, elle n’offre que des bruitages très limités et quelques musiques tirées du film et reproduites de manière un peu pataude – mais charmante ceci dit – à certains moments.

En bref : 16/20

On n’atteint pas le niveau de Fate of Atlantis bien sûr, mais Indiana Jones & the Last Crusade est quand même un sacrément bon jeu d’aventure. Les progrès, techniques et ludiques, sont énormes depuis Maniac Mansion et Zak McKracken, l’aventure est passionnante et les dialogues ne manquent pas d’humour. Certains passages sont néanmoins très difficiles et payer une erreur de départ une fois bien avancé dans le jeu peut s’avérer très énervant. Attention : avoir vu le film ne constitue pas un avantage particulier !

Indiana Jones and the Last Crusade (aventure)